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Lors des obsèques des frères Bogdanoff, tous deux non-vaccinés contre le Covid-19 et décédés de la maladie, le chanteur Francis Lalanne a réaffirmé son choix de ne pas se faire vacciner, assurant que les injections consisteraient en un "traitement expérimental" qui n'aurait "pas pu protéger" les jumeaux car "la majorité des gens qui sont victimes du Covid sont des personnes qui ont été plusieurs fois dosées". C'est faux : les vaccins contre le Covid autorisés ont suivi les étapes imposées à chaque traitement avant une mise sur le marché, et les données du ministère de la Santé indiquent actuellement qu'à taille de population comparable, le nombre d'hospitalisations et de décès lié au Covid "est nettement plus important pour les non-vaccinés que pour les vaccinés".Deux corbillards identiques, deux cercueils de chêne clair côte à côte: les obsèques des frères Bogdanoff, non-vaccinés contre le Covid-19 et décédés de la maladie à six jours d'intervalle, ont rassemblé proches et fans des jumeaux, le 10 janvier à l'église de la Madeleine, à Paris.Parmi eux, Francis Lalanne, devenu porte-voix des antivax et arrivé sans masque. Interrogé par Le Parisien, le chanteur a rendu un dernier hommage aux jumeaux, en justifiant au passage son choix de ne pas se vacciner contre la maladie par des arguments fallacieux.Le vaccin est un "traitement expérimental" : faux Non-vaccinés, Igor et Grichka Bogdanoff ont contracté le Covid autour du 15 décembre, avant d'être hospitalisés et rapidement placés en réanimation sous coma artificiel.Lors de leurs obsèques, Francis Lalanne a néanmoins assumé une nouvelle fois sa décision de refuser la vaccination : "J'ai fait le même choix. Encore un point de vue qu'on partageait ensemble. Ce n'est pas un vaccin mais un traitement expérimental qui ne procure pas l'immunité. Dire que c'est un vaccin, c'est de la publicité mensongère." Pallbearers carry the coffins as they leave at the Madeleine church during the funeral ceremony of French TV hosts and science writers, twin brothers Igor and Grichka Bogdanoff, in Paris, on January 10, 2022. The twins who became the faces of a famed 1980s science TV programme before winning notoriety for their cosmetic surgery, died within a week from each other on December 28, 2021 (Grichka) and January 3, 2022 (Igor), aged 72, from Covid-19, after refusing the vaccination. ( AFP / Christophe ARCHAMBAULT)L'argument selon lequel les vaccins anti-Covid, développés en un temps record, ne seraient pas de "vrais vaccins" mais des "traitements expérimentaux", est très répandu sur les réseaux sociaux depuis le début de la pandémie.C'est pourtant l'utilisation de la technologie de l'ARN messager, élaborée depuis près de 30 ans et qui s'est révélée très efficace contre le Covid, couplée à une accélération tous azimuts des procédures de recherche, de production industrielle et d'évaluation qui a permis le développement et la mise sur le marché de vaccins anti-Covid en moins d'un an, contre en moyenne dix ans habituellement. Capture d'écran du site de l'Agence européenne des médicaments montrant la procédure accélérée mise en place pour développer les vaccins anti-Covid Capture d'écran du site de l'Agence européenne des médicaments montrant la procédure accélérée mise en place pour développer les vaccins anti-Covid Mais cela n'a pas empêché les vaccins contre le Covid-19 autorisés en France de suivre les étapes imposées à chaque traitement avant une mise sur le marché européen et hexagonal: une première phase pour évaluer l'éventuelle nocivité du produit, une deuxième pour le tester sur un nombre limité de malades et une troisième pour juger de l'intérêt thérapeutique auprès d'un échantillon plus étendu.Les résultats de la phase 3 des essais cliniques qui se déroule sur des milliers de volontaires ont été communiqués (par exemple ici pour Moderna et ici pour Pfizer en décembre) mais peuvent être mis à jour et complétés ensuite, au terme de l'autorisation de mise sur le marché (AMM) conditionnelle accordée à ces vaccins.Dans