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  • 2022-12-19 (xsd:date)
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  • 92% des soignants n’ont pas fait leur dose de rappel Covid ? Attention c'est trompeur (fr)
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  • En France, la couverture vaccinale des professionnels de santé oscille entre 88,2% et 97,7% en fonction des secteurs, selon le dernier point de Santé publique France, au 12 décembre. Pourtant, des publications sur les réseaux sociaux affirment, depuis la publication de ce bulletin, que "8% des soignants seulement ont fait un rappel covid". Attention, il s'agit d'une interprétation trompeuse des données de Santé publique France, ces 8% correspondent seulement au nombre de soignants qui ont reçu une dose de rappel avec le vaccin adapté au variant Omicron, pas à tous les soignants qui ont reçu une dose de rappel."92% des soignants n'ont pas fait leur dose de rappel! (Santé Publique France) Que va faire Braun (le ministre de la Santé, NDLR)? Suspendre 92% des soignants? "Au nom de la science"?! On voit bien que ce raisonnement est idiot en plus d'être pervers! #ReintégrezLesSuspendus vite! Relayez svp!", tance Florian Philippot, président du mouvement d'extrême-droite les Patriotes, sur Twitter le 17 décembre.Le tweet a été partagé près de 2.000 fois, et commenté par des dizaines d'utilisateurs. Notamment par "Patou", qui conclut: "cela veut tout dire, c'est sous la contrainte qu'ils ont été injectés". La veille, sur Facebook , M. Philippot assurait que "8% des soignants seulement ont fait un rappel covid selon les données officielles ce matin ! Preuve que les suspendus avaient vu juste !". Le soi-disant faible pourcentage de soignants non-vaccinés varie toutefois selon les publications, 8% chez certains, moins de 10% ici, mais la conclusion est toujours la même "il faudrait en conséquence suspendre 90% des soignants non suspendus… ", une perspective affolante en plein hiver et en pleine crise de l'hôpital.92% des soignants n’ont pas fait leur dose de rappel ! (Santé Publique France)Que va faire Braun ? Suspendre 92% des soignants ? « Au nom de la science » ?! On voit bien que ce raisonnement est idiot en plus d’être pervers !#ReintegrezLesSuspendus vite ! Relayez svp ! — Florian Philippot (@f_philippot) December 17, 2022 Cette interprétation des données de Santé publique France pourrait laisser penser que seule une infime minorité des personnels de santé aurait reçu une dose de rappel contre le Covid, alors que ce chiffre de 8% correspond à ceux qui ont reçu une dose de rappel bien spécifique, celle adaptée au variant Omicron. D'ailleurs, vendredi 20 décembre, le président des Patriotes tweettait de nouveau sur le sujet: "Pour que ce soit plus clair pour ceux qui font semblant de ne pas comprendre : 92% des soignants n’ont pas reçu de 4è dose !"Pour que ce soit plus clair pour ceux qui font semblant de ne pas comprendre : 92% des soignants n’ont pas reçu de 4è dose ! (la 3è en 2021 était obligatoire, et périmée aujourd’hui !)Donc le choix des suspendus est devenu ultra majoritaire ! #ReintegrezLesSuspendus vite ! — Florian Philippot (@f_philippot) December 20, 2022 Cette affirmation est aussi trompeuse, car les soignants ont pu recevoir une 4e dose qui ne soit pas une dose du vaccin adapté au variant Omicron. Selon les données de Santé Publique France, en moyenne 20% des soignants ont reçu une deuxième dose de rappel depuis cet été.Il faut aussi rappeler que rien ne les oblige à se faire injecter cette deuxième dose de rappel : en France, l'obligation vaccinale du personnel de santé, en oeuvre depuis septembre 2021, comprend une dose de rappel depuis le 30 janvier 2022, selon le ministère de la Santé (sauf pour les personnes ayant contracté le Covid-19 plus de trois mois après leur schéma vaccinal initial).Dans un document du 2 août (le dernier en date sur cette question), la direction générale de la santé (DGS) précise les contours de l'obligation vaccinale pour les soignants: "suivant l’avis de la Haute Autorité de Santé, l’obligation vaccinale, inscrite dans la loi n° 2021-1040 du 5 août 2021 relative à la gestion de la crise sanitaire, demeure en vigueur. Si le 2ème rappel est ouvert aux professionnels qui le souhaitent, il ne rentre pas, contrairement au 1er rappel, dans le champ de l’obligation vaccinale". De plus, la vaccination avec le vaccin adapté au variant Omicron ou "bivalent" n'est possible que trois mois après une infection au Covid-19, et six mois après une dose de rappel. Une autre