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  • 2021-11-23 (xsd:date)
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  • Le vaccin "illégal" et dangereux, quatre fois plus de morts chez les vaccinés au Royaume-Uni : attention à ces propos de Christian Perronne (fr)
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  • Le vaccin anti-Covid n'en serait pas un et serait "totalement interdit" en France selon "le code de Nuremberg", l'épidémie n'existerait plus dans "tous les pays qui n'ont pas vacciné", les personnes vaccinées mourraient "quatre fois plus" du Covid au Royaume-Uni, et les "données européennes" démontreraient qu'il y a "20.000 morts du vaccin" : ces affirmations de Christian Perronne sur le plateau de CNews, très relayées sur Internet, sont trompeuses voire infondées, selon plusieurs spécialistes interrogés par l'AFP.Dimanche 21 novembre, Christian Perronne, ancien chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital de Garches, était l'invité du journaliste Ivan Rioufol dans l'émission "Les points sur les i" sur CNews. En une quinzaine de minutes d'intervention, il a affirmé que l'épidémie de Covid-19 n'existe plus dans "tous les pays pauvres qui n'ont pas pu s'acheter de vaccin", que les vaccins contre le Covid-19 n'en sont pas et sont "interdits" en France selon le "code de Nuremberg", que les personnes vaccinées meurent "quatre fois plus" du Covid au Royaume-Uni et que "les données européennes" montrent qu'il y a "20.000 morts du vaccin".Des extraits de la séquence ou l'émission entière ont été partagés à plusieurs milliers de reprise et vus des dizaines de milliers de fois sur Facebook (ici, ici, là) , Twitter (ici, ici, là) ou encore Youtube (ici), la plateforme de partages de vidéos Crowdbunker (là) et plusieurs sites (ici, ici, ici) depuis.Cependant, au moins six affirmations mises en avant par Christian Perronne au cours de cette intervention manquent de contexte, ou sont infondées, comme l'ont expliqué plusieurs spécialistes à l'AFP. Capture d'écran YouTube, réalisée le 22/11/2021 Capture d'écran Twitter, réalisée le 22/11/2021   Capture d'écran Facebook, réalisée le 23/11/2021 Capture d'écran du site "Actu dissidente", réalisée le 23/11/2021  "Tous les pays du monde qui n'ont pas vacciné n'ont plus d'épidémie" - manque de contexte C'est l'une des affirmations que Christian Perronne martèle le plus lors de son interview. "Tous les pays du monde qui n'ont pas vacciné n'ont plus d'épidémie ; comme par hasard tous les pays qui ont vacciné de façon massive voient des rebonds de l'infection, des morts etc...", lance-t-il. Il ajoute que dans "les pays pauvres qui n'ont pas acheté le vaccin, l'épidémie est terminée".Très peu de pays du monde n'ont, comme énoncé par Christian Perronne, "pas vacciné" leur population. Fin novembre 2021, seuls deux Etats, très fermés, n'ont pas encore annoncé avoir lancé une campagne de vaccination sur leurs territoires : l'Erythrée et la Corée du Nord.Début septembre, cette dernière avait refusé trois millions de doses de vaccin chinois Sinovac contre le Covid-19, proposant qu'elles soient offertes à des pays qui soient davantage dans le besoin.Le Burundi a lui commencé à vacciner sa population en octobre 2021. Dans un revirement après des mois de déni de l'épidémie, les autorités ont accepté de recevoir 500.000 doses du vaccin Sinopharm, offertes par la Chine à la mi-octobre.Le fait de lier les pays qui ont peu vacciné à une absence d'épidémie a été reprise sur Twitter et dans des articles, mettant côte à côte des cartes du nombre de cas de Covid enregistrés et du nombre de vaccinés.L'accès aux vaccins est en effet inégal dans le monde, comme l'a plusieurs fois déploré l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En octobre 2021, à titre d'exemple, dans un pays à "hauts revenus", environ 133 doses de vaccins avaient été administrées pour 100 habitants. A l'inverse, dans un pays à "faibles revenus", seules 4 injections avaient été réalisées pour 100 habitants, selon l'indicateur d'équité vaccinale réalisé à partir des chiffres de l'OMS. L'indicateur d'équité vaccinale mis en place par l'OMS, capture d'écran réalisée le 23/11/2021Début septembre, la branche africaine de l'OMS prévenait ainsi que "80% de l'Afrique" risquait fortement de ne pas atteindre les objectifs de vaccination, la plupart des pays du continent n'ayant pas passé la barre des 10% de vaccinés parmi les plus vulnérables de la population.En revanche, l'OMS précisait aussi dans son communiqué, à l'inverse de ce qu'affirme Christian Perronne, que l'épidémie n'était pour autant pas terminée sur ce continent. "La pandémie fait toujours rage en Afrique et nous ne devons pas baisser la garde. Chaque heure, 26 Africains meurent du nouveau coronavirus", expliquait la Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, la docteure Matshidiso Moeti."Bien que la troisième vague en Afrique ait atteint son pic en juillet, la diminution des nouveaux cas se fait à un rythme glacial, bien plus lent que lors des vagues précédentes", précisait encore le communiqué de l'OMS.Cependant, il est difficile de déduire un lien de causalité entre le nombre de cas et la vaccination, dans les pays africains notamment. D'autres facteurs sont à prendre en compte, comme l'âge moyen de la population, ou encore l'absence de remontées de données dans certaines régions, comme relevé dans cette vidéo du quotidien suisse Le Temps ou ce reportage de France Culture.Début octobre, une étude avait par ailleurs été relayée, notamment par Didier Raoult, pour montrer que les injections ne serviraient à rien en raison d'une absence de corrélation entre campagnes de vaccination et nouveaux cas de Covid. Cette étude, de portée limitée, ne permettait pas de démontrer cela, et de nombreuses autres, plus vastes, confirment l'efficacité des campagnes de vaccination, comme l'avaient alors précisé des spécialistes auprès de l'AFP.En outre, alors que l'Europe est redevenue l'épicentre de la pandémie, le nombre de cas augmente dans un certain nombre de pays où la population est faiblement vaccinée, notamment dans l'est du continent.L'OMS s'est inquiétée le 23 novembre de l'"emprise" de l'épidémie en Europe, qui pourrait déboucher sur 700.000 morts supplémentaires sur le continent, portant le nombre total de décès à 2,2 millions d'ici le printemps. Actuellement, plus de 1,5 million de personnes sont mortes du Covid dans la région. Nombre de nouvelles contaminations recensées en Europe sur les sept derniers jours, par pays et tendance par rapport à la semaine précédente, au 21 novembre ( AFP / Maryam EL HAMOUCHI, Sabrina BLANCHARD)Les vaccinés "meurent quatre fois plus du Covid que les non vaccinés" au Royaume-Uni - infondéChristian Perronne affirme aussi qu'"en Grande-Bretagne, les gens qui sont vaccinés meurent quatre fois plus du Covid que les non vaccinés". Interrogé au sujet de la source des chiffres sur lesquels il se fonde, il rétorque qu'il s'agit de données "publiées par Santé Publique Angleterre".Consultée par l'AFP le 23 novembre, l'agence de santé publique britannique a contredit ces informations, indiquant plutôt que "le taux de décès est plus élevé chez les non-vaccinés que chez les vaccinés", et qualifiant de "trompeuse" l'affirmation de Christian Perronne.En se rendant sur le site de cette agence de santé (anciennement appelée "Public Health England" et qui, comme le relève Christian Perronne, a récemment changé de nom pour s'appeler désormais "UK Health Security Agency"), les dernières données tendent en effet à montrer que le taux de mortalité liée au Covid-19 est bien plus élevé chez les personnes non vaccinées que chez les vaccinées. Chaque semaine, l'agence met en ligne des données comportant le nombre de cas et de décès selon le statut vaccinal des personnes dans un rapport. Le dernier en date, publié pour