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Un internaute très suivi sur les réseaux sociaux ivoiriens a affirmé dans la soirée du 30 octobre, à quelques heures de l’élection présidentielle, que le vote des Ivoiriens de France avait été annulé en raison des "restrictions sanitaires" décrétées contre le Covid-19. Cette publication présente une image d’un tweet de l’ambassade de Côte d’Ivoire en France annonçant la nouvelle. C’est faux: l’ambassade ivoirienne en France a démenti. Les lieux et horaires de vote n'ont pas changé. Le tweet présenté comme celui de l’ambassade est un faux. "Elections du 3e mandat de Ouattara interdites en France", a annoncé, vers 17H00 en Côte d'Ivoire (18H00 françaises) le 30 octobre, un tweet se terminant par une formule bien connue sur les réseaux sociaux ivoiriens: "Chris Yapi ne ment pas". L’annonce, diffusée par cet internaute qui s’est auto-proclamé "infiltré et enquêteur", est accompagnée d’une image d’un tweet de l’ambassade de Côte d’Ivoire en France. "Après plusieurs échanges avec les autorités françaises puis en accord avec le chef de l’Etat SEM Ouattara" et "eu égard à la situation sanitaire", les bureaux prévus pour le vote des Ivoiriens résidant en France à la présidentielle du 31 octobre seront "finalement fermés en raisons desdites restrictions sanitaires", peut-on lire sur cette image où apparaît l’intitulé du compte Twitter officiel de l’ambassade ivoirienne en France (@ambacotedivoire). Capture d'écran Facebook, réalisée le 30 octobre 2020Le tweet original de Chris Yapi a été supprimé moins d’une heure après sa publication mais il a été rapidement repris par d’autres comptes, notamment sur Facebook où il a été partagé plusieurs centaines de fois (1, 2). L’AFP l’a archivé. Capture d’écran Facebook, réalisée le 30 octobre 2020 Capture d'écran Facebook, réalisée le 30 octobre 2020 En se rendant à ce moment-là sur les comptes officiels de l’ambassade de Côte d’Ivoire en France sur les réseaux sociaux ainsi que sur son site internet, aucune publication de ce type n’apparaît.Aucun tweet n’a été posté sur le compte @ambacotedivoire depuis le 17 mai.Par ailleurs, le texte de ce tweet suspect attribué à l’ambassade de Côte d’Ivoire dépasse largement les 280 caractères, longueur maximale autorisée pour diffuser un tweet. L’ambassade de Côte d’Ivoire en France démentQuelques minutes plus tard, l’ambassade de Côte d’Ivoire en France a publié un démenti officiel sur son compte Facebook, avec une capture d’écran de cette fausse publication barrée d’une inscription "FAKE NEWS !" en rouge. “Attention. Fausse information. Ceci est une fausse information qui n’émane pas de l’Ambassade de Côte d’Ivoire en France”, alerte la publication. Capture d’écran Facebook, réalisée le 30 octobre 2020 Quelques heures plus tôt, l’ambassade avait d’ailleurs publié des visuels détaillant les lieux et horaires où les Ivoiriens de France pourront voter à Paris et dans huit grandes villes de France (Strasbourg, Nantes, Lille, Lyon, Bordeaux, Marseille, Nancy et Toulouse). Capture d’écran Facebook, réalisée le 30 octobre 2020 Le confinement, décrété par les autorités françaises à partir du 30 octobre afin d’enrayer la deuxième vague de Covid-19 qui frappe le pays, ne modifie donc pas les conditions de vote des résidents ivoiriens en France. L’ambassade rappelle simplement aux personnes souhaitant voter de se munir de l’attestation de déplacement dérogatoire.Fausses nouvelles en série sur les réseaux sociaux L'election présidentielle ivoirienne se tient samedi dans un contexte explosif, alimenté ces dernières semaines par de nombreuses fausses informations sur les réseaux sociaux. La crainte d'une escalade des violences est forte dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts.L’opposition, incarnée pour ce scrutin par l'ex-président Henri Konan Bédié (86 ans) et l’ancien Premier ministre Pascal Affi N'Guessan (67 ans), conteste la candidature du président Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, à un troisième mandat controversé. L’opposition juge que cette candidature viole la nouvelle constitution adoptée en 2016, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels successifs.Le Conseil constitutionnel a validé cette candidature, estimant que le changement de constitution avait remis à zéro le compteur des mandats du président. L'opposition a appelé à la "désobéissance civile" et au "boycott du processus électoral", sans toutefois se retirer du scrutin.Depuis l’annonce de la candidature d’Alassane Ouattara en août, une trentaine de personnes ont été tuées dans des violences liées à l’élection.
(fr)
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