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Un ancien gendarme, qui se filme avec son portable, aligne dans une vidéo de plus de 20 minutes une série d'affirmations fausses ou trompeuses autour de la vaccination obligatoire dans l'armée. Des vaccins qui tuent autant que le Covid aux "médicaments" qui guérissent la maladie, l'AFP décrypte les différentes allégations de cette vidéo très partagée sur Facebook et Twitter.Qui est Alexandre Juving-Brunet ? "Ecoutez ce chef de gendarmerie", écrit un internaute dans un post partagé plus de 60.000 fois sur Facebook depuis le 22 août, et des milliers de fois sur Twitter. Dans cette vidéo partagée notamment sur le groupe Facebook "Contre le pass sanitaire", Alexandre Juving-Brunet évoque le "schéma vaccinal obligatoire qui va bientôt toucher les forces armées" au 15 septembre. On la trouve aussi ici (19.000 partages depuis le 19 août), là (8.000 partages depuis le 25 août) et encore là (4.500 partages depuis le 22 août).Sur son profil Twitter, suivi par plusieurs milliers de personnes, Alexandre Juving-Brunet affirme avoir été "capitaine saint-cyrien de gendarmerie" entre 2002 et 2013, et se présente comme "Entrepreneur, Inventeur, Patriote". On trouve la vidéo sur ce profil, postée le 20 août, "aimée" 1.200 fois, ainsi que sur la page Facebook d'Alexandre Juving-Brunet, postée le 19 août. Selon son profil Linkedin, il a étudié à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr, a été commandant de brigade, puis commandant de peloton avant d’être officier d’état-major. Sur internet, il est régulièrement présenté comme "capitaine" ou "officier de gendarmerie en réserve". Il s'agit d'"un ancien officier de la gendarmerie, qui a eu une carrière assez courte", a confirmé à l'AFP le 2 septembre la gendarmerie nationale. "Il a quitté la gendarmerie en 2016 avec le grade de capitaine. Ce qu'il dit dans cette vidéo n'engage donc que lui-même en tant que citoyen".Alexandre Juving-Brunet diffuse régulièrement du contenu hostile à la vaccination (1, 2). On le retrouve ici interviewé sur le site France Soir ou encore là aux Etats-Unis sur les manifestations sur le pass sanitaire en France. Il apparaît également dans des manifestations contre le pass sanitaire. Capture d'écran de Facebook faite le 31 août 2021Quelles sont les modalités de la vaccination obligatoire dans l'armée ? Dans la vidéo, il évoque la vaccination contre le Covid pour les forces armées qui deviendra obligatoire le 15 septembre 2021, s’appuyant sur "l’instruction n°3200" relative à la pratique des vaccinations dans les armées du 18 février 2005 et "l’instruction n°509040" relative à la vaccination contre la COVID-19 dans les armées du 29 juillet 2021. Les gendarmes concernés par l’obligation vaccinale sont "les personnels militaires, d’active et de réserve, en missions de sécurité publique, de sécurité routière, de maintien de l'ordre, de police judiciaire et d’accueil ou effectuant des services au contact du public ou de personnes extérieures à la Gendarmerie", selon une note de la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), comme l'indique cette dépêche AFP du 18 août.Cette note fait suite à une instruction du Service de Santé des Armées (SSA), datée du 29 juillet et révélée par le Monde, rendant la vaccination obligatoire "pour tout militaire servant (...) sur le territoire métropolitain au titre d'un engagement opérationnel décidé par l'état-major des armées ou la direction de la gendarmerie nationale".Un calendrier vaccinal des armées existait déjà avant la pandémie de Covid-19. Certains vaccins comme ceux contre la rougeole et la méningite étaient déjà réglementaires, c’est-à-dire obligatoires, tandis que d’autres comme celui contre la varicelle sont recommandés mais restent optionnels. Le vaccin contre le Covid-19 vient donc s’ajouter aux vaccins réglementaires du schéma vaccinal déjà existant pour les membres de l’armée. Alexandre Juving-Brunet affirme dans sa vidéo que les militaires qui ne seront pas vaccinés le 15 septembre 2021 seront "rayés de certaines activités", perdront "des habilitations et des affectations possibles". Comme on peut le