la semaine 46 (du 15 au 21 novembre), indique que, quelle que soit la catégorie d'âge, les taux de décès enregistrés chez les personnes vaccinées sont moins élevés que chez les personnes non vaccinées. Capture d'écran du rapport hebdomadaire de la "Health Security Agency" pour la semaine 46, réalisée le 22/11/2021La confusion véhiculée par Christian Perronne pourrait provenir du fait que le nombre brut de personnes vaccinées décédées du Covid, est plus élevé dans certaines catégories d'âges de la population, que chez les non-vaccinés. Capture d'écran du rapport hebdomadaire de la "Health Security Agency" pour la semaine 46, réalisée le 22/11/2021 Capture d'écran du rapport hebdomadaire de la "Health Security Agency" pour la semaine 46, réalisée le 22/11/2021  Cependant, comme expliqué dans le document, les chiffres bruts de chaque catégorie ne permettent pas à eux seuls d'attester -ou non- de l'efficacité des vaccins."Dans le contexte d'une couverture vaccinale très élevée dans la population, même avec un vaccin très efficace, on s'attend à ce qu'une grande partie des cas, des hospitalisations et des décès surviennent chez des personnes vaccinées, simplement parce qu'une plus grande proportion de la population est vaccinée que non vaccinée et qu'aucun vaccin n'est efficace à 100 %. Cela est d'autant plus le cas puisque la vaccination a été privilégiée chez les personnes les plus vulnérables ou les plus exposées à une maladie grave. Les personnes appartenant à des groupes à risque peuvent également être plus exposées au risque d'hospitalisation ou de décès dû à des causes autres que le COVID-19, et peuvent donc être hospitalisées ou mourir avec le COVID-19 plutôt qu'à cause du COVID-19", note ainsi le rapport."Le nombre total de décès dans la colonne des vaccinés est plus de 4 fois supérieur à celui des non-vaccinés - c'est factuellement correct - mais il est factuellement incorrect d'en tirer la conclusion que les vaccins ne fonctionnent pas ou ne causent pas de décès. Le fait est que la couverture vaccinale dans certains de ces groupes d'âge est supérieure à 95 %. (...) C'est pourquoi le calcul du taux est si important - il montre que le taux de décès chez les non-vaccinés est beaucoup plus élevé", précise l'agence de santé publique auprès de l'AFP."Donc, oui, le chiffre [de Christian Perronne] est correct si l'on considère uniquement les chiffres totaux des décès. Mais l'utilisation de ces chiffres totaux seuls est trompeuse, car la taille de la population vaccinée est beaucoup plus importante que celle de la population non vaccinée. Pour simplifier, même si tout le monde était vacciné, TOUS les décès surviendraient par définition parmi les personnes vaccinées, même si le vaccin est efficace", indique encore l'agence.Au 23 novembre, les catégories de personnes les plus âgées sont aussi celles qui comportent le plus grand nombre de vaccinés, selon les données officielles britanniques : il est ainsi cohérent que le nombre de vaccinés décédés soit plus important dans ces ces classes d'âge. Taux de vaccination par classe d'âge au Royaume-Uni, capture d'écran du site du gouvernement britannique réalisée le 22/11/2021Par ailleurs, plusieurs études ont montré que l'efficacité des vaccins contre l'infection baisse légèrement avec le temps, comme plusieurs spécialistes l'ont déjà expliqué à l'AFP, rappelant l'intérêt d'une troisième dose."On sait aujourd'hui que la protection diminue avec le temps. Le variant Delta est aussi beaucoup plus contagieux : la phase de primo-infection est beaucoup plus rapide, c'est-à-dire que le virus rentre plus vite dans nos cellules", détaillait par exemple début novembre Sandrine Sarrazin, chercheuse à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) au Centre d'Immunologie de Marseille-Luminy auprès de l'AFP, précisant que "les charges virales des vaccinés baissent aussi en 48 heures, beaucoup plus rapidement que celles des