personnalité d'extrême droite, Hélène Laporte, la vice-présidente RN de l'Assemblée nationale, a relayé la même information trompeuse le 17 décembre sur Facebook. L'élue agrémente sa publication d'une capture d'écran de Santé publique France pour appuyer sa démonstration, un passage dans lequel l'organisme public écrit "Les couvertures vaccinales du rappel adapté au variant Omicron chez les professionnels de santé sont estimées à 7,3% chez ceux exerçant en Ehpad, 8,3% chez les libéraux et 8,4% chez ceux exerçant en établissement de santé".Contactée par l'AFP, Santé publique France a renvoyé à son dernier point épidémiologique hebdomadaire, publié le 16 décembre, dans lequel figure un encart sur la reprise de l'actualisation des indicateurs de couverture vaccinale des professionnels de santé. Selon SPF, au 12 décembre, "les couvertures vaccinales pour la primo-vaccination complète et du premier rappel pour les professionnels de santé sont estimées respectivement à 95,6% et 86,0% chez ceux exerçant en Ehpad, 97,7% et 88,7% chez les libéraux et 96,5% et 88,2% chez ceux exerçant en établissements de santé". Ce qui signifie que plus de 85% des soignants de France sont vaccinés contre le Covid et ont reçu une dose de rappel au moins. L'agence de santé précise que "les couvertures vaccinales du rappel adapté au variant Omicron chez les professionnels de santé sont estimées à 7,3% chez ceux exerçant en Ehpad, 8,3% chez les libéraux et 8,4% chez ceux exerçant en établissement de santé", rappelant que "la campagne de vaccination automnale incluant la dose de rappel adaptée aux variants Omicron a débuté le 3 octobre 2022". Cela signifie donc que seuls 8% environ des soignants ont reçu la dose de rappel adaptée au variant Omicron, et non que seuls 8% des soignants ont reçu une dose de rappel tout court. La question de la vaccination des soignants a fait l'objet de nombreuses fausses informations depuis le lancement des vaccins anti-Covid, dès mars 2021, quand des internautes assuraient que 70% des soignants refusaient la vaccination, une affirmation alors démentie par l'AFP. Dans son encart du 16 décembre, SPF précise justement qu'"afin d’améliorer l’estimation de couverture vaccinale des professionnels de santé exerçant en Ehpad et des professionnels de santé libéraux, les cohortes utilisées pour produire ces indicateurs ont été mises à jour", et annonce que "les couvertures vaccinales du deuxième et troisième rappel, ainsi que du rappel adapté au variant Omicron chez les professionnels de santé exercant en Ehpad, professionnels de santé libéraux et professionnels de santé exercant en établissements de santé" seront désormais accessibles à tous, en open data, via la plateforme Geodes.L'obligation vaccinale des soignants a suscité une opposition vive, et de nombreuses voix demandent une réintégration des soignants suspendus car non-vaccinés. Les partisans d'une réintégration font valoir que les vaccins anti-Covid ont perdu beaucoup de leur efficacité contre la transmission de la maladie, bien qu'ils restent protecteurs sur le plan individuel contre les formes graves. Ils jugent aussi aberrant d'empêcher des soignants d'exercer leur activité dans un contexte de manque de personnel, bien que la proportion de personnes suspendue soit extrêmement minoritaire dans les hôpitaux.Fin novembre, le ministre de la Santé François Braun a indiqué qu'il se prononcerait sur la réintégration ou non des soignants non vaccinés contre le Covid lorsqu'il aura reçu les avis de la Haute autorité de Santé et du Comité consultatif national d'éthique. Interrogé sur le nombre de professionnels suspendus depuis le début de l'obligation vaccinale, il a assuré que cela concernait "très peu de médecins" et "1.050 infirmiers, c'est le chiffre qui m'a été donné par le président de l'Ordre des infirmiers, sur 300.000" environ.Le 25 novembre, Emmanuel Macron a estimé que le retour à l'hôpital du personnel de santé non vacciné contre le Covid-19 devait être une décision "scientifiquement établie", "pas un choix politique", au lendemain d'une soirée houleuse sur la question à l'Assemblée nationale, avec l'examen d'un texte des Insoumis visant à réintégrer les soignants non vaccinés contre le Covid.20 décembre 2022 header et titres corrigés - "trompeur" à la place de "faux" -, précisions dans le corps du texte sur la 4e dose non obligatoire -- et ajoute tweet du 20 décembre de Florian Philippot20 décembre 2022 retire capture d'écran et ajoute précision au second paragraphe (fr)
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