lire sur le calendrier du ministère des Armées, le refus de faire un vaccin obligatoire peut effectivement avoir des conséquences : "Refuser un vaccin à l’incorporation (me) rend inapte à l’engagement. En cours de carrière, cela (me) rend inapte à l’engagement. En cours de carrière, cela (me) rend inapte à la projection et au réengagement."Interrogée le 2 septembre par l'AFP, la gendarmerie nationale confirme que "les gendarmes ne remplissant pas les conditions vaccinales pourraient être placés dans des postes où ils ne sont pas au contact du public".Non, les vaccins ne tuent pas autant que le CovidA plusieurs reprises, Alexandre Juving-Brunet avance que "la létalité du Covid-19 est établie à 0,03% des contaminés" et que les vaccins causeraient un taux identique de décès : "Ces effets secondaires montrent que la létalité des vaccinés est importante et arrive quasiment au même niveau que la létalité supposée du virus. Autrement dit, il n'y a pas de bénéfice, la balance bénéfice/risque est défavorable à la vaccination. Donc la vaccination n'est pas nécessaire dans notre situation", dit-il.Ces affirmations sont fausses, à plusieurs titres. Premier point, quelle est la "létalité" du Covid ? La "létalité" est le taux de décès d'une maladie parmi les contaminés, par opposition à la notion de "mortalité", qui est le taux de décès par rapport à la population entière. Il existe deux taux de létalité différents: le taux apparent, ou "par cas", ("case fatality rate", CFR en anglais, calculé par rapport au nombre de personnes diagnostiquées par tests) d'une part et le taux réel, ou "par infection, ("infection fatality rate", IFR, calculé par rapport au nombre estimé de personnes infectées, selon des modèles statistiques), d'autre part.Depuis le début de la pandémie, des experts ont expliqué à l'AFP à quel point l'établissement de ces différents taux était complexe, qu'il fallait les interpréter avec une grande prudence, surtout lors d'une pandémie en cours, tant les données fluctuent en permanence.Ils sont en effet forcément très variables dans le temps et géographiquement, ne serait-ce que parce que les taux de recours aux tests de dépistage sont extrêmement différents d'un moment à l'autre et d'un pays à l'autre. Tout calcul de ce genre se heurte aussi au fait que, de l'avis général des scientifiques du monde entier, le nombre de décès comme d'infectés est très certainement sous-estimé.La létalité est par ailleurs très différente d'une tranche d'âge à l'autre, rendant potentiellement trompeuse l'interprétation d'un taux moyen pour tous les infectés. Des experts avaient expliqué cette problématique dans cet article d'AFP Factuel du 13 octobre 2020, consacré à des comparaisons erronées entre les létalités du Covid et de la grippe. L'OMS avait d'ailleurs à ce moment-làavancé un taux de létalité du Covid de quelque "0,6%". Militaires français à Paris le 14 juillet 2021 ( AFP / LUDOVIC MARIN)Sibylle Bernard-Stoecklin, épidémiologiste à Santé Publique France avait notamment expliqué à l'AFP que pour calculer correctement un taux de létalité, il ne suffit pas de diviser une estimation du nombre de gens infectés par les morts déclarés. Les estimations de taux de létalité se basent plutôt sur les enquêtes de séroprévalence (taux de personnes présentant des anticorps Covid dans une population).Interrogée par l'AFP le 1er septembre 2021, Santé Publique France a d'ailleurs indiqué avoir "estimé, à partir des études de séroprévalence menées en 2020, à 0,84 % (ou 0,54 % si on exclut les décès en maisons de retraite)". Un chiffre publié ici le 2 juillet 2021.Alexandre Juving-Brunet n'explique pas d'où vient son chiffre de 0,03% de létalité, ni s'il est censé concerner la France, l'Europe, le monde ni quand il aurait été calculé. Un chiffre similaire circulait toutefois en février 2021, comme expliqué dans cet article d’AFP Factuel. Il reposait sur un calcul erroné, confondant mortalité et létalité ("en France, 99,965% des personnes contaminées ont survécu au virus”, avançait la publication). Par soustraction, il en était déduit que "0,035% des personnes contaminées (par le virus) en meurt". Conformément