non-vaccinées".Selon des données publiées le 24 août par les autorités américaines, l'efficacité des vaccins Pfizer et Moderna contre l'infection a en effet baissé de 91% à 66% depuis que Delta est devenu dominant aux Etats-Unis. En plus des caractéristiques du variant Delta, cela pourrait être lié au fait que l'efficacité des vaccins diminue avec le temps : elle tombe de 88% à 74% au bout de cinq à six mois pour Pfizer, et de 77% à 67% après quatre à cinq mois pour AstraZeneca, selon une étude britannique rendue publique le 25 août.Le bureau national des statistiques britannique rassemble aussi les données hebdomadaires pour en faire une synthèse sur plusieurs mois, la dernière en date prenant en compte les chiffres depuis début 2021 et jusqu'au 24 septembre.Ce document précise, à l'inverse de ce qu'avance Christian Perronne, que, "le taux de mortalité lié au Covid-19, tous âges confondus, est 32 fois plus élevé chez les non vaccinés que chez les personnes ayant reçu deux doses". Capture d'écran du site du bureau national des statistiques britanniques, réalisée le 22/11/2021Le rapport indique cependant que que si ces données "fournissent la preuve que les individus vaccinés ont un risque plus faible de mourir du coronavirus (COVID-19) que les individus non vaccinés" elle ne peuvent pas être utilisées seules pour prouver l'efficacité du vaccin, les groupes d'âges présentant chacun des spécificités, et n'ayant pas bénéficié de la vaccination au même moment."Il convient d'être prudent dans l'interprétation des tendances (...), elles ne peuvent pas être liées de manière causale aux vaccinations", précise ainsi le rapport du bureau des statistiques sur son site.Le bureau des statistique ajoute ainsi le 23 novembre auprès de l'AFP : "il faut prendre en compte tous les facteurs possibles qui peuvent varier entre les groupes, tels que l'état de santé (qui est important car le vaccin a été administré en premier lieu aux personnes cliniquement extrêmement vulnérables dans certains groupes d'âge), et l'évolution du taux d'infection. Ce que nos données indiquent, c'est le risque de mortalité des différents groupes selon leur statut vaccinal - mais ce risque peut être affecté par des facteurs autres que la vaccination".Les données liées au Covid au Royaume-Uni ont déjà fait l'objet de mauvaises interprétations à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux, comme vérifié dans plusieurs articles de l'AFP (ici, ici), et d'autres médias (ici ou là)."Les vaccinés portent et transmettent autant, voire plus" le virus - les données tendent à montrer l'inverseChristian Perronne affirme aussi que "les vaccinés portent, transmettent autant, voire plus" le virus "que les autres" et que "dans beaucoup de pays, la majorité des gens en réanimation (...) sont vaccinés".Comme rappelé dans cet article, être vacciné n'empêche pas de transmettre le virus du Covid-19. Cependant, pour l'heure, les données scientifiques ne permettent pas de prouver que les vaccinés sont autant, voire plus contagieux que les non-vaccinés, c'est plutôt l'inverse, comme l'ont déjà expliqué plusieurs chercheurs début novembre à l'AFP.Affirmer que les personnes vaccinées sont plus dangereuses que les non-vaccinées, "scientifiquement, c'est absurde. Toutes les études montrent le contraire. C'est soit de l'incompétence, soit de la malhonnêteté", expliquait alors Claude-Agnès Reynaud, immunologiste et directrice de recherche au CNRS à l'AFP.Sandrine Sarrazin, du Centre d'Immunologie de Marseille-Luminy, ajoutait : "il n'y a rien, aucune donnée, qui appuie cette information : ça sort de nulle part".Jusqu'à l'apparition du variant Delta, différentes études (1, 2, 3 ) avaient, à l'inverse, conclu que les vaccins réduisaient la charge virale, c'est-à-dire la présence du virus dans le nez des malades, détectée par un test PCR, comme l'avaient déjà précisé plusieurs chercheurs, dont Claude-Agnès Reynaud, dans ce