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  • 2021-03-19 (xsd:date)
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  • Huit patients infectés par le variant breton vaccinés avant leur décès? Attention à cette fausse affirmation (fr)
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  • Un tweet, partagé plus de 2.000 fois depuis le 17 mars, assure que les huit patients infectés par le variant breton du SARS-CoV-2 dans les Côtes d'Armor avaient "tous été vaccinés" contre le Covid-19 avant leur mort. Mais un seul de ces patients avait reçu la première dose d'un vaccin anti-covid, selon l'Agence régionale de santé (ARS) de Bretagne, qui a confirmé à l'AFP que les sept autres n'avaient pas été vaccinés.  De plus, ces personnes,"assez âgées" , avaient "des facteurs de comorbidité importants", a précisé l'agence."Les patients hospitalisés décédés du variant Breton avaient tous été vaccinés", assure un internaute dans un message publié le 17 mars sur Twitter et partagé plus de 2.000 fois depuis. Des captures d'écran de ce tweet ont également circulé sur Facebook.  Capture d'écran prise sur Twitter le 19/03/2021"Très inquiétant, ne risque-t-on pas de voir arriver à l'hôpital des malades vaccinés gravement atteints par un variant? Des patients avec complications emboliques du vaccin?", s'interroge l'auteure de ce tweet, qui se présente comme le "Docteur Hamelin Md".Dans sa biographie Twitter, elle indique être "ancienne Directrice médicale dans un grand laboratoire anglo-saxon en infectiologie". Cette internaute relaie sur sa page de nombreuses publications fustigeant la campagne de vaccination contre le Covid, dont certaines ont été vérifiées par l'AFP, à l'image de la rumeur assurant que la Cour pénale internationale a "accepté" une plainte contre Israël et sa campagne de vaccination. Un variant breton détecté dans les Côtes d'ArmorUn variant du nouveau coronavirus, plus difficile à détecter par les tests PCR classiques, a bien été découvert en mars sur huit patients décédés au sein de l'hôpital de Lannion, dans les Côtes d'Armor. Cet événement avait incité les autorités à accroître le traçage des cas contacts et à lancer une enquête à son sujet, expliquait l'AFP dans cette dépêche du 16 mars. Ce variant a été repéré au sein d'un cluster de 79 cas du centre hospitalier de Lannion. L'hôpital de Lannion, dans les Côtes d'Armor, où un variant du nouveau coronavirus a été détecté. (AFP / Damien Meyer)La biologiste de l'hôpital a donné l'alerte au sujet de patients présentant les "symptômes typiques du Covid" avec "parfois" des résultats de tests PCR négatifs, avait alors expliqué Stéphane Mulliez, directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) de Bretagne. Sept des huit patients étaient négatifs aux tests PCR classiques, à la suite des prélèvements nasopharyngés. Mais de nouveaux tests, sérologiques ou avec des "prélèvements respiratoires plus profonds", avaient permis d'identifier la présence du Covid-19.Sept patients infectés sur huit n'avaient pas été vaccinésMais alors, les huit patients décédés avaient-ils "tous été vaccinés" avant de mourir, comme le prétend l'auteure du tweet viral? "Non", dément l'ARS de Bretagne, contactée par l'AFP le 19 mars. "Seul un patient avait reçu la première dose d'un vaccin contre le Covid-19", affirme l'ARS. "Les sept autres n'avaient pas été vaccinés". De plus, le 16 mars, Stéphane Mulliez, le directeur de l'ARS Bretagne avait expliqué que ces huit patients "assez âgés" avaient "des facteurs de comorbidité importants".Le compte Fake Investigation a également réfuté cette allégation. Pourtant en commentaire, l'internaute "l'Aile à Stick", dont certaines déclarations anti-vaccins ont déjà été réfutées par l'AFP, affirme que l'ARS reconnaîtrait elle-même,"à mot caché" que ces patients avaient "bien reçu le vaccin pour la vaccination Covid19", mais que cela serait "dissimulé". En guise de preuve, il cite un tweet publié le 16 mars par l'ARS Bretagne, expliquant que des "investigations plus approfondies se poursuivent pour préciser ces éléments et connaître l'effet de la vaccination anti-covid sur le variant breton".  Capture d'écran prise sur Twitter le 19/03/2021 (Capture d'écran prise sur Twitter le 19 / 03 / 2021)Mais cette interprétation est erronée selon l'ARS Bretagne. Le 19 mars, l'agence a précisé à l'AFP que ce message "veut dire qu'on va chercher à savoir si les vaccins dont on dispose sont efficaces face à ce variant, ça ne veut pas dire que ces patients avaient été vaccinés". Et a assuré dans un tweet n'avoir "aucune info aujourd'hui laissant présager que la vaccination est moins efficace" sur ce variant. Par ailleurs, sous la publication virale, l'ARS Bretagne a précisé que "scientifiquement, un « échec vaccinal » correspond à une contamination au COVID19 dans un délai supérieur à 14 jours après la seconde injection". Cela veut dire qu'on peut considérer que le vaccin n'a pas fonctionné lorsque le patient est contaminé deux semaines après avoir reçu sa seconde injection de vaccin anti-Covid, ce qui n'était pas le cas du seul patient vacciné décédé du variant.  