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  • 2023-01-31 (xsd:date)
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  • Ces substances ne permettent pas d'annuler les effets des vaccins anti-Covid (fr)
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  • Il est quasiment impossible d'annuler l'effet d'un vaccin une fois celui-ci injecté, contrairement à ce qu'affirme une publication relayée plus d'une centaine de fois sur Facebook en janvier 2023. Cette dernière liste une série de substances, censées permettre de "détruire le graphène, la protéine Spike et l'ARN" des vaccins anti-Covid. En réalité, ceux-ci ne contiennent pas de graphène et la protéine Spike et l'ARN disparaissent naturellement de l'organisme, ont expliqué à l'AFP plusieurs experts, rappelant que certaines des substances mentionnées, comme l'iode, peuvent être dangereuses en cas d'ingestion trop importante. "Dévaxinez vous ! N'attendez pas d'avoir des effets secondaires", interpelle l'auteur d'un visuel partagé plus d'une centaine fois sur Facebook en janvier 2023. Ce dernier liste une série de substances, comme la zéolithe, l'artemisia ou encore l'iode, pouvant selon lui détruire "le graphène" censé être contenu dans les vaccins anti-Covid. Certaines de ces substances détruiraient également "la protéine spike et l'ARN" - une protéine et une molécule impliquées dans les vaccins à ARN messager, qui font l'objet de nombreux fantasmes vérifiés par l'AFP, ici et ici par exemple.En "bonus", le visuel recommande entre autres le zinc et l'ivermectine, parfois présentés - à tort - comme des traitements alternatifs pour les patients infectés par le Covid-19. Cette liste, relayée depuis plusieurs mois sur Facebook en France, en Belgique et au Canada, circule également sur VK, Twitter et sur Snapchat. Capture d'écran réalisée le 30/01/2023 sur FacebookDans les commentaires, certains internautes remercient pour ce message "très important" et regrettent que certains n'aient pas eu "la bonne idée d'éviter cette mer-de de piqûre". D'autres alertent sur les dangers de cette publication et rappellent qu'"on ne peut pas se 'dévacciner'". Il est en effet quasiment impossible d'annuler l'effet du vaccin une fois celui-ci injecté, ont expliqué à l'AFP plusieurs scientifiques, qui ont rappelé que les vaccins anti-Covid ne contiennent de toute façon pas de graphène et que la protéine Spike et l'ARN messager disparaissent naturellement de l'organisme. Par ailleurs, certaines des substances mentionnées peuvent être dangereuses si elles ne sont pas consommées avec précaution, a expliqué à l'AFP un toxicologue. L'AFP a déjà publié des articles de vérification sur des allégations selon lesquelles il serait possible de "neutraliser" une vaccination anti-Covid, à l'aide d'une pompe à venin, du complément alimentaire Nattokinase ou d'un cataplasme d'argile verte.Il est quasiment impossible de se "dévacciner""On ne peut pas se dévacciner", a affirmé à l'AFP Pierre Coulie, professeur en immunologie à l'Université libre de Louvain (UCL): "l'élément actif du vaccin est injecté en toutes petites quantités - en-dessous d'un millième de gramme - et immédiatement emmené dans les ganglions lymphatiques, puis capté par les cellules, qui ingèrent ce matériel et vont démarrer le processus de la réponse immunitaire", a-t-il expliqué le 25 janvier 2023. Une fois injecté, "il n'y a aucun moyen de faire sortir le vaccin", à moins, en théorie, de "faire un curage ganglionnaire dans les heures qui suivent l'injection", a ajouté Pierre Coulie. Le curage ganglionnaire est une opération très lourde, réalisée dans le cadre de cancers, et qui a de nombreux effets indésirables. "Une fois que la vaccination est faite, les cellules du système immunitaire ont appris à reconnaître un antigène - la substance du virus qui déclenche une réaction immunitaire - et ensuite elles se multiplient et restent. La seule façon que l'on aurait d'annihiler une vaccination ce serait de démolir toutes les cellules immunitaires