précédent article.La situation s'est toutefois complexifiée avec l'apparition du variant Delta. Plusieurs recherches ont montré que la charge virale chez certaines personnes vaccinées pouvaient être, notamment au début de l'infection, équivalente à celle de personnes non-vaccinées (1, 2, 3).D'autres études ont mis en avant que cette charge virale était plus faible chez les vaccinés que les non-vaccinés (1, 2), comme relaté dans cet article recensant les recherches concernant la contagiosité chez les personnes vaccinées contaminées avec le variant Delta.Mais aucune n'a, comme l'affirme Christian Perronne, montré que les personnes non-vaccinées pourraient avoir des charges virales plus faibles que les vaccinées."En aucun cas les personnes vaccinées ne peuvent être très contaminantes et dangereuses pour les non-vaccinées", assurait déjà Frédéric Altare, immunologue et directeur de recherche à l'Inserm fin août auprès de l'AFP.Par ailleurs, dans les lieux où les taux de vaccination sont élevés, il est cohérent et attendu qu'une forte proportion des personnes admises à l'hôpital pour cause de Covid-19 aient été vaccinées, car il existe toujours un risque, plus faible, d'infection, ont déjà précisé à l'AFP plusieurs experts cette année, notamment dans cet article, dans celui-ci ou encore dans celui-là."Pas de morts" dans les pays qui utilisent des "traitements précoces" anti-Covid - l'efficacité de ces traitements n'est pour l'heure pas prouvéeEn Inde, et dans les états où des "traitements précoces" composés "de l'ivermectine, de l'azithromycine ou de la doxycycline, du zinc, de la vitamine D", "l'épidémie était terminée (...), il n'y avait plus de morts", a affirmé Christian Perronne sur le plateau de CNews.Ce traitement et les substances citées, vantées notamment par la députée Martine Wonner, n’ont à ce jour pas fait la preuve d’une efficacité préventive ou curative contre le Covid.L'ivermectine est un médicament à usage vétérinaire et humain utilisé contre des parasites, comme la gale ou les poux. Si une étude a observé une efficacité in vitro (en laboratoire), de l'ivermectine sur le Sars-CoV-2, son efficacité sur l'homme n'est à ce jour pas démontrée car il n'y a pas de preuves scientifiques suffisamment solides, comme l'avait déjà expliqué l'AFP ici ou là.Comme le précisait cet article, des études sont toujours en cours pour évaluer son efficacité, bien que le médicament ait été autorisé contre le Covid dans plusieurs pays, comme en Bolivie ou en Afrique du sud, ou encore en Bulgarie, en République tchèque et en Slovaquie.L'Agence européenne des médicaments (EMA) et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) déconseillent ainsi d'utiliser l'ivermectine pour traiter le Covid en dehors des essais cliniques, en "attendant que davantage de données soient disponibles".Aux Etats-Unis, l'agence du médicament met même en garde contre l'utilisation de l'antiparasitaire pour le Covid sur une page dédiée en affirmant que "prendre des doses importantes de ce médicament est dangereux et peut créer de graves dommages".Du côté de l'hydroxychloroquine, traitement mis en avant en France par Didier Raoult, en novembre 2021, son efficacité pour traiter le Covid-19 n'est pas non plus prouvée.Plusieurs études randomisées - la britannique Recovery, la française Hycovid, ou Solidarity menée par l’Organisation Mondiale de la Santé - ont jusqu'ici conclu que l'hydroxychloroquine n'était pas efficace contre le Covid-19."L’OMS ne recommande pas l’hydroxychloroquine en tant que traitement contre la COVID-19. Cette recommandation est fondée sur 30 essais auxquels ont participé plus de 10 000 patients atteints de COVID-19. L’hydroxychloroquine n’a réduit ni la mortalité, ni la nécessité de recourir à la ventilation artificielle, ni la durée de cette ventilation", indique le dernier avis de l'organisation sur la question, publié le 31 mars 2021.En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) tient