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  • 2020-04-15 (xsd:date)
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  • Coronavirus en France : qui tester, avec quels tests et dans quel but? (fr)
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  • Qui tester à partir de l'allègement du confinement le 11 mai, avec quels tests et dans quel but? Après le discours d'Emmanuel Macron le 13 avril, les autorités ont quatre semaines pour répondre à ces questions et dissiper les "zones de flou"."Nous n'allons pas tester toutes les Françaises et tous les Français, ça n'aurait aucun sens. Mais toute personne ayant un symptôme doit pouvoir être testée. Les personnes ayant le virus pourront ainsi être mises en quarantaine, prises en charge et suivies par un médecin", a déclaré le président Emmanuel Macron le 13 avril.Mais pourquoi tester toute la population n'aurait-il "aucun sens"? C'est la question qu'ont posée dès le lendemain des membres de l'opposition. Emmanuel Macron lors de l'allocution du lundi 13 avril (AFP / F. Fife)"Pratique pour éluder la question des tests, de leur retard de commandes et de leur hypothétique date d'arrivée", a accusé le député LR Fabien di Filippo sur Twitter.En pointant des "zones de flou", le patron des députés LR, Damien Abad, a souligné sur Cnews que son parti demandait "la généralisation des tests", pour repérer les "personnes asymptomatiques (sans symptôme, NDLR) porteuses du virus"."Si vous testez tout le monde un jour donné (...), ça ne dit rien de l'état de santé de ces personnes le lendemain", s'est défendu le ministre de la Santé, Olivier Véran, à l'Assemblée nationale.Selon lui, l'objectif à partir du 11 mai sera de tester toutes les personnes qui ont des symptômes, mais aussi celles avec lesquelles elles ont été en contact, pour isoler toutes celles qui sont positives et éviter la contagion: "C'est ce que nous recommande de faire l'OMS et ce que font tous les pays les plus avancés en la matière".Une telle stratégie peut être efficace si elle est rigoureusement suivie, explique à l'AFP le spécialiste en santé publique et en épidémiologie Antoine Flahault."On teste toute personne ayant des symptômes, et si l'on identifie un cas positif, il faut compléter ce testing par deux étapes indispensables", dit-il.D'abord, "tracer les contacts de cette personne qui ont pu être infectés", en remontant "à deux jours avant l'apparition de ses symptômes". Ensuite, classer ces contacts "en deux catégories: ceux à haut risque (d'avoir contracté le virus, NDLR) et les autres".C'est ainsi qu'on peut détecter des porteurs asymptomatiques: en les repérant comme contacts d'un patient testé positif, note le Pr Flahault. Un test de dépistage du Covid-19 à Paris le 6 avril (AFP / Ludovic Marin)Par ailleurs, dans une étude publiée le 12 avril, des chercheurs de l'Inserm ont estimé qu'une sortie du confinement ne pouvait pas être envisagée sans "une politique large de tests et d'isolement" des patients positifs."On fait à peu près aujourd'hui 150.000 tests et au-delà par semaine, nous sommes en train d'aller vers les 200.000 tests par semaine", a assuré M. Véran sur RTL, alors que le gouvernement a été régulièrement accusé d'être à la traîne sur les tests.Ces tests de diagnostic sont utilisés depuis le début de l'épidémie. Appelés RT-PCR, ils permettent de dire qu'un malade est infecté à l'instant T, après un prélèvement réalisé en introduisant profondément un écouvillon (long coton-tige) dans le nez du patient.Deux types de testsMais la recherche mondiale planche actuellement sur un deuxième type de tests, dits de sérologie.Ces tests pour lesquels une prise de sang suffit, n'ont pas le même objectif que la RT-PCR. Ils visent à déterminer après coup si un individu a été en contact avec le virus, et s'il est donc a priori immunisé, en détectant les anticorps (la réponse du système immunitaire). Un test de sérologie effectué dans un Ehpad de Bergheim, dans le Haut-Rhin, le 14 avrilCes tests sont en cours d'élaboration et leur fiabilité n'est pas encore établie, d'autant qu'on manque de certitudes sur l'immunité qu'on acquiert contre le coronavirus. Mais une fois au point, ils pourraient aider à déterminer qui peut sortir du confinement.Cependant, leur utilisation devra être "guidée par une réflexion stratégique" à cause de "l'impossibilité de tester la totalité de la population française", a prévenu l'Académie de médecine dans un communiqué le 10 avril.Elle préconise d'utiliser les tests de sérologie en priorité chez "les personnes à risque élevé de formes graves" (personnes âgées en Ehpad, patients souffrant de maladies chroniques) et le personnel soignant.Pour le reste des Français, l'Académie recommande de mener des "enquêtes épidémiologiques", en réalisant dans chaque région des tests de sérologie sur des échantillons représentatifs de la population.Ces enquêtes serviraient à estimer quelle proportion de la population a été infectée et à en suivre l'évolution "tout au long de la phase de déconfinement". Description des deux types de tests (AFP / J.Saeki)L'agence sanitaire Santé publique France a d'ailleurs indiqué la semaine dernière qu'elle avait programmé de telles enquêtes.Mais dans l'esprit des sages de l'Académie, leurs résultats ne seront qu'un indicateur: "Ils ne constitueront pas une base décisionnelle majeure pour le processus de sortie du confinement". (fr)
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