d'un individu et de les remplacer par des toutes neuves", pointait également Frédéric Altare, directeur du département d'Immunologie au Centre de recherche en cancérologie et immunologie Nantes-Angers (CRCINA) et directeur de recherche à l'Inserm, interrogé le 16 janvier 2022. "On pourrait théoriquement annuler le vaccin en détruisant le système immunitaire, par exemple en donnant un immunosuppresseur ou en faisant une greffe de moelle osseuse, mais ce serait au prix de problèmes de santé majeurs", estime pour sa part Michel Moutschen, chef du service d'infectiologie du CHU de Liège, qualifiant ce visuel de "saugrenu". "Supposer qu'il y a des traces de vaccin qui vont subsister longtemps après l'injection n'a aucun sens", a-t-il ajouté le 25 janvier 2023.De toute façon, a-t-il rappelé, les vaccins anti-Covid sont sûrs: "nous naissons avec un assortiment complet de cellules. Ce que fait le vaccin, c'est amplifier le nombre de cellules capables de reconnaître l'antigène du virus et d'y répondre". La sécurité des vaccins est surveillée de près par l'OMS et par l'Agence européenne du médicament qui recensent et étudient les effets indésirables survenus après l'administration d'un vaccin. En France, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) assure également une surveillance des vaccins contre le Covid-19 et publie des points de santé réguliers. En Belgique, ce suivi est assuré par l'Agence fédérale des médicaments et produits de santé (AFMPS). "Se 'dévacciner' ne serait pas souhaitable car le vaccin a démontré son efficacité contre les formes graves de la maladie", a commenté le 16 janvier Mathieu Molimard, chef du service de pharmacologie au CHU de Bordeaux, citant une étude parue en juin 2022 dans la revue The Lancet Infectious Diseases, estimant que la vaccination anti-Covid aurait permis de sauver jusqu'à 19,8 millions de vie lors de la première année suivant l'introduction des vaccins.Les vaccins ne contiennent pas de graphène Le visuel partagé sur les réseaux sociaux affirme que certaines substances, comme les antioxydants NAC et glutathion, le pin sylvestre ou l'artemisia peuvent "détruire le graphène". Pourtant, les vaccins anti-Covid ne contiennent pas de graphène, comme l'a expliqué l'AFP à plusieurs reprises, ici par exemple.Ainsi, Cécile Zakri, qui travaille sur le graphène au Centre de Recherche Paul Pascal, unité mixte du Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) et de l'Université de Bordeaux, expliquait à l'AFP en décembre 2021 qu'"à ce jour il n'y a pas d'études démontrant la présence de graphène ou de ses dérivés dans la solution des vaccins anti-Covid, dans les bases de données des publications parues dans des revues scientifiques". Le graphène est un nanomatériau, c'est-à-dire un composé constitué de minuscules particules, qui aurait des propriétés antibactériennes et antivirales. "C'est un matériau issu du graphite, comme votre mine de crayon, qui est faite de graphite, et si vous n'en prenez qu'une feuille, c'est du graphène. Il n'a rien de mystérieux, ce sont des atomes de carbone reliés entre eux", expliquait à l'AFP Erik Dujardin, chercheur au Centre d'élaboration de matériaux et d'études structurales du CNRS à Toulouse, le 13 juillet 2021. Fiche sur les propriétés du graphène, le matériel le plus résistant connu dans la nature ( AFP / Nicolas RAMALLO, Gustavo IZUS, Kenan AUGEARD)"Les vaccins ne contiennent pas du tout de graphène", a assuré à l'AFP Pierre Coulie. Selon lui, la confusion pourrait provenir - entre autres - d'une mauvaise interprétation de travaux de chercheurs strasbourgeois, qui ont étudié en 2021 l'activité antivirale de matériaux apparentés au graphène, pouvant éventuellement aider dans la lutte contre le virus Sars-Cov-2, comme le rapporte l'université de Strasbourg sur son site. De nombreuses rumeurs circulent régulièrement sur les réseaux sociaux sur d'éventuels "ingrédients" suspects ou secrets qui seraient présents dans la composition des vaccins contre le coronavirus. Les