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Une photo partagée plus de 4.500 fois depuis le 28 novembre prétend montrer un "pasteur français (qui) vient de se convertir à l'islam". C'est faux : il s'agit en réalité du pape François en visite dans la mosquée centrale de Bangui, en Centrafrique, en 2015.La tête inclinée vers le sol, un homme vêtu de blanc prie. A sa gauche, plusieurs personnes braquent des caméras sur lui. Selon l'internaute qui la poste, cette photo montrerait "un pasteur français (qui) vient de se convertir à l'islam". Elle a été partagée plus de 4.500 fois sur Facebook depuis le 28 novembre. Capture d'écran d'une publication Facebook réalisée le 15 décembre 2020Or c'est faux: la photo montre en réalité le pape François en visite à la mosquée centrale de Bangui, en Centrafrique, en 2015. Mosquée centrale de BanguiUne recherche d'images inversée permet de retrouver la même photographie sur un forum nigérian. L'internaute qui la poste le 8 septembre 2016 explique qu'on y voit le pape "accomplir la salat (prière) à la mosquée centrale de Bangui". Capture d'écran d'une publication sur un forum nigérian, réalisée le 16 décembre 2020 On observe également que le pape porte les mêmes vêtements sur la photo et dans la vidéo de l'agence américaine. Enfin, si les pasteurs peuvent parfois s'habiller en blanc comme l'explique cet article du média suisse 24 heures, la calotte, sorte de petit chapeau blanc, est l'attribut exclusif du pontife et permet ici de l'identifier formellement.Le site de vérification PesaCheck a également démontré que cette photo était bien celle du pape François à Bangui, et pas celle d'un pasteur français récemment converti à l'islam.Réconciliation en CentrafriqueLors du dernier jour de son voyage en Afrique fin novembre 2015, le pape François s'était rendu à la mosquée de Bangui dans une démarche de réconciliation hautement symbolique.La mosquée centrale de Bangui se situe dans le quartier du PK-5, théâtre d'atrocités pendant les massacres intercommunautaires de la fin 2013 entre les Séléka, combattants majoritairement musulmans, et les miliciens chrétiens et animistes, les anti-balaka.Entre 2013 et 2014, ces affrontements ont fait plusieurs milliers de morts en Centrafrique.Malgré sa brièveté, une demi-heure environ, la cérémonie se voulait pour autant symboliquement importante comme un geste fort de confiance et de réconciliation, alors que la méfiance et la peur étaient omniprésentes entre communautés à quelques semaines de l'élection présidentielle (en décembre 2016). Le pape François aux côtés de l'imam Nehedid Tidjani lors de sa visite à la mosquée centrale de Bangui, le 30 novembre 2015 (AFP / Giuseppe Cacace)Aujourd'hui, les combats entre groupes armés, issus ou non des Séléka ou des anti-balakas, ont baissé d'intensité depuis 2018, mais les milices continuent de perpétrer des crimes contre les civils malgré un accord de paix signé en 2019 et la présence de Casques bleus de l'ONU.Les prochaines élections présidentielle et législative sont fixées au 27 décembre 2020, dans un pays occupé aux deux tiers par des groupes armés. Le chef de l'Etat sortant Faustin Archange Touadéra fait figure de favori et sera opposé à 16 autres candidats, parmi lesquels Catherine Samba-Panza, chef d'Etat de transition entre 2014 et 2016, ou bien encore Martin Ziguélé et Anicet-Georges Dologuélé, tous deux anciens premiers ministres.
(fr)
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