une "veille des études cliniques publiées pour certains médicaments de la Covid-19", incluant l'hydroxychloroquine, et concluait dans sa dernière analyse de février 2021 que "l'hydroxychloroquine seule n'a pas été associée à un impact significatif sur la mortalité chez les patients COVID-19 hospitalisés".Sur une page dédiée aux questions liées à l'efficacité de la chloroquine et de l'hydroxychloroquine contre le Covid et mise à jour le 25 octobre dernier, la Société Française de Pharmacologie et de Thérapeutique (SFPT) indique : "à l'heure actuelle, les données disponibles concluent que l’hydroxychloroquine n’est pas associée à une réduction de la mortalité à 28 jours, de l’aggravation de la maladie, ni à une amélioration des symptômes".Quant à la vitamine D, son utilité contre le Covid fait l'objet de quelques présomptions basées sur des études de petite envergure et prépublications sans que soit apportée la preuve d’une efficacité curative ou préventive, comme expliqué par plusieurs spécialistes dans cette dépêche de l’AFP.Le zinc est un oligo-élément présent dans les viandes maigres, les fruits de mer, les œufs, le fromage, les fèves de soja, les céréales enrichies etc. Il joue un rôle important dans la régulation du système immunitaire, comme l'explique le site de la Fondation pour le cancer en Belgique. En novembre 2020, un texte assurant qu'il "arrêtait la réplication virale dans les cellules pulmonaires" avait été vérifié par l'AFP.Au 23 novembre, la pandémie de Covid a fait au moins 5.156.563 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles. Plus de 257.514.640 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l'épidémie. Nombre de morts liés au coronavirus officiellement annoncés par pays, au 23 novembre à 11H00 GMT ( AFP / Simon MALFATTO, Sabrina BLANCHARD)En France, le vaccin est une "substance thérapeutique expérimentale" et est "totalement interdit par le code de Nuremberg" - fauxDepuis le début des restrictions sanitaires liées à l'épidémie de Covid-19, le code de Nuremberg a été brandi à plusieurs reprises, à tort, en tant que justification légale pour refuser tests PCR ou vaccins, comme ici ou là.L'idée que les vaccins sont "expérimentaux" et que leur utilisation irait ainsi à l'encontre de la loi revient elle aussi régulièrement sur les réseaux sociaux pour remettre en cause le déploiement de la campagne vaccinale en France, et a également déjà fait l'objet de plusieurs articles de vérification de l'AFP, en février et en juillet 2021.Ces deux idées sont pourtant trompeuses : les vaccins, homologués par les autorités sanitaires, ne peuvent pas être assimilés à des substances "expérimentales", et le code de Nuremberg n'a aucune valeur légale en France, selon plusieurs spécialistes. Les dix principes connus sous le nom de "code de Nuremberg" sont des recommandations listées par le tribunal de Nuremberg dans son verdict rendu en août 1947 contre 23 médecins et personnels administratifs jugés pour des expériences sur des détenus dans les camps nazis. Plusieurs des principes, dont le recueillement du "consentement volontaire" du patient ou l'assurance que le traitement évite les "souffrances" et les "atteintes, physiques et mentales, non nécessaires" ont infusé dans la pratique médicale. Mais elles n'ont jamais eu de valeur légale en France. "C'est un document historique mais ce n'est pas du tout par rapport à ce code que l'on se situe pour décider si une expérimentation est licite ou illicite", expliquait en février 2021 Philippe Amiel, sociologue, juriste de la santé à l'université Paris-Diderot et auteur de travaux sur le code de Nuremberg à l'AFP."On n'est plus dans l'expérimentation, on est dans la phase où on recherche des effets secondaires", complétait alors l'ancien député et chirurgien de profession Olivier Jardé, qui avait travaillé à la mise en place d'une loi participant au dispositif d'encadrement