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Des publications partagées des milliers de fois en francais et en anglais depuis le 16 décembre sur les réseaux sociaux, dont un tweet depuis supprimé du professeur Raoult, ont affirmé qu'une prestigieuse association médicale américaine était revenue sur sa recommandation de ne pas utiliser l'hydroxychloroquine contre le Covid-19. C'est faux, l'association de médecins a bien débattu de ce sujet, mais la motion proposée n'a pas été adoptée."L'American Medical Association constate qu'il n'y a aucun risque au traitement par l'hydroxychloroquine, que des études ont évalué son efficacité et retire ses recommandations de ne pas utiliser le COVID-19, insistant sur la liberté de prescrire", écrit un utilisateur de Facebook dans une publication partagée plus de 3.000 fois, en recopiant un tweet du compte officiel de Didier Raoult, depuis supprimé. (capture d'écran réalisée sur Facebook le 17 décembre 2020)L'AFP n'a pas archivé ce tweet avant sa suppression, mais nous avons pu réaliser une capture d'écran de la publication en cache : (Capture d'écran du tweet en cache, réalisée le 17 décembre 2020)Citant comme source le professeur Raoult, l'avocat Gilles-William Goldnadel a ensuite affirmé la même chose mercredi 16 décembre à l'antenne de Cnews, comme le relayent plusieurs internautes (1,2).Poke @CNEWS vous diffusez une information sans la vérifier et il se trouve qu’elle est fausse ! Même @raoult_didier, qui est à l’origine de cette fake news, s’est rendu compte de son erreur et a effacé son tweet☝️!pic.twitter.com/O6yH0veB65 — ?DETLEFSEN Patrick?#NoFakeMed ?Vigie? (@DETLEFSENPatri1) December 16, 2020Le professeur Didier Raoult, directeur de l'IHU Méditerranée et infectiologue, mène des essais cliniques depuis plusieurs mois avec son équipe à Marseille sur ce traitement peu coûteux et couramment utilisé contre le paludisme, affirmant qu'il est efficace contre le Covid-19.Mais de nombreux scientifiques et l'Organisation mondiale de la Santé ont critiqué les études du professeur Raoult, estimant qu'elles n'ont pas été menées selon les protocoles scientifiques standards.D'autres études, comme la française Hycovid ou Solidarity menée par l’OMS, ont tranché : l'hydroxychloroquine n'est pas efficace contre le Covid-19.Ce constat a également été nourri par le vaste essai clinique britannique Recovery. Il a montré début juin que l'hydroxychloroquine ne réduisait pas la mortalité (les résultats détaillés ont été publiés le 8 octobre dans le New England Journal of Medicine).Cette saga a été marquée par un scandale académique : début juin, la prestigieuse revue The Lancet a dû retirer une étude critique sur l'hydroxychloroquine à cause de forts soupçons de fraude. Ce scandale a conforté l'opinion des farouches partisans de ce médicament.Contacté par mail jeudi 17 décembre au sujet de la suppression du tweet du Pr Raoult, l'IHU Méditerranée n'avait pu être joint à ce stade.Une motion débattue mais pas adoptéeL'American Medical Association (AMA) avait appelé en mars 2020 à une "extrême prudence" quant à la prescription d'hydroxychloroquine, rappelant "qu'aucun médicament n'a été approuvé par la FDA (l'Agence américaine des médicaments, NDLR)" pour soigner les personnes atteintes par le Covid-19.Dans son tweet, le directeur de l'IHU redirige vers un document du 30 octobre de cette prestigieuse association de médecins aux Etats-Unis évoquant une motion à adopter pour revoir leur position : (Capture d'écran du rapprot de l'AMA du 30 octobre 2020)Comme le raconte le média scientifique américain MedPageToday dans un article du 16 novembre, cette motion a ensuite fait l'objet d'un débat féroce au sein de l'AMA entre des médecins qui souhaitaient voir la résolution adoptée et leurs opposants.À l'issue de ces échanges, il a été décidé de ne pas adopter la motion, peut-on lire dans un rapport de l'AMA de novembre : (capture d'écran du rapport de novembre de l'AMA, réalisée le 17 décembre)Dans un tweet du 16 décembre, l'AMA a rappelé que sa position sur la prescription d'hydroxycholoroquine "restait inchangée" par rapport à son communiqué de mars :In March, AMA urged caution about prescribing hydroxychloroquine off-label to treat #COVID19. Our position remains unchanged. Evidence-based #science & practice must guide these determinations. Thank you @Poynter for the #FactCheck to set record straight https://t.co/hz1j1Xz2St pic.twitter.com/2qfUdFqdRk — AMA (@AmerMedicalAssn) December 16, 2020Même fausse information aux Etats-UnisSelon nos confrères américains de l'institut Poynter et de Politifact, une fausse information identique a été très partagée aux Etats-Unis après des propos similaires tenus par l'animateur Rush Limbaugh lors d'une émission de radio.Sur son site, l'animateur -dont des propos sur le Covid-19 ont déjà été vérifiés par l'AFP- redirigeait vers un article du Published Reporter qui a depuis fait l'objet d'une correction. (Capture d'écran du published reporter datée du 17 décembre )Après avoir d'abord délivré une autorisation d'urgence à la prescription d'hydroxychloroquine pour les malades du Covid-19, l'Agence américaine du médicament (FDA) a finalement recommandé mi-juin de ne pas prescrire ce traitement en raison des risques pour le coeur.Plus de 300.000 personnes sont décédées du Covid-19 aux Etats-Unis, selon le relevé d'un comptage effectué lundi 14 décembre par l'université Johns Hopkins, qui fait référence pour les comparaisons mondiales.Avec ces 300.000 morts, le pays a perdu l'équivalent de la population de la ville de Cincinnati, dans l'Etat de l'Ohio. Il s'agit du pays le plus endeuillé au monde.Plus de 16 millions de personnes ont contracté le virus sur le sol américain depuis l'apparition de la pandémie. Mais le bilan réel est sous-estimé en raison du manque de tests au début de la pandémie
(fr)
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