PropertyValue
?:author
?:datePublished
  • 2021-04-30 (xsd:date)
?:headline
  • Non, un article paru dans le New England Journal of Medicine ne conclut pas à un risque accru de fausses couches chez les femmes vaccinées (fr)
?:inLanguage
?:itemReviewed
?:reviewBody
  • Des posts partagés plusieurs centaines de fois sur les réseaux sociaux depuis le 23 avril affirment qu'une étude parue dans le New England Journal of Medicine (NEJM) fait état d'un nombre anormalement élevé de fausses couches dans un groupe de femmes ayant reçu des vaccins à ARN messager. C'est faux. Les vaccins à ARN messager induisent-ils un risque accru de fausses couches ? C'est ce qu'affirment ou suggèrent plusieurs publications, selon lesquelles un article paru le 21 avril dans le NEJM, prestigieuse revue médicale américaine, fait état de 115 fausses couches sur un échantillon de 827 femmes enceintes, soit une proportion de 13,9 %.Un chiffre "énorme", selon le compte Twitter @AssoCovid (15.600 abonnés), qui affirme que la plupart de ces femmes étaient entrées dans leur "3e trimestre" de grossesse, alors que les fausses couches interviennent en grande majorité au cours du premier trimestre. Captures d'écran Twitter prises le 30/04/2021Le chiffre de 14% (13,9%) de "pertes de grossesse" figure bien dans l'étude. Les auteurs de l'article précisent quelques paragraphes plus bas que sur les 115 femmes concernées (13,9%), 104 (12,6%) ont connu un "avortement spontané" (fausse couche) et 1 (0,1%) une "mortinalité" (naissance d'un bébé mort-né). Les 10 autres cas (1,2%) correspondent à des interruptions volontaires de grossesse (IVG) ou à des grossesses extra-utérines.Les auteurs soulignent que leurs "résultats préliminaires ne montrent pas de signaux d'alarme manifestes parmi les personnes enceintes ayant reçu des vaccins anti-Covid à ARN messager", tout en appelant à poursuivre l'étude dont les résultats préliminaires portaient sur la période allant du 14 décembre 2020 au 28 février 2021. Capture d'écran du site nejm.org/ prise le 29/04/2021Plusieurs spécialistes, comme l'épidémiologiste Zulma Cucunuba et Leana Wen, professeure de santé publique à l'université George Washington, ont qualifié ces résultats préliminaires d'"excellente nouvelle".Par ailleurs, les auteurs de l'article précisent que "92,3%" des 104 "avortements spontanés ont eu lieu avant la 13e semaine [second semestre] de gestation", et non pas "principalement au 3e trimestre", contrairement à ce qu'affirme le compte Twitter @AssoCovid. Capture d'écran du site nejm.org/ prise le 29/04/2021"Les données disponibles concernant les vaccins à ARN messager en période de grossesse ne suggèrent aucun risque accru de fausses couches", a confirmé jeudi 29 avril à l'AFP Martha Sharan, une porte-parole du Dr Tom Shimabukuro, l'auteur principal de l'étude, rappelant que les fausses couches sont très "fréquentes".Le 8 septembre 2021, les auteurs de cette étude ont publié une correction, expliquant qu’on ne pouvait calculer un risque estimé de fausse couche chez les vaccinées à partir de leurs chiffres préliminaires, étant donné qu’il manquait les données d’une large proportion de participantes et que le chiffre n’était pas corrigé d’une variable importante, à savoir que le risque de fausse couche est bien plus élevé en début de grossesse."Il n’y avait pas de dénominateur disponible pour calculer le risque estimé d’avortements spontanés, parce qu’au moment (de l'analyse des chiffres, NDLR), le suivi à 20 semaines (de grossesse) n’était pas encore disponible pour 905 des 1.224 participantes vaccinées entre 30 jours avant le 1er jour des dernières règles ou au premier trimestre. De plus, tout calcul de risque estimé devrait tenir compte des risques de fausses couches en fonction des semaines de grossesse", indiquent les auteurs, ajoutant avoir modifié leur texte original pour clarifier ces points.En conséquence, "le ratio 104/827 (12,6%) est une proportion (...) basée sur les informations disponibles à ce moment-là. Ce n’est pas un taux d’avortements spontanés et ne peut pas être directement comparé à des taux d’avortements spontanés" dans d’autres populations, a aussi précisé Martha Sharan, dans un mail à l’AFP le 27 septembre 2021.Les auteurs ont d’ailleurs publié à cette même date dans le NEJM -sous forme de "Correspondence" (un format plus court, moins détaillé qu’un article original)- la suite de leur étude, avec des données complétées jusqu’au 19 juillet 2021.Cette fois, les calculs tiennent compte de plusieurs variables concernant les variations de risques de fausses couches selon les semaines de grossesses, l’âge ou le groupe ethnique par exemple.Et viennent confirmer l’absence de signe inquiétant pour les femmes enceintes vaccinées: sur quelque 2.000 participantes, "le risque cumulé d’avortement spontané entre 2 et 20 semaines de gestation” se situe “dans la fourchette de risque attendu" dans ces catégories.Malgré "ses limites" (pas de groupe contrôle, homogénéité ethnique et professionnelle des participantes etc…),  "nos résultats suggèrent que le risque d’avortement spontané après un vaccin à ARN messager avant la conception ou pendant la grossesse est cohérent avec le risque attendu".Grossesse et vaccinsOn peut voir sur cette page du site de l’agence sanitaire américaine (CDC) les recommandations à destination des femmmes enceintes, qui ont désormais la possibilité de se faire vacciner dans de nombreux pays."Les preuves de sécurité et d’efficacité de la vaccination anti-Covid pendant la grossesse sont croissantes. Les données suggèrent que les bénéfices qu’il y a à recevoir un vaccin Covid surpassent tout risque connu ou potentiel qui serait lié à la vaccination pendant la grossesse", soulignent les CDC.En France, la Haute autorité de santé (HAS) avait rendu un avis le 2 mars, rappelant "que l'administration des vaccins contre la Covid-19 chez la femme enceinte n'est pas contre-indiquée".La HAS recommandait même la vaccination contre le Covid-19 aux femmes enceintes sujettes à certains facteurs de risques, "en particulier les femmes enceintes de plus de 35 ans ou celles présentant d’autres comorbidités comme l'obésité, le diabète ou les maladies cardiovasculaires" ou celles "susceptibles d'être en contact avec des personnes infectées du fait de leur activité professionnelle".A ce jour, en France, "les femmes enceintes, à partir du 2e trimestre (16e semaine d’aménorrhée), sont prioritaires pour accéder à la vaccination contre la COVID-19. La vaccination est possible dès le premier trimestre", explique l’Agence du médicament (ANSM), qui résume ici l’essentiel des connaissances scientifiques sur le sujet."A ce jour, aucun signal n’a été identifié chez les femmes enceintes et allaitantes avec l’ensemble des vaccins contre la COVID-19 disponibles en France", écrit-elle aussi.Mise à jour le 27/09/21 : Ajoute la correction de l'étude par le NEJM et met à jour connaissances et recommandations sur la vaccination des femmes enceintes (fr)
?:reviewRating
rdf:type
?:url