des recherches biomédicales sur l'homme.Les vaccins contre le Covid-19 autorisés en France ont, de fait, tous suivi les étapes imposées à chaque traitement avant une mise sur le marché européen et hexagonal : une première phase pour évaluer l'éventuelle nocivité du produit, une deuxième pour le tester sur un nombre limité de malades et une troisième pour juger de l'intérêt thérapeutique auprès d'un échantillon plus étendu. Etapes de mise sur le marché d'un vaccin ( Etapes de mise sur le marché d'un vaccin / Infographie AFP)Les résultats de la phase 3 des essais cliniques qui se déroulent sur des milliers de volontaires, ont été communiqués (par exemple ici pour Moderna et ici pour Pfizer) mais peuvent être mis à jour et complétés ensuite, au terme de l'autorisation de mise sur le marché (AMM) conditionnelle accordée à ces vaccins.Une AMM conditionnelle permet aux développeurs du vaccin de soumettre des données supplémentaires (études nouvelles ou en cours) après le feu vert des autorités, contrairement à une AMM classique où la totalité des données doit être préalablement soumise. Dans le cadre de cette procédure d'urgence, qui a permis d'accélérer considérablement la mise à disposition des vaccins contre le Covid, l'Agence européenne des médicaments (AEM) a accordé des autorisations pour un an, renouvelables.Mais cela ne veut pas dire pour autant que les vaccins mis sur le marché n'ont pas été testés correctement. "L'AMM conditionnelle rassemble tous les verrous de contrôles d’une autorisation de mise sur le marché standard pour garantir un niveau élevé de sécurité pour les patients", précise l'Agence nationale du médicament (ANSM) sur son site.En délivrant une AMM conditionnelle, l'Agence européenne des médicaments (AEM) estime que la balance "bénéfice-risque" est respectée, c'est-à-dire que la protection offerte globalement contre le Covid-19 est beaucoup plus importante que les potentiels effets secondaires ou risques induits par le vaccin.L'AEM souligne ainsi que les vaccins contre le Covid-19 ne peuvent être autorisés en Europe que s'ils "satisfont à toutes les exigences de qualité, de sécurité et d'efficacité définies dans la législation pharmaceutique de l'Union européenne". Une fois toutes les données complémentaires fournies, l'AMM conditionnelle peut être transformée en AMM standard.Aujourd'hui, les vaccins autorisés font, comme tout nouveau produit médical, l'objet d'une quatrième phase, de pharmacovigilance pour suivre les effets secondaires des vaccins aussi bien en France, par l'ANSM, qu'à l'échelle européenne, par l'AEM."La base de données européenne montre qu'il y a plus de 20.000 morts en Europe du vaccin" - manque de contexteDepuis le début des campagnes vaccinales anti-Covid, la base de données de pharmacovigilance de l'Agence européenne des médicaments a été citée à de nombreuses reprises pour démontrer que la vaccination causait des milliers de morts ou effets secondaires du vaccin.Il s'agit d'interprétations trompeuses de ces données de la base EudraVigilance, qui enregistre tous les signalements d'effets indésirables survenus après la vaccination. Plusieurs effets secondaires peuvent être signalés pour une seule personne et les effets notifiés par les médecins ou les particuliers ne signifient pas qu'un lien direct est fait avec le vaccin, comme déjà expliqué dans cet article, celui-ci ou encore celui-là.La base de données a été mise en place en 2012 par l'Agence européenne des médicaments pour collecter "des déclarations d'effets indésirables suspectés d'être liés aux médicaments" autorisés dans l'Espace économique européen (Union européenne (UE), Islande, Liechtenstein et Norvège). Les médecins et les particuliers peuvent y faire remonter l'existence d'effets secondaires potentiels apparus plus ou moins longtemps après une injection, sur lesquels les autorités de pharmacologie devront enquêter pour déterminer si un lien peut ou non être