composants des vaccins en circulation ne sont toutefois pas secrets et ont, pour Pfizer/BioNTech, Moderna, AstraZeneca et Janssen, tous été publiés par l'AEM (Agence européenne du médicament).La protéine Spike et l'ARN messager disparaissent naturellement de l'organismeLa protéine Spike - ou protéine de pointe - est au cœur de nombreuses théories du complot affirmant qu'elle serait "toxique", responsable de "troubles de la coagulation" ou sexuellement transmissible. Au lieu de confronter le système immunitaire à une partie d'un virus affaibli ou d'une forme inactivée du virus pour susciter des anticorps, comme le font les vaccins traditionnels, les vaccins à ARN messager (comme ceux de Pfizer/BioNTech et Moderna) donnent aux cellules un mode d'emploi génétique indiquant au corps comment produire - sur une durée limitée - une partie du virus : la protéine Spike.Ces vaccins ne contiennent donc pas la protéine elle-même, mais ils transmettent des instructions contenues dans l'ARN messager. Les cellules fabriquent alors des duplicata des protéines Spike du Sars-Cov-2, les spicules situées à la surface du virus, qui lui permettent de s'accrocher aux cellules. Au bout de quelques jours, le corps fabrique alors naturellement des anticorps, capables de reconnaître la protéine Spike et donc de détruire le virus en cas d'infection. "Le vaccin nous fait produire des anticorps, qui reconnaissent la protéine Spike à la surface du virus et l'empêche de coller à nos cellules et de rentrer dedans", a expliqué Pierre Coulie. Comme l'expliquait cette vidéo de l'AFP en 2020, "il n'y a aucun risque que la spicule, prise isolément, provoque la maladie chez une personne". "La protéine Spike nous immunise et nous protège", a ajouté Claude-Agnès Reynaud, directrice de recherche émérite à l'Institut Necker pour les enfants malades et immunologue, "elle n'est pas plus toxique qu'une autre protéine", a-t-elle déclaré le 25 janvier 2023. En novembre 2021, l'IDSA (Infectious diseases society of America) estimait que la durée de vie de la protéine Spike induite par les vaccins était "la même que celle des autres protéines fabriquées par l'organisme. La durée exacte n'est pas connue, mais on estime qu'elle est de quelques semaines".Les vaccins anti-Covid "toxiques"? Attention aux affirmations de cet immunologue canadienQuant à l'ARN messager, "c'est une sorte de message codé qui donne des instructions aux cellules pour produire une protéine. Il s'agit d'une molécule comme il y en a dans toutes nos cellules", explique Pierre Coulie, "mais elle est extrêmement fragile. Elle est donc administrée dans le vaccin à l'intérieur de petites gouttelettes de graisses - les nanoparticules lipidiques - dans lesquelles est cachée l'ARN".Les ARN messagers sont "très fragiles" et rapidement détruits, abonde l'Inserm sur son site. "L'ARN injecté est dégradé quasiment tout de suite" après l'injection, a ajouté Michel Moutschen. Attention à certaines de ces substancesInterrogé le 26 janvier 2023, Philippe Hantson, professeur de toxicologie à l'UCL Louvain, a expliqué à l'AFP que, bien que la plupart des substances et les doses prescrites dans ce visuel soient inoffensives, toutes ne peuvent pas être prises à la légère. Par exemple, le NAC "est généralement bien toléré mais peut être allergisant", a-t-il commenté. Quant au zéolithe, "c'est un minéral qui va absorber de façon non spécifique toute une série de choses dans votre corps, avec le risque d'absorber aussi des choses comme le calcium ou le phosphore" - nécessaires au bon fonctionnement du corps. Philippe Hantson met particulièrement en garde contre la prise d'iode: "si vous avez une pathologie thyroïdienne pas encore diagnostiquée et qu'on vous surcharge en iode, vous pouvez développer des hyperthyroïdie".Idem pour le zinc, listé dans les "bonus": "si vous vous surdosez en zinc, vous empêchez votre intestin d'absorber du cuivre", ce qui peut entraîner une anémie, relève-t-il. (fr)
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