au récit complotiste, ce calcul était censé montrer que la dangerosité du Covid était exagérée.Deuxième point, la comparaison avec les vaccinés n'a pas de sens.Au-delà du problème lié à la notion de "taux de létalité" du Covid, l'auteur de la vidéo tente d'établir une comparaison avec la mortalité qui serait due aux effets secondaires des vaccins. Mais sur ce second point aussi, il fait erreur et se fonde sur une mauvaise interprétation des données de pharmacovigilance, à savoir le recensement de problèmes survenus à des personnes vaccinées. Mais ces chiffres ne signifient pas qu'un lien causal a été établi entre effets indésirables, décès et vaccins. Alexandre Juving-Brunet affirme : "je crois que rien qu'en France on a déjà plus de 800 morts, décès, et peut-être 1.000 qui sont liés directement à une injection d’un des vaccins".Début août, le sociologue Laurent Mucchielli avait lui aussi affirmé que la vaccination contre le Covid-19 était à l'origine d'une "mortalité inédite" en France, et responsable de "près de 1.000 morts potentiellement", faisant lui une mauvaise interprétation des données de pharmacovigilance, comme expliqué dans cet article d'AFP Factuel.En France, c'est l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui est chargée de surveiller les éventuels problèmes liés aux vaccins.Elle diffuse sur son site un bilan bimensuel "des effets indésirables suspectés d’être en lien avec la vaccination et déclarés par les professionnels de santé, les personnes vaccinées ou leur entourage", fondé sur l'analyse de différents centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV). On peut consulter des rapports de pharmacovigilance écrits par ces centres régionaux couvrent les vaccins Pfizer et Moderna, AstraZeneca et Janssen. En additionnant les chiffres concernant le nombre de personnes décédées, qui avaient été précédemment vaccinées (761 pour Pfizer, 44 pour Moderna, 7 pour Janssen et 170 pour AstraZeneca depuis le début de la campagne de vaccination), on arrive à 982, un chiffre proche des "800 morts", "peut-être 1000" cités par Alexandre Juving-Brunet. Mais comme vu précédemment, tous ces décès -et loin de là- ne sont pas attribués aux vaccins. Centre de vaccination en Iran en août 2021 ( AFP / ATTA KENARE)Ces chiffres de décès sont "des signaux, pas des cas avérés", a expliqué Bernard Bégaud, professeur de pharmacologie à l'Université de Bordeaux à l’AFP le 4 août 2021. Concrètement, comme expliqué sur ce visuel de l'ANSM, un professionnel de santé, mais aussi une personne vaccinée ou son entourage, peut déclarer des effets indésirables sur une plateforme de signalement en ligne. Ces données sont ensuite compilées par des experts des centres régionaux de pharmacovigilance qui établissent les rapports.Mais les signalements initiaux ne sont pas nécessairement la preuve d'un "lien causal", avec la vaccination précise Bernard Bégaud. "Cela permet d'avoir un suivi du terrain" de tout événement survenu après vaccination, a-t-il précisé.Autrement dit, un infarctus qui n'a pas forcément de lien avec le vaccin peut se retrouver dans ces rapports, s'il a fait l'objet d'un signalement (parce que la personne a été vaccinée récemment par exemple). "Les gens signalent quelque chose après un vaccin mais ça ne veut pas dire que c'est dû au vaccin", avait abondé auprès de l'AFP Catherine Hill, épidémiologiste à l'Institut Gustave Roussy. Alexandre Juving-Brunet affirme également que "selon l'ANSM", actuellement "en Europe plus de 100.000 effets secondaires ont été répertoriés". L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) récolte les données de santé en France et non pour toute l’Europe, couverte par l’Agence européenne des médicaments (AEM). L'AFP n’a pas été en mesure de retrouver la source de ce chiffre dans les bases de données.Selon les données de l’ANSM au 19 août 2021, il y a eu 78.639 cas d'effets indésirables en France depuis le début de la vaccination, tous vaccins confondus. La majorité sont bénins, comme des douleurs musculaires, de la fièvre ou une douleur au point d'injection. Dans de très rares cas, des effets plus graves ont été relevés: l'AEM a ainsi