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  • 2021-08-13 (xsd:date)
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  • Attention à cette vidéo prétendant montrer un test Covid "positif à l'eau" (fr)
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  • Une vidéo, partagée près de 50.000 fois sur les réseaux sociaux en une semaine, prétend montrer un test Covid "positif à l'eau". Il s'agit d'un "mésusage" de cet autotest, selon son fabricant interrogé par l'AFP. La Haute autorité de santé (HAS) et le gouvernement mettent en garde contre la possibilité d'"erreurs de prélèvement" lorsque les tests ne sont pas réalisés par des professionnels de santé et précisent que ces tests antigéniques sont, de façon générale, moins fiables que les tests PCR."On nous prend pour des cons. Je vous présente un test positif à l'eau" : dans une vidéo, une femme verse une goutte d'"eau du robinet" sur son test Covid, et quelques minutes plus tard, celui-ci apparaît positif.Cette publication datant du 6 août a été partagée plus de 30.000 fois sur Facebook, avant d'être supprimée. D’autres posts similaires existent cependant toujours sur le réseau social (ici, ici, ici). Sur TikTok, on retrouve également la vidéo, partagée plus de 12.000 fois (ici). Capture d'écran Facebook, réalisée le 13.08.2021Le test utilisé dans la vidéo, reconnaissable à sa boîte, est un autotest "COVID-VIRO", du fabricant français AAZ, qui fait partie de ceux estimés conformes par la Haute Autorité de Santé (HAS) selon le site du ministère des Solidarités et de la Santé. Un "mésusage flagrant de l'autotest""La vidéo publiée montre un mésusage flagrant de l'autotest car le réactif d'extraction n'est pas utilisé", explique à l'AFP Akli Bouaziz, directeur scientifique chez AAZ le 12 août.La Direction Générale de la Santé (DGS) confirme le 13 août à l'AFP qu'il s'agit d'un "cas de mésusage", ajoutant que "l'eau ou tout autre liquide non destiné à l'usage du dispositif dénature la bandelette de réaction et rend le résultat ininterprétable".En effet, comme indiqué sur la notice des autotests COVID-VIRO, après prélèvement, l'écouvillon utilisé doit être plongé dans une solution composée d'un réactif. C'est cette solution qui doit ensuite être versée sur la cassette permettant la lecture du résultat. "Le principe de l'autotest est une réaction immunologique qui doit se dérouler dans des conditions très précises, notamment de pH, qui sont obtenues en suivant les indications de la notice d’utilisation fournie dans le coffret. L'autotest doit être impérativement utilisé avec le réactif d'extraction fourni dans le coffret. Ce réactif est indispensable, il a un rôle crucial car il permet d'équilibrer le pH de la réaction et donc de garantir les performances de l'autotest", précise Akli Bouaziz à l'AFP.Sur son site, le ministère des Solidarités et de la Santé détaille également la méthode d'utilisation des autotests dans une vidéo. Les tests antigéniques moins fiables que les PCRLes autotests comme celui de la vidéo sont des tests antigéniques. Comme précisé dans cet article, ils cherchent donc, via prélèvement nasal, des protéines virales. Leur résultat permet de détecter une infection en quelques minutes, mais ils sont habituellement considérés comme moins fiables que les tests PCR, comme indiqué dans cette synthèse de la HAS datant d'octobre 2020. "Les tests PCR et antigéniques sur prélèvement nasopharyngé réalisés par des professionnels restent les uniques outils de diagnostic pour les personnes symptomatiques et pour les personnes contact. (...) Les autotests viennent en complément de cet arsenal", indique la foire aux questions (FAQ) du gouvernement dédiée aux autotests datant du 11 avril 2021.La DGS précise qu'il "est rappelé que tout autotest positif doit ensuite faire l'objet d'une confirmation par test RT-PCR, permettant également de caractériser le variant en présence." Dans sa FAQ, le gouvernement précise aussi que "le prélèvement des autotests n'étant pas réalisé par un professionnel de santé, mais par l'usager lui-même, la possibilité d'obtenir un 'faux négatif' causé par une erreur de prélèvement est bien réelle"."Si le réactif est mal utilisé, on peut avoir des faux positifs"Au sujet d'un "faux positif" comme celui présenté dans la vidéo, interrogée par l'AFP le 13 août 2021, la HAS "confirme qu'avec un autotest mal utilisé comme ici, on peut avoir n'importe quel résultat : si le réactif est mal, ou pas utilisé, on peut avoir des faux positifs".D'où la nécessité de "bien suivre la notice lorsque l'on fait un autotest", précise la Haute Autorité de Santé."Le résultat n'est interprétable que lorsque la procédure d’utilisation a été correctement réalisée. De plus, l'intérêt des autotests réalisés sous la supervision d'un professionnel de santé ou d’une personne sous la responsabilité d’un professionnel de santé est d'assurer la bonne réalisation du test pour authentifier le résultat", ajoute la DGS.Avant d'autoriser la commercialisation des tests antigéniques, ceux-ci sont évalués, et leur spécificité (efficacité à détecter des cas négatifs) ainsi que leur sensibilité (capacité à identifier des cas positifs) sont testées, selon la HAS.La sensibilité minimale des tests doit ainsi être supérieure à 80% et la spécificité minimale supérieure à 99%, afin qu'ils puissent être autorisés, selon un communiqué du 9 octobre 2020 de la HAS. A l'issue de ces évaluations, la HAS émet des recommandations."L'ensemble des autotests disponibles sur le marché français ont été préalablement validés par l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) et le ministère de la Santé selon un cahier des charges strict, basé sur les recommandations de performance de la HAS", précise la DGS.La spécificité du test antigénique AAZ a été évaluée à 100%, et sa spécificité à 95,5% par des experts de l’AP-HP, qui l'ont "utilisé comme comparateur" lors d'évaluation d'autres tests fin 2020 car il avait "montré les meilleures performances analytiques" dans le taux de détection du virus.Ce n'est pas la première fois qu'une vidéo présentant une mauvaise utilisation des autotests circule sur les réseaux sociaux. Fin 2020, des vidéos dans lesquelles des internautes prétendaient obtenir des tests positifs avec du Coca et de la compote de pomme avaient notamment fait l'objet d'un article de vérification par l'AFP. Des experts avaient alors expliqué que ces expériences n'étaient pas concluantes et ne remettaient pas en question l'efficacité de ces tests. 13 août 2021 Ajout de la réponse de la Direction Générale de la Santé (DGS). (fr)
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