le cadre de cette procédure d'urgence, l'Agence européenne des médicaments (AEM) a accordé des autorisations pour un an, renouvelables. Or, "l'AMM conditionnelle rassemble tous les verrous de contrôles d'une autorisation de mise sur le marché standard pour garantir un niveau élevé de sécurité pour les patients", affirme l'Agence nationale du médicament (ANSM) sur son site.L'AEM souligne elle aussi que les vaccins contre le Covid ne peuvent être autorisés en Europe que s'ils "satisfont à toutes les exigences de qualité, de sécurité et d'efficacité définies dans la législation pharmaceutique de l'Union européenne". Une fois toutes les données complémentaires fournies, l'AMM conditionnelle peut être transformée en AMM standard.Aux Etats-Unis, la régularité de certains essais cliniques du vaccin Pfizer a été contestée par une ancienne employée de Ventavia, un sous-traitant qui était chargé de mener une petite partie des essais pour le compte du géant pharmaceutique. Selon cette femme, des manquements auraient été commis lors de certains de ces tests. Ce sous-traitant n'avait toutefois mené des tests qu'auprès d'un millier de personnes alors que le vaccin a, au total, été évalué sur environ 44.000 personnes à travers le monde. Après ces accusations, les autorités américaines de la FDA avaient réitéré leur "pleine confiance dans les données qui ont conduit à soutenir l'autorisation du vaccin Pfizer/BioNTech". Une dose de vaccin anti-Covid Pfizer-BioNTech est administrée dans un centre de vaccination parisien, le 27 décembre 2021. ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN)Aujourd'hui, les vaccins autorisés font en outre, comme tout nouveau produit médical, l'objet d'une phase de pharmacovigilance pour suivre les effets secondaires.La sécurité des vaccins continue d'être surveillée de près par l'OMS et par l'Agence européenne des médicaments qui recensent et étudient tout effet indésirable survenu après l'administration d'un vaccin. En France, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) assure également une surveillance des vaccins contre le Covid-19 et publie des points de santé réguliers.Les victimes du Covid sont majoritairement des personnes vaccinées : trompeur Interrogé au sujet des frères Bogdanoff, Francis Lalanne a ensuite estimé auprès du Parisien que "le vaccin ne les aurait pas protégés davantage, certainement pas", affirmant que "la majorité des gens qui sont victimes du Covid sont des personnes qui ont été plusieurs fois dosées". Alors que 76% des Français présentent un schéma vaccinal complet, il est normal que plus de personnes vaccinées que non-vaccinées soient contaminées par le Covid en valeur absolue, puisque les vaccins n'empêchent pas la transmission du virus. En revanche, les indicateurs montrent que le vaccin remplit son objectif premier de protéger contre les formes graves, puisque la majorité des personnes admises dans les services de soins critiques en France, dont font partie les services de réanimation, sont non-vaccinées.Entre le 29 novembre et le 26 décembre, en soins critiques, 56% des admissions concernaient ainsi des personnes non-vaccinées, alors que celles-ci ne représentent que 8% de la population française parmi les 20 ans et plus, souligne ainsi un communiqué de la DREES, la cellule de statistiques du ministère de la Santé, publié le 7 janvier.Ce rapport indique également que 42% des personnes décédées du Covid entre le 29 novembre et le 26 décembre étaient non-vaccinées.L'AFP a analysé ces données de la DREES, et a pu, sur une moyenne de sept jours portant du 20 au 26 décembre et pour les 60 ans et plus établir une répartition moyenne, selon le statut vaccinal, du nombre de tests positifs, d'hospitalisations, et d'entrées en soins critiques liés au Covid-19. Part des tests positifs au Covid-19, hospitalisations et entrées en soins critiques, selon le schéma vaccinal, parmi les 60 ans et plus du 20 au 26 décembre 2021, selon les données de la Drees (Direction de la recherche, des études de l'évaluation et des statistiques) ( AFP / Kenan AUGEARD, Sabrina BLