PropertyValue
?:author
?:datePublished
  • 2021-03-10 (xsd:date)
?:headline
  • Attention, une nouvelle vidéo du "documentaire" Hold-Up contient une série d'affirmations trompeuses (fr)
?:inLanguage
?:itemReviewed
?:reviewBody
  • Une publication partagée plus de 3.000 fois depuis le 2 mars sur Facebook reprend un extrait de Hold-Up +, présenté comme la suite du "documentaire"  Hold-Up, déjà démystifié fin 2020 par l'AFP Factuel, pour suggérer que la pandémie de Covid-19 était quelque chose de "planifié" à l'avance avec la complicité des grands laboratoires afin de vendre un maximum de vaccins. La vidéo d'un peu plus de deux minutes contient des affirmations fausses ou trompeuses.Ce bonus du premier documentaire, analysé en novembre 2020 par l'AFP Factuel, ici, est très commenté par les internautes sur le thème: "on le sait que tout ça était programmé depuis longtemps". Certains partagent la publication, qui circule aussi sur le réseau Tik Tok, pour s'opposer aux mesures de confinement ou semi-confinement adoptées en France depuis le début de l'épidémie il y a un an. D'autres la mettent en avant pour exprimer leur défiance quant à la fiabilité ou l'utilité des vaccins. capture d'écran Facebook d'une publication du 2 mars 2021 capture d'écran Facebook d'une publication du 2 mars 2021 1.Un passeport vaccinal avait été mis à l'étude dès 2019 pour une validation en 2022 ? FAUXAu début de l'extrait vidéo, le narrateur affirme que l'Union européenne "avait mis en place, dès 2018, un calendrier pour mettre sur pied un passeport vaccinal avec des études des 2019 et une validation en 2022". "La Covid-19 tombe à pic, un passeport vaccinal numérique qui permettra un contrôle renforcé de la population", affirme le narrateur. Pour appuyer sa thèse, le film fait défiler un document de la Commission européenne daté du troisième trimestre 2019, reproduit ci-dessous. Capture d'écran du PDF de la Commission européenne 3e trimestre 2019Il est faux de dire qu'un passeport vaccinal était déjà à l'étude avant l'épidémie de Covid-19, comme cela a déjà été démontré dans cet article d'AFP Factuel le 26 février. Dans l'idée de Bruxelles, il ne s'agissait pas d'un "passeport" au sens propre du terme car il n'était aucunement prévu d'exiger ce document pour traverser les frontières.Le texte en format PDF, que l'on voit défiler sur la vidéo, est bien un document officiel de la Commission européenne mais ce qu'il détaille en anglais ce sont uniquement les étapes (une roadmap: feuille de route, NDLR) à suivre pour établir d'ici 2022 une "carte de vaccination/passeport" commune à tous les pays européens.L'Union européenne avait lancé ce projet de carte de vaccination européenne pour faciliter le suivi des vaccinations dans un contexte de forte résurgence de la rougeole dans plusieurs pays du continent, comme l'indiquait cet article de 2018.Ce carnet de vaccination devait concerner les maladies dites "évitables" grâce aux vaccins existants (diphtérie, tétanos, poliomyélite, rougeole, rubéole, oreillons, méningite, etc..), pour lesquelles chaque pays a sa propre stratégie vaccinale pour les enfants en bas âge, comme le montrait cet article. Un "laissez-passer" sanitaire en discussionDans le contexte de l'épidémie de Covid-19, les gouvernements et les instances européennes discutent depuis début 2021 d'un "certificat de vaccination" spécifique à cette maladie, qui suivrait des normes communes à toute l'Europe, selon plusieurs sources européennes consultées par l'AFP.Selon un responsable européen interrogé fin février, ce certificat permettrait notamment aux personnes vaccinées "de ne pas avoir à fournir un test PCR négatif ni à se mettre en quarantaine" à leur entrée dans un autre pays européen. La liberté de circulation prévue par l'accord européen de Schengen "n'est pas en discussion", a précisé cette source. Photo prise le 3 mars montrant un flacon de vaccin anti-Covid 19, une seringue et un passeport européen (AFP / Joel Saget)Le 1er mars, la Commission européenne a annoncé qu'elle ferait à la mi-mars une proposition pour un "Digital Green Pass" (un laissez-passer numérique), attestant d'une vaccination contre le Covid ou de tests négatifs, afin de voyager plus librement au sein de l'Europe, comme l'expliquait cet article de l'AFP.Les Vingt-Sept restent très divisés sur les droits pouvant être associés à ce document numérique, dont la mise en place demandera au moins trois mois et devra surmonter bon nombre d'obstacles techniques et juridiques.Certains États, dont la France, jugent prématurée la question des droits attachés à un "passeport" vaccinal et redoutent de profondes inégalités, alors qu'une minorité d'Européens ont été vaccinés jusqu’à présent et que la vaccination n’est pas obligatoire. L'Allemagne est également sceptique à l'égard d'un document qui pourrait entraîner, comme l'explique cet article spécialisé, une discrimination entre vaccinés et non vaccinés.Mais d’autres pays militent pour l'adoption rapide d'un "pass sanitaire" attestant d'une vaccination ou de tests négatifs, notamment l’Autriche ou la Grèce, très dépendante du tourisme et soucieuse de sauver sa saison estivale.2. Le fabricant de flacons allemand Schott a investi 1 milliard dans sa chaîne de production 10 mois avant les premières alertes sur le Covid-19: TROMPEURA la 0,25' de la vidéo, le réalisateur tente de nouveau de démontrer que l'épidémie avait été programmée à l'avance, en affirmant: "il n'y a pas que les labos à avoir anticipé, il y a aussi les fabricants de flacons de vaccins, à l'image du leader mondial, la société allemande Schott"."En mars 2019, soit 10 mois avant le début de l'épidémie en Chine, la société allemande investit un milliard dans sa chaîne de production", assure encore l'auteur, alors que sur l'écran défile un article du journal économique Les Echos daté du 30 novembre 2020 et intitulé: "Schott, le passeur du vaccin anti-Covid". Capture d'écran de la Hold-Up diffusée sur Facebook Cette affirmation est trompeuse. L'article des Echos explique que le groupe Schott a eu simplement de la chance en amorçant "en mars 2019" un ambitieux plan pour investir dans ses chaînes de production, très en amont des premières alertes sur l'apparition d'un nouveau coronavirus en Chine qui lui sont parvenues "en décembre 2019/janvier 2021". Et une fois qu'il est devenu évident que des vaccins allaient être nécessaires pour arrêter l'épidémie, il a donné un coup d'accélérateur à ses projets, "à partir de février 2020", indiquent encore Les Echos.Interrogé par l'AFP à Francfort (Allemagne) qui avait écrit cet article le 20 novembre 2020, le groupe Schott a confirmé le 8 mars avoir lancé en 2019 un plan d'investissement étalé sur six ans largement avant qu'éclate la crise du Covid-19, "parce que la demande pour du verre pharmaceutique et des emballages de haute qualité étaient en hausse régulière bien avant la pandémie, sous l'impulsion d'initiatives de gouvernements en Chine et d'autres pays". Flacons et seringues produites par le groupe allemand Schott, photographiés le 20 novembre 2020 à son siège de Mayence, en Allemagne (AFP / Daniel Roland)"Pour répondre à un besoin croissant d'emballages de haute qualité tels que des flacons, seringues, ampoules et cartouches en verre de borosilicate (la spécialité de Schott, un verre qui résiste à de très basses ou très hautes températures, ndlr) et en polymères, Schott avait lancé un plan d'investissement d'un milliard de dollars dans ses activités pharmaceutiques sur la période allant de 2019 à 2025", a précisé à l'AFP Salvatore Ruggiero, vice-président marketing et communication du groupe.C'est ce qui lui a permis d'être prêt à l'arrivée des premières commandes de flacons qui ont été utilisés dans les essais cliniques sur plusieurs vaccins menés aux quatre coins du globe, avant leur mise en production à grande échelle.3."Les vaccins Pfizer ont été soumis à une autorisation de mise sur le marché conditionnelle", la condition étant qu'''il n'y ait pas de traitement disponible" pour soigner le Covid-19: TROMPEURA 0,55', l'auteur du "documentaire" dit avoir découvert que le vaccin des laboratoires américano-allemand Pfizer BioNTech a fait l'objet d'une "autorisation de mise sur le marché conditionnelle" et il affirme que "l'une des conditions c'était qu'il n'y ait pas de traitement disponible". Ce raisonnement est trompeur car s'il est vrai que ce vaccin a obtenu une "autorisation de mise sur le marché (AMM, ndlr) conditionnelle" de l'Agence européenne du médicament (EMA), elle n'était pas conditionnée par l'absence de médicaments ou traitements disponibles pour soigner le Covid-19. La condition était la fourniture ultérieure de données complémentaires sur les effets bénéfiques et les faibles risques induits par ces vaccins.La Commission a délivré l'autorisation de mise sur le marché conditionnelle pour les vaccins mis au point par BioNTech et Pfizer, le 21 décembre, et par Moderna, le 6 janvier, à la suite de l'évaluation positive, par l'EMA, de l'innocuité et de l'efficacité de ces vaccins, explique la Commission européenne sur son site, ici. Dans le cadre de cette procédure d'urgence, qui a permis d'accélérer considérablement la mise à disposition des vaccins contre le Covid, conçus en moins d'un an contre 10 ans en moyenne habituellement, l'EMA a accordé des autorisations pour un an, renouvelable. Capture d'écran du site de l'Agence européenne du médicament EMAUne Autorisation de mise sur le marché conditionnelle permet aux développeurs du vaccin de soumettre des données supplémentaires (études nouvelles ou en cours) après le feu vert des autorités, contrairement à une AMM classique où la totalité des données doit être soumise avant. Une fois toutes les données complémentaires fournies, l'AMM conditionnelle peut être transformée en AMM standard. Dans la vidéo Hold-UP+, l'auteur montre les explications ci-dessous de l'Agence française du médicament où il est mentionné qu'une AMM conditionnelle est octroyée en cas de "besoin médical non satisfait".  Capture d'écran de la fiche ANSM sur les AMM conditionnellesCette formulation peut prêter à confusion.Le fait qu'"il n'y ait pas déjà d'alternative sur le marché" pour traiter la maladie, c'est l'un des quatre facteurs d'attribution d'une AMM, mais pas une condition sine qua non, a expliqué à l'AFP le 9 mars le professeur de médecine Jean-François Bergmann, ancien vice-président de la commission des Autorisations de mise sur le marché à l'ANSM.Les trois autres "règles" d'attribution d'une AMM conditionnelle sont "une situation grave, le début d'une preuve d'efficacité du produit" et la fourniture de "données complémentaires" sur les effets du vaccin, pendant la durée de l'autorisation, faute de quoi elle peut être révoquée par l'autorité qui l'octroie."Essayer de faire croire que refuser les AMM par exemple à l'hydroxychloroquine c'était pour laisser la place aux vaccins, c'est n'importe quoi", a estimé le professeur Bergmann en poste à l'hôpital Lariboisière à Paris, en soulignant que "donner une AMM à un traitement curatif n'empêche en rien le développement d'un vaccin", en parallèle.Aucune agence du médicament "ne s'amuse à écarter un traitement pour favoriser un vaccin, son rêve c'est d'avoir de bons médicaments à valider", a-t-il encore indiqué. Le professeur a souligné que les AMM données aux vaccins n'ont d'ailleurs pas empêché plusieurs agences du médicament, en France et aux Etats-Unis, de donner récemment leur feu vert à des traitements expérimentaux contre le Covid-19, basés sur les anti-corps monoclonaux.4.Des "médicaments" contre le Covid-19 étaient "accessibles", tels que l'Ivermectine, l'azithromycine, la vitamine D, le zinc et l'hydroxychloroquine: EFFICACITE PAS PROUVEE Le réalisateur du documentaire poursuit son argumentaire en laissant entendre, à la 0,55', que c'est sous la pression de laboratoires désireux de promouvoir au plus vite leurs vaccins que des "médicaments accessibles" ont été écartés. "On comprend mieux maintenant pourquoi depuis un an, toute la médecine générale a été court-circuitée et des professeurs bannis pour avoir voulu soigner (le Covid-19) avec des médicaments accessibles", dit le narrateur, pendant que s'affichent à l'écran les noms de ces "médicaments": "ivermectine, azithromycine, vitamine D, zinc, hydroxychloroquine".Plusieurs articles de vérification et de l'AFP ont montré les doutes de la communauté scientifique sur l'efficacité face au Covid-19 de l'ivermectine, un médicament anti-parasitaire utilisé contre la gale ou les poux (lire cet article de vérification du 14 janvier 2021), de la vitamine D et du zinc, censés stimuler le système immunitaire, et de l'association entre azithromycine et hydroxychloroquine, censée réduire la charge virale au tout début de la contamination  (lire cet article de vérification du 11 février 2021). capture d'écran "documentaire" Hold-Up Pour l'ivermectine, si une étude a observé une efficacité in vitro (en laboratoire) sur le Sars-CoV-2 (le virus à l'origine de la maladie Covid-19), son efficacité sur l'homme n'est à ce jour pas démontrée par des preuves suffisamment solides, ont expliqué divers experts et institutions.Ainsi, aux Etats-Unis, le National institutes of Health (NIH) indique dans sa dernière mise à jour datée du 11 février 2021 qu'"actuellement, les données sont insuffisantes pour donner des recommandations pour ou contre l'utilisation de l'ivermectine contre le Covid-19" pointant les limites des données disponibles. "Il faut des résultats venant d'essais cliniques assez solides, bien conçus et bien menés pour fournir des recommandations plus précises, fondées sur des preuves", est-il ajouté. Le zinc est régulièrement cité par les internautes pour se protéger contre le virus. En novembre 2020, un texte assurant qu'il "arrêtait la réplication virale dans les cellules pulmonaires" avait été vérifié par l'AFP. Le professeur de virologie à l'université de Reading en Grande-Bretagne, Ian Jones, avait alors expliqué que le zinc ne pouvait ni prévenir ni soigner le Covid-19. "Le zinc est un métal toxique et en dépit du fait qu'il peut inhiber certaines enzymes virales, le niveau requis (pour parvenir à cela, ndlr) ne serait pas toléré par l'organisme", déclarait-il alors à l'AFP.Quant à la vitamine D, utile au bon fonctionnement du système immunitaire, des médecins français appelaient dans une tribune publiée mi-janvier sur la plateforme larevuedupracticien, à "supplémenter l'ensemble de la population française en vitamine D", parce que cela "pourrait contribuer à réduire l'infection par le Sars-CoV-2 ainsi que le risque de formes graves de Covid-19, de passages en réanimation et de décès". Mais il n'existe à ce jour pas de consensus scientifique sur l'efficacité de la vitamine D contre le Covid-19.Dans cette dépêche du 28 janvier, le Pr Cédric Annweiler, chef du service de gériatrie au CHU d'Angers et signataire de la tribune, admettait auprès de l'AFP qu'"on a ce qu’on appelle une présomption scientifique mais pour avoir une preuve scientifique, une causalité, il faut des essais cliniques".  Le Pr Annweiler reconnaissait aussi que la vitamine D n'est pas "la panacée, c’est au mieux, un adjuvant. Mais la porte de sortie de la crise, c’est le vaccin et les gestes barrière". Quant à l'hydroxychloroquine, promue par Didier Raoult, professeur à l'institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée et au coeur d'une longue polémique en 2020, à ce jour son efficacité n'a toujours pas été démontrée. Les études publiées par le professeur français Raoult ont été très critiquées en raison de leur méthodologie. En cause notamment, de trop petits groupes de patients pour les deux premières, pas de groupe témoin dans la troisième. Depuis, des études randomisées (la méthode considérée comme la plus fiable pour tester un traitement, avec un groupe recevant le traitement et un groupe témoin recevant un placebo, NDLR) - la britannique Recovery, la française Hycovid, ou Solidarity menée par l’OMS - ont conclu que l'hydroxychloroquine n'était pas efficace contre le Covid-19.En octobre dernier, l’agence française du médicament (ANSM) a opposé un refus à une demande que lui avait adressée le Pr Raoult d’un cadre temporaire autorisant une utilisation large de ce médicament anti-paludique pour traiter le Covid-19.Tous les "médicaments" énumérés dans Hold-Up + ont en outre fait l'objet en février d'une alerte lancée par l'ordre des médecins en France contre un protocole censé prévenir le Covid et dont l'efficacité face à cette maladie n'est pas prouvée, comme l'expliquait le 11 février cet article de l'AFP.5."Les quatre premiers variants inquiétants du virus sont apparus dans les quatre premiers pays à avoir lancé des essais cliniques du vaccin AstraZeneca". AUCUNE PREUVEDans la vidéo, le réalisateur dit, à 1,25', avoir découvert juste avant la diffusion de son "documentaire" une "alerte de médecins et scientifiques" sur l'identification des quatre premiers variants du virus. "Or tous les quatre sont apparus dans les quatre premiers pays à avoir lancé des essais cliniques du vaccin AstraZeneca, sûrement encore une coïncidence", s'exclame l'auteur, en citant ce texte.L'AFP Factuel a retrouvé le document montré dans le documentaire, ici, sur WordPress, un outil qui permet de créer gratuitement des blogs ou des sites internet. Et comme l'illustrent les extraits ci-dessous, cette "alerte" n'est pas une publication scientifique mais une pétition dont les auteurs affirment que "les 4 variants sont apparus dans les seuls 4 premiers pays au monde à avoir lancé des essais du vaccin d'AstraZeneca sur le 2ème semestre 2020". capture d'écran de la lettre d'alerte datant du 24/01/2021 capture d'écran de la lettre d'alerte datant du 24/01/2021  Dans leur lettre, les signataires réclament "une enquête mondiale sur les dangers des vaccins à adénovirus comme l'AstraZeneca" et "une suspension des décisions européennes sur la diffusion massive de ce vaccin".Les auteurs ne sont pas tous médecins ni scientifiques. Et aucun n'est un spécialiste reconnu en virologie (étude des virus), infectiologie (maladies infectieuses) ni épidémiologie (étude de la fréquence et répartition des maladies), comme on peut le voir ci-dessous. capture d'écran de la lettre d'alerte datant du 24/01/2021Concernant leur raisonnement selon lequel les variants -- ils mentionnent le britannique, le sud-africain et le brésilien mais ne donnent pas de nom au 4e variant -- seraient apparus après les essais cliniques sur le vaccin AstraZeneca contre le Covid-19, les auteurs de la lettre n'apportent aucune preuve à leurs affirmations.Dans le lien de cause à effet qu'ils établissent entre les tests de phase III (à grande échelle) sur le vaccin AstraZeneca et l'émergence de variants considérés comme "inquiétants", "le seul argument rationnel c'est la coïncidence spatiale", a expliqué à l'AFP le 9 mars l'épidémiologiste Pascal Crépey.Il est en effet avéré que les tests sur le vaccin anti-Covid développé par le laboratoire suédois-britannique AstraZeneca avec l'Université d'Oxford, ont démarré en juillet au Royaume-Uni, en Afrique du sud et au Brésil, avant les Etats-Unis fin août.Mais, pour M. Crépey, il s'agit d'une "coincidence géographique" liée au fait que "nécessairement" pour mener des essais cliniques efficaces avec un groupe témoin non vacciné et un groupe vacciné, le laboratoire devait choisir des zones du monde où le virus circulait beaucoup, ce qui était le cas du Royaume-Uni, de l'Afrique du sud et du Brésil. En parallèle, il est établi que le taux d'apparition de variants est "corrélé au niveau de circulation du virus", a souligné le chercheur, précisant que "plus le virus