expliqué que les caillots sanguins devaient être répertoriés comme un effet secondaire "très rare" des vaccins d'AstraZeneca et Johnson & Johnson (Janssen, en Europe) Elle a aussi reconnu un "lien possible" entre de très rares cas de myocardite et de péricardite et les vaccins de Pfizer et Moderna. Sur plus de 7,7 millions de doses d'AstraZeneca injectées en France, l'ANSM recensait au 19 août, date de son dernier point de situation, 65 cas rapportés de thrombose atypique, dont 14 décès.A l’échelle européenne, médecins et particuliers peuvent faire aussi remonter dans la base de données de pharmacovigilance de l’AEM, appelée EudraVigilance, des effets secondaires potentiels apparus plus ou moins longtemps après une injection, mais là encore sans que ces signalements ne reviennent à établir un lien de causalité avec la vaccination.Selon les derniers rapports de surveillance de la vaccination anti-Covid 19 de l’AEM au 29 juillet 2021, il y avait 244.807 cas d’effets secondaires "suspectés", c'est-à-dire déclarés sur la plateforme EudraVigilance, après vaccin avec Pfizer, 48.788 cas d’effets secondaires "suspectés" après vaccin avec Moderna, 170.316 cas d’effets secondaires "suspectés" après vaccin avec AstraZeneca, 15.371 cas d'effets secondaires "suspectées" après vaccin avec Janssen. Comme le précise le site d'EudraVigilance, ces données "concernent des effets secondaires suspectés, c'est-à-dire des événements médicaux qui ont été observés après l'administration des vaccins COVID-19, mais qui ne sont pas nécessairement liés ou causés par le vaccin. Ces événements peuvent avoir été causés par une autre maladie ou être associés à un autre médicament pris par le patient en même temps".En dépit d'effets secondaires, l'AEM continue toutefois de conclure, dans un avis du 9 juillet (en anglais), que "les bénéfices de tous les vaccins Covid-19 autorisés continuent de dépasser leurs risques, étant donné le risque de la maladie du Covid-19 et les complications qui lui sont associées et le fait que des éléments scientifiques montrent qu'ils réduisent les décès et les hospitalisations dues au Covid-19".Des médicaments qui "marchent" : le retour de l'hydroxychloroquineLa vidéo reprend d'autres allégations déjà maintes fois démontées ces derniers mois, comme l'idée que des médicaments peuvent guérir le Covid mais dont les autorités priveraient volontairement la population au profit des vaccins."Ce gouvernement dans sa grande perfidie a imposé à tous les médecins, et tous les Français d'uniquement se soigner pendant un an avec du paracétamol" , dit notamment l'ancien militaire. Un flacon d'hydroxychloroquine en mai 2020 ( AFP / GEORGE FREY)C'est faux : d'une part, le gouvernement ne peut rien imposer de tel aux médecins mais comme le montrent d'innombrables témoignages de soignants et de patients depuis des mois, les personnes atteintes de Covid ont pu être prises en charge via par exemple un apport d'oxygène, des anti-inflammatoires, des antibiotiques en cas de surinfection bactérienne etc... L'auteur de la vidéo avance ensuite son exemple personnel, qu'il érige au rang de preuve scientifique : "parce que j'ai pris du paracétamol pendant huit jours pour me soigner donc, début juin parce que j'avais été touché par le variant anglais (...). Pendant huit jours il n'y a pas eu d'évolution. J'étais allongé quasiment mort avec du paracétamol et de la vitamine C. Quand j'ai commencé à prendre la chloroquine, l'azithromycine et le zinc plus la vitamine C, en cinq jours, je dis bien cinq jours, ma charge virale a diminué, j'étais guéri."Outre le caractère non vérifiable de ces affirmations, cet exemple ne prouve rien : le Covid guérissant spontanément en quelques jours pour la grande majorité des patients (en particulier s'ils sont jeunes et en bonne santé), on ne peut pas savoir si tel ou tel facteur a pu influer sur son état. Par exemple, si un malade du Covid en guérit après avoir bu du jus d'oranges, peut-on en déduire que c'est le jus de fruits qui l'a soigné ? Non.C'est bien pour cela que l'efficacité d'un traitement est évalué via des essais cliniques encadrés et répondant à de stricts critères