Capture d'écran prise sur Twitter le 19/03/2021Pour le variant breton, "les premières analyses (...) ne permettent de conclure ni à une gravité ni à une transmissibilité accrues par rapport au virus historique", a assuré la direction générale de la Santé (DGS) le 16 mars dans un communiqué. "Mais comme ce variant est plus difficilement détectable (...) il est délicat d'apprécier sa transmissibilité et son degré de sévérité", a nuancé M. Mulliez.Un variant breton sous surveillanceLa difficulté à détecter ce variant a poussé les autorités sanitaires à le classer "sous surveillance", c'est-à-dire dans la catégorie VUI (variant under investigation) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il n'est toutefois pas classé dans la catégorie des variants inquiétants (VOC: variant of concern).Pour avoir une meilleure connaissance de la diffusion de ce variant, une "enquête flash" de séquençage va être menée sur l'ensemble des prélèvements positifs des laboratoires bretons et sur des échantillons venus des autres régions. L'apparition de variants est un processus naturel, le virus acquérant des mutations au fil du temps, pour assurer sa survie. Plus de 4.000 variants du SARS-CoV-2 ont été identifiés dans le monde, selon les services de santé britanniques.A ce stade, seuls trois variants sont considérés comme particulièrement préoccupants, les variants anglais, sud-africain et brésilien, notamment pour leur caractère potentiellement plus transmissible. Les pays européens qui ont signalé des cas de variants britannique, sud-africain ou brésilien d'après les données de l'OMS au 8 mars.Plusieurs études ont montré que les vaccins restaient efficaces contre le variant anglais. En revanche, d'autres variants, comme ceux d'abord détectés en Afrique du Sud ou au Brésil, pourraient poser davantage de problèmes. Le groupe pharmaceutique AstraZeneca notamment, qui a développé un vaccin avec l'université d'Oxford, a dit travailler à une nouvelle version pour faire face aux nouveaux variants, avec l'espoir qu'il soit prêt pour cet automne.La vaccination, une "erreur"?En commentaire du tweet viral, de très nombreux internautes estiment que la vaccination anti-covid est une "grave erreur", qui serait à l'origine de l'apparition des variants. "Ça fait un moment que nombre de médecins (pas bcp en France), alertent sur les recombinations de virus & la fabrique de mutants à la suite de la vaccination", écrit ainsi un internaute. Des spécialistes ont bien mis en garde contre un "risque d'être un peu mou dans la vaccination est que les variants s'installent sur notre territoire" , comme l'expliquait la virologue et biologiste du laboratoire Cerba Stéphanie Haim-Boukobza dans cet article du 12 février.Mais "quand on regarde la chronologie, c'est faux [d'affirmer que les vaccins créent les variants, NDLR]. Le mutant britannique est apparu au mois de septembre et il a fait de nombreux cas en novembre", soulignait en janvier le professeur Yves Buisson, de l'Académie de médecine, rappelant que la campagne de vaccination n'a démarré que le 8 décembre au Royaume-Uni. Concernant les virus "mutants d’Afrique du Sud et du Brésil", ils "sont peut-être moins sensibles aux anticorps vaccinaux mais n'ont pas été induits par cela", avait ajouté le professeur Buisson. Ce que l'on sait et ce que l'on ne sait pas sur les deux principaux variants du SARS-CoV-2 (JOHN SAEKI / AFP) (Ce que l'on sait et ce que l'on ne sait pas sur les deux principaux variants du SARS-CoV-2 (JOHN SAEKI / AFP))"La stratégie idéale est de garder un niveau de circulation le plus bas possible et de vacciner le plus rapidement possible pour laisser le moins de temps et d'opportunités possibles au virus de développer des résistances aux vaccins",  estimait au contraire le 12 février l'épidémiologiste et biostatisticien à l'Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) Pascal Crépey.Craintes de cas de thrombosesL'auteure du tweet viral craint également que des patients vaccinés ne souffrent de "complications de thromboses-emboliques". Cette inquiétude revient souvent, alors qu'une quinzaine de pays, dont la France, ont récemment suspendu pendant plusieurs jours l'utilisation du vaccin AstraZeneca en raison d'un risque supposé de thrombose. Mais le 18 mars, l'Agence européenne des médicaments (EMA) l'a jugé "sûr et efficace" dans un avis.La Haute autorité de santé (HAS) française a donné son feu vert le 19 mars à la reprise "sans délai" de la vaccination avecAstraZeneca, tout en recommandant de le réserver aux personnes de 55 ans et plus. Le Premier ministre Jean Castex a notamment donné l'exemple en recevant, le même jour, une première dose. À la date du 19 mars, 5,7 millions de Français ont reçu au moins une injection, dont 2,4 leurs deux doses, selon les chiffres du ministère de la Santé.En pleine période de campagne vaccinale, les réseaux sociaux sont le foyer de nombreuses affirmations infondées répandues par les groupes anti-vaccins. L'AFP a déjà réfuté des infox sur le nombre de décès faussement attribués aux injections anti-covid en France et en Europe, les effets présumés des vaccins, ou encore leur composition. (fr)
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