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  • 2020-04-21 (xsd:date)
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  • Cette vidéo d’un Africain passé à tabac en Chine date au moins de 2015 (fr)
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  • Alors que de nombreux Africains se disent victimes de violences et discrimations dans la ville chinoise de Canton, une vidéo virale prétend montrer une récente agression d’un Noir en Chine. Mais cette vidéo est ancienne, on retrouve sa trace sur internet en 2015. Capture Facebook prise le 21/04/2020La vidéo, d’environ une minute, montre un homme noir tenu par un groupe de personnes asiatiques qui le rouent de coups de pied et de coups de poings dans ce qui ressemble à une galerie commerciale. L’homme tente régulièrement de s’échapper, en vain. Il est amené au sol, puis relevé, puis frappé à nouveau.  "Il continuent à maltraités les noirs" (sic), écrit l’auteur d’une publication, partagée près de 5.000 fois sur Facebook depuis le 17 avril. Plusieurs autres relayant cette vidéo sont également très partagées en Afrique (1, 2, 3).L’une d’entre elles, qui totalise près de 8.000 partages depuis le 13 avril, affirme: "Des Africains qui se font expulser de la Chine parce qu’étant la cause du virus".Cette vidéo a également été récemment diffusée sur Twitter (1,2).Ces publications suscitent, à chaque fois, un déferlement de commentaires xénophobes, dans un climat d’hostilité croissante envers les Chinois.  Capture Facebook prise le 21/04/2020 Capture sous une autre publication Facebook prise le 21/04/2020 Mi-avril, les témoignages d’Africains qui disent avoir été expulsés de leurs logements et s’être vus refusés l’accès à des hôtels dans la ville de Canton se sont multipliés, comme le relate cette dépêche de l’AFP.Ces actes de discrimination se sont déroulés après que cinq Nigérians testés positifs au Covid-19 se sont échappés de leur quarantaine.Le 11 avril, l'Union africaine a exprimé son "extrême préoccupation" face à cette situation et appelé Pékin à "des mesures rectificatives immédiates". Le lendemain, le gouvernement chinois a promis "d'améliorer" le traitement des habitants africains de cette ville de 15 millions d'habitants.Les autorités de certains pays africains, comme le Nigeria et le Tchad, ont également convoqué les ambassadeurs de Chine présents dans leur pays.Mais la vidéo de l'agression que nous vérifions est plus ancienne et n’a aucun lien avec le Covid-19.Sur Facebook en 2015 Une recherche avec l’outil Invid WeVerify* fait apparaître cette vidéo dans une version plus longue, de près de trois minutes (2’55), publiée le 4 juillet 2017.A la 2e minute, on y voit la victime s’adresser dans une langue africaine à une personne en regardant vers l'objectif de celui qui filme.Il s’agit de la langue igbo, parlée au Nigeria, indique un des fact checkers de l’AFP à Lagos, Mayowa Tijani. "Il parle en langue igbo et dit: +Pourquoi laisses-tu ces gens me traiter ainsi?+", explique le journaliste.Cet indice permet de pousser un peu plus loin les recherches, en anglais, sur le moteur Google avec les mots-clé "Nigerian man beaten by Chinese".On retrouve alors notamment un article du média nigérian Vanguard.La vidéo intégrée dans l’article n’est plus disponible mais l’article fait référence à une publication datant de juin 2015 sur Facebook, par un nommé Ikechukwu Obih. Capture d’écran du site vanguardngr.com prise le 21/04/2020On retrouve effectivement la vidéo sur le compte Facebook de cet homme.D’une durée de 2’55, elle est identique à celle que nous vérifions. Ce post du 12 juin 2015 totalise près d’un million de vues et 26.000 partages. L’AFP a contacté cette personne sur sa messagerie Facebook, sans obtenir de réponse.“Il doit de l’argent”L’AFP a pu traduire d’autres bribes des conversations perçues durant la scène. Outre l’anglais et l’igbo, Rachel Yan, fact-checkeuse de l’AFP à Hong-Kong, a identifié le mandarin et le cantonais, deux langues chinoises.  Plusieurs phrases sont audibles après 2’18”, souligne-t-elle. "Ça ne sert à rien d'appeler la police, ils ne vont pas s’occuper du problème. Prenez une corde et attachez-le", peut-on notamment entendre en mandarin.On distingue également une phrase en cantonais, langue parlée dans le sud de la Chine: "Il doit de l'argent à des gens depuis plusieurs années... Il doit plus de 100".Par ailleurs, Rachel Yan a localisé la scène grâce au moteur de recherche chinois Baidu Maps. Elle se déroule dans une galerie commerciale de la ville de Foshan, dans la province du Guangdong située dans le sud de la Chine.Des indices visuels recensés sur la vidéo concordent en effet avec ceux de la vue de cette galerie commerciale sur Baidu.  Capture d’écran de la publication virale sur Facebook Capture d’écran Baidu Map Cette séquence filmée en Chine remonte au moins à 2015 et n’a donc aucun rapport avec le Covid-19, ni une expulsion de Noirs en Chine. Ces dernières semaines, d'autres vidéos prétendant montrer des agressions commises contre les Noirs en Chine durant la pandémie de coronavirus ont été diffusées sur les réseaux sociaux.Une vidéo de bagarre a notamment été vérifiée la semaine dernière par l’AFP: la scène avait en réalité été filmée devant un restaurant chinois à New York en mars.*Outil développé notamment par l'AFP et permettant, entre autres, d'effectuer des recherches inversées à partir de vidéos. (fr)
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