de validité scientifique.A ce jour et après plusieurs essais cliniques, la chloroquine et son dérivé l'hydroxychloroquine ne sont pas considérés comme des remèdes au Covid.Alexandre Juving-Brunet affirme aussi qu'"ils sont en train de procéder en Martinique, et ils vont procéder aussi en France, ils sont en train de procéder à la saisie, au blocage, de tous les médicaments, notamment la chloroquine et l'ivermectine, qui fonctionnent". Il reprend et amplifie une rumeur qui avait déjà circulé dans le courant du mois d'août au sujet de stocks d'ivermectine "confisqués" dans les Antilles. Mais la Direction générale de la santé, un représentant de l'Ordre régional des pharmaciens ainsi que la préfecture, l'Agence régionale de santé et trois pharmacies de Martinique ont démenti ces affirmations auprès de l'AFP Factuel, comme détaillé dans cet article.En Martinique, les pharmaciens ont cependant rapporté des pénuries de ce médicament dernièrement, dues à une hausse de la demande.L'efficacité de l'ivermectine contre le Covid-19 n'est par ailleurs pour l'heure pas démontrée elle non plus. Comme le précisait cet article de l'AFP Factuel des études sont toujours en cours pour évaluer son efficacité, bien que le médicament soit autorisé contre le Covid dans plusieurs pays, comme en Bolivie ou en Afrique du sud, ou encore en Bulgarie, en République tchèque et en Slovaquie.L'AEM et l'OMS déconseillent ainsi d'utiliser l'ivermectine pour traiter le Covid en dehors des essais cliniques, en "attendant que davantage de données soient disponibles".Aux Etats-Unis, l'agence du médicament, la FDA met en garde contre l'utilisation de l'antiparasitaire pour le Covid sur une page dédiée en affirmant que "prendre des doses importantes de ce médicament est dangereux et peut créer de graves dommages", et a déconseillé le 21 août aux internautes de prendre ce médicament sur Twitter.Les fabricants de vaccins ne sont pas "irresponsables pénalement"L'AFP Factuel a déjà publié plusieurs articles sur ce sujet, expliquant que les industriels ne sont pas exemptés de toute responsabilité. En réalité, en Belgique comme en France, il est possible d'entamer une procédure en justice contre les fabricants de vaccins pour demander réparation en cas d'effets secondaires graves même si les contrats prévoient que ces indemnités soient dans la plupart des cas remboursées par les Etats dans la plupart des cas, comme expliqué notamment ici et là. Une autorisation de mise sur le marché "conditionnelle" ne signifie pas que le produit est "expérimental""Il y a des autorisations de mise sur le marché conditionnelles, parce que la plupart des vaccins sont arrivés péniblement en phase trois et n'ont pas encore atteint la phase quatre, qui sera atteinte en 2022, voire 2023. Donc vous allez injecter obligatoirement, massivement, dans les forces armées des éléments expérimentaux en masse", dit l'ex-gendarme.Comme bien d'autres diffuseurs de désinformation vaccinale, il cherche à montrer que les vaccins auraient été lancés sans précaution, le terme "expérimentaux" se voulant volontairement anxiogène. L'AFP Factuel a déjà expliqué dans plusieurs articles que cela était trompeur. En Europe, les vaccins ont reçu de la part de l'AEM des autorisations de mises sur le marché (AMM) dites conditionnelles., comme expliqué dans plusieurs articles de l'AFP Factuel, notamment ici ou là.Comme expliqué sur le site de l'AEM, l'AMM conditionnelle permet "aux régulateurs d'approuver un médicament rapidement et d'une façon pragmatique quand il y a un besoin urgent".Cette procédure accélérée "permet l’autorisation de médicaments qui répondent à un besoin médical non satisfait avant que des données à long terme sur l'efficacité et la sécurité ne soient disponibles", détaille pour sa part l'ANSM.Les autorités se sont en effet essentiellement fondées sur les essais cliniques de phase 3, dont les résultats publiés cet hiver ont été jugés assez solides et convaincants pour autoriser les vaccins anti-Covid, mais elles continuent à recevoir et analyser de nombreuses données issues de ces essais ou des campagnes de vaccination en "vie réelle"."Cela est possible