établi avec le vaccin.Le site EudraVigilance précise d'emblée que les informations qu'il donne "concernent des effets secondaires suspectés, c'est-à-dire des événements médicaux qui ont été observés après l'administration des vaccins COVID-19, mais qui ne sont pas nécessairement liés ou causés par le vaccin. Ces événements peuvent avoir été causés par une autre maladie ou être associés à un autre médicament pris par le patient en même temps".Avant d'accéder aux données sur ces effets rapportés, une clause de non-responsabilité apparaît, à laquelle l'utilisateur doit donner son accord afin de pouvoir poursuivre. Cette clause précise entre autres que "les informations présentées sur ce site web ne reflètent aucune confirmation d'un lien potentiel entre le médicament et le(s) effet(s) observé(s)". Capture d'écran réalisée sur le site Eudravigilance le 23/11/2021Le site de l'Agence européenne du médicament signale par ailleurs que "près de 575 millions de doses de vaccins ont été administrées à des personnes dans l'Union Européenne et l'Espace économique européen, jusqu'à la fin du mois d'octobre 2021. Les vaccins contre le Covid-19 autorisés sont sûrs et efficaces. Ils ont été évalués chez des dizaines de milliers de participants à des essais cliniques et ont satisfait aux normes scientifiques de l'EMA en matière de sécurité, d'efficacité et de qualité. La sécurité des vaccins contre le Covid-19 est contrôlée et évaluée en permanence. Les mises à jour mensuelles de sécurité donnent un aperçu de l'évaluation régulière de la sécurité. La grande majorité des effets secondaires connus des vaccins COVID-19 sont légers et de courte durée. Les problèmes de sécurité graves sont extrêmement rares".Les derniers rapports mensuels de l'agence, comportant les données jusqu'au 28 octobre, font ainsi état de 412.571 cas d'effets secondaires suspectés signalés à la suite de vaccination avec Comirnaty, de Pfizer-BioNTech, 5.520 d'entre eux ayant été signalés comme étant des décès. A cette date, près de 428 millions de doses de Comirnaty avaient été administrées à des personnes dans les pays de l'UE et Espace économique européen (EEE).Pour le vaccin de Moderna, 94.636 cas d'effets secondaires suspectés avec Spikevax ont été signalés à EudraVigilance dans les pays de l'UE et de l'EEE, 549 d'entre eux étant signalés comme des décès. Plus de 61,6 millions de doses de ce vaccin avaient été administrées aux personnes au 28 octobre, selon l'EMA.Pour Vaxzevria, le vaccin d'AstraZeneca, ce sont 214.528 cas d'effets secondaires suspectés qui ont été rapportés, 1.259 d'entre eux signalés comme des décès, pour près de 68,8 millions de doses de Vaxzevria administrées à la même date.Enfin, pour le vaccin Janssen, 28.244 cas d'effets secondaires suspectés ont été rapportés à EudraVigilance, dont 198 signalés comme décès, sur près de 16,3 millions de doses administrées au 28 octobre.Qui est Christian Perronne ?Le professeur Christian Perronne était le chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches jusqu'à décembre 2020, lorsqu'il a été démis de ses fonctions par la direction de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP).Début décembre 2020, il avait aussi été visé, avec cinq autres médecins, par une plainte du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom).Cette décision a été prise à la suite de propos de Christian Perronne affirmant que les malades du Covid représentaient une aubaine financière pour les médecins et également pour la mise en avant de l'hydroxychloroquine pour soigner le Covid, alors que l'efficacité de ce médicament contre cette maladie n'est pas prouvée scientifiquement, comme expliqué ici et là.Depuis début 2020, ses propos concernant la pandémie ont déjà fait l'objet de plusieurs articles de vérification par l'AFP (ici, ici ou là) et d'autres médias de fact-checking (ici, là et là). (fr)
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