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Un film intitulé "Le variant Omicron" serait sorti en 1963, affirment des publications abondamment partagées en plusieurs langues depuis le 1er décembre qui diffusent comme preuve le poster du long métrage en question. Mais attention, l'affiche accompagnant les publications est un photomontage et il n'existe aucun film avec un tel nom dans la base de données de référence du cinéma mondial IMDb ."Le voilà ! Film italien de 1963 intitulé à l'origine 'Omicron le variant (sic)'", écrit un internaute sur Facebook dans une publication partagées plus de 3.000 fois en 24 heures. La photo d'une affiche de film vintage accompagne le texte, comme dans de nombreuses autres publications similaires en français (1,2), mais aussi en allemand et en espagnol. Capture d'écran réalisée sur Facebook le 2 décembre 2021Sur le poster, on peut voir un couple les yeux tournés vers un ciel étoilé et, en arrière-plan, un insecte posé sur une main. La phrase d'accroche du long-métrage est la suivante, selon l'affiche : "Le jour où la terre est devenue un cimetière"En bas à gauche de l'affiche, on peut lire que le film a remporté le premier prix au Festival du film fantastique de Trieste en Italie et en bas à droite se trouve le nom du réalisateur : Saul Bass.D'où vient l'affiche originale ? Une recherche d'image inversée permet de trouver la version originale de l'affiche, dont une version a été mise en vente sur le site marchand hispanophone todocoleccion : il s'agit d'un poster du film de science-fiction Phase IV, sorti en 1974, est réalisé par l'Américain Saul Bass. Capture d'écran du site todocoleccion, réalisée le 1er décembre 2021En plus d'être réalisateur, Saul Bass est également un graphiste célèbre qui a collaboré avec de nombreux réalisateurs pour créer des affiches et des génériques de films cultes comme "Vertigo" d'Alfred Hitchock, "West Side Story" de Robert Wise ou encore "Casino" de Martin Scorsese."Phase IV" est son seul long métrage en tant que réalisateur. Le film a en effet remporté le premier prix au Festival du film fantastique de Trieste, en Italie, en 1975. Selon le site du festival, il met en scène une guerre entre une armée de fourmis et l'espèce humaine. Consulté par l'AFP, le script original du film ne fait aucune référence au coronavirus ou à l'un de ses variants. D'où vient le montage ? Une recherche avancée sur les réseaux sociaux nous a permis de retrouver une publication du montage sur le compte Twitter de la réalisatrice irlandaise Becky Cheatle.Elle l'a diffusé le 28 novembre, accompagné du texte suivant : "J'ai incrusté la phrase 'The Omicron Variant' (le variant Omicron, NDLR) sur un tas d'affiches de film de science-fiction des années 1970". Capture d'écran réalisée sur Twitter le 1er décembre 2021Contactée par l'AFP, Becky Cheatle a confirmé à l'AFP qu'elle était à l'origine du montage. Elle a d'ailleurs fait la même chose avec les films "Le mystère Andromède" et "Le Cerveau d'acier", dont les versions originales sont visibles respectivement ici et ici. "C'était juste une blague basée sur le fait que l'apparition du variant omicron ressemble à un film de science-fiction des années 70. Je ne m'attendais pas à ce que quelqu'un le prenne au sérieux", a-t-elle déclaré."Omicron", un film italien de 1963Il n'existe pas de film intitulé "Le variant Omicron" sur la base de données IMDb, mais il est possible de trouver un film appelé simplement "Omicron", une comédie de science-fiction de 1963, réalisée par l'italien Ugo Gregoretti."Un extraterrestre s'empare du corps d'un Terrien afin d'en savoir plus sur la planète", peut-on lire sur IMDb au sujet du scénario du film, qui ne fait lui non plus aucune allusion à une pandémie ou un virus. La détection récente d'un nouveau variant du Covid-19 appelé "Omicron" inquiète les autorités sanitaires mondiales. Il faudra "plusieurs semaines" pour mieux le comprendre et savoir s'il est plus transmissible, plus dangereux et plus résistant aux vaccins, a expliqué l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) le 26 novembre.Ce variant a été désigné par une lettre grecque, comme les précédents variants "préoccupants" du SARS-CoV-2 car il s'agit d'une nomenclature "plus accessible à un public non scientifique", explique l'organisation sur sa page consacrée au suivi des variants.Un premier cas de ce variant été confirmé en France jeudi 2 décembre chez un homme résidant en Ile-de-France, dépisté à son retour d'un voyage au Nigeria, a annoncé l'Agence régionale de santé (ARS).
(fr)
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