uniquement si les bénéfices de la disponibilité immédiate du médicament l'emportent sur le risque inhérent au fait que toutes les données ne sont pas encore disponibles" et "une fois qu'une AMM conditionnelle a été accordée, les laboratoires doivent fournir les données complémentaires provenant d'études nouvelles ou en cours dans des délais fixés par l'EMA pour confirmer le rapport bénéfice/risque positif", ajoute l'Agence. Vaccin en juillet 2021 ( AFP / JACK GUEZ)"L'AMM conditionnelle rassemble tous les verrous de contrôles d'une autorisation de mise sur le marché standard pour garantir un niveau élevé de sécurité pour les patients", précise l'ANSM. L'idée d'une "phase 4 atteinte en 2022, voire 2023" fait référence au fait que, formellement, les essais de phase 3 ne sont pas clos : les documents officiels (1, 2, 3) d'enregistrement des essais portent en effet ces dates indicatives : ce délai est celui durant lequel les labos peuvent encore soumettre des données sur les vaccins aux autorités.La notion de phase 4 est complexe et elle n'est pas toujours mentionnée quand on énumère les phases classiques de tests de traitements. Elle désigne en effet la phase de surveillance d'un produit de santé suite à sa mise sur le marché. Or, même si formellement, les essais de phase 3 courent encore, on est bien entré avec les campagnes de vaccinations massives dans la phase de pharmacovigilance post mise sur le marché. L'Inserm définit la phase 4 ainsi : "La phase IV intervient ensuite : elle permet de suivre l'utilisation du médicament à long terme, dans des conditions réelles d'utilisation, afin de détecter des effets indésirables rares, des complications tardives ou encore des biais de prescription ou un mauvais usage." Contrairement à ce que dit l'ex-gendarme, cette définition correspond bien à la situation actuelle même si, en effet, formellement, la phase 3 n'est pas close.Vaccination et variants : attention aux raccourcis"L'épidémie du Covid-19 et les variants sont dus au Remdesivir l'an dernier qui est un agent mutagène et qui a propagé les variants et maintenant à la vaccination forcée. Il y a un principe vaccinal fondamental que tous les médecins connaissent : on ne vaccine pas durant une épidémie ou une pandémie (...) parce que ça peut justement pousser le vaccin à muter, toujours plus muter", affirme Alexandre Juving-Brunet. L'ancien gendarme mélange ici deux rumeurs qui circulent depuis plusieurs mois, attribuant les variants inquiétants du Sars-CoV-2 soit au médicament Remdesivir soit aux vaccins eux-mêmes.La théorie de variants créés par les vaccins est devenue au fil des mois un classique de la désinformation anti-vaccinale. De nombreux scientifiques ont déjà expliqué que c'était à ce jour infondé, notamment dans plusieurs articles de l'AFP Factuel (1, 2, 3, 4, 5,6).Premier point, les variants qui sont actuellement les plus préoccupants sont apparus AVANT les campagnes de vaccination, comme en témoigne ce tableau récapitulatif de l'Organisation mondiale de la Santé. Deuxième point, c'est d'abord la circulation massive du virus qui lui offre davantage d'opportunités de muter et donc, de risque de mutations plus dangereuses. Quant à l'idée qu'il ne faut pas vacciner pendant une pandémie, elle est infondée elle aussi.Comme expliqué par de nombreux scientifiques, "évidemment, il faut protéger la population, c'est justement le moment de vacciner", rappelait ainsi l'épidémiologiste Catherine Hill interrogée le 15 juillet 2021 . ""C'est aussi la période où il faut casser la chaîne de transmission du virus afin d'amoindrir la probabilité d'apparition des variants", abondait Vincent Maréchal, professeur de Virologie à Sorbonne Université . Quant à l'idée du médicament Remdesivir créateur de variant, elle avait été émise -sans faire beaucoup d'émules- par le Pr Didier Raoult, début 2021, qui citait diverses publications censées le montrer. Mais comme l'expliquaient nos confrères de CheckNews ici, "les auteurs de ces études contestent l’interprétation du professeur marseillais". 2 septembre 2021 ajoute précisions de la gendarmerie
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