circule et plus il y a de risque de donner un avantage sélectif à un variant parmi toutes les mutations". Sachant que le virus mute "tout le temps, tous les jours". Autre argument rendant "très improbable", selon M. Crépey, tout lien entre essais cliniques et variants: l'absence d'adénovirus de singe (à la base du vaccin d'AZ, NDLR) dans les nouveaux variants, ce qui signifie qu'il "n'y a pas eu d'échange de matériel génétique entre le vaccin et les variants". Il n'y a donc "pas d'explication biologique sur comment un vaccin (ou un essai sur celui-ci) pourrait provoquer l'apparition d'un variant", a estimé le chercheur.Selon lui, les variants détectés sont bien connus, "on a suffisamment d'explications allant dans le sens d'une mutation naturelle du virus pour expliquer comment ils sont apparus", sans avoir à aller chercher "un mécanisme biologique irréaliste et non nécessaire".Le 11 février, la virologue Stéphanie Haim-Boukobza avait aussi indiqué dans un article de vérification de l'AFP que "ce ne sont pas les vaccins qui créent les variants" et qu'au contraire, plus on vaccine et moins on a de "risques de voir évoluer des souches résistantes aux vaccins dans une population".6."Pourquoi vacciner en masse contre une maladie dont on guérit à plus de 99%" ? UN CHIFFRE DIFFICILEMENT CALCULABLEDans le but de minimiser l'ampleur et la gravité de l'épidémie, le réalisateur de la vidéo à 2,10' s'interroge: "pourquoi vouloir vacciner en masse une population contre une maladie dont on guérit à plus de 99% et dont les morts ont plus de 80 ans de moyenne d'âge ?" Comme c'était le cas pour une vidéo diffusée fin février intitulée "Covid-19 - la peur par les chiffres", qui évaluait à 99,965% le pourcentage de personnes ayant "survécu" au Covid, et qui a fait l'objet le 26 février d'un article de vérification de l'AFP, le calcul du taux de létalité ou mortalité est pratiquement impossible.Selon les chiffres de Santé Publique France arrêtés au 9 mars, 89.327 personnes sont mortes du Covid-19 à l'hôpital ou en Ephad (maison de retraite) dans le pays pour 3.932.862 cas détectés. Si l'on s'en tient à un calcul mathématique - ce qu'il n'est pas judicieux de faire, selon les experts, comme nous l'expliquions dans cet article , le taux de létalité par infection du Covid-19 en France s'établissait le 9 mars à environ 2,3%, plus du double du chiffre avancé par Hold-Up + (environ 1%).Dans le document ci-dessous sur la mortalité due au Covid-19, l'OMS (Organisation mondiale de la Santé) souligne à quel point les calculs sur le taux de létalité apparent (la proportion de décès sur le nombre de cas détectés officiellement) peuvent varier d'un pays à l'autre: de 0,1% à plus de 25%. Tout dépend en effet de la capacité de chaque territoire à recenser les cas positifs très souvent asymptomatiques et à calculer le nombre de décès réellement imputables au Covid-19.    capture d'écran document OMS du 4 août 2020Outre ces problématiques de validité statistique, les conséquences du Covid-19 sur la mortalité française ne se mesurent pas si simplement, rappelait l'article de vérification AFP Factuel du 26 février.D'une part, "la létalité de cette maladie varie beaucoup selon l'âge", a expliqué le 26 février à l'AFP Michel Guillot, directeur de recherche à l'Institut national d'études démographiques (Ined).D'autre part, "on n'a pas les morts à domicile dans le décompte (et) on ne sait pas combien il y a eu de contaminés en France", a rappelé l'épidémiologiste Catherine Hill, de l'Institut Gustave Roussy de Villejuif (Val-de-Marne), interrogée par l'AFP le 26 février."Globalement à ce stade, la meilleure manière d'appréhender les effets de cette épidémie, c'est la surmortalité", selon Michel Guillot.La France a enregistré en 2020, quelque 53.900 décès de plus qu'en 2019, soit une surmortalité de 9%, toutes causes confondues, selon un bilan provisoire rendu mi-janvier par l'Insee. (fr)
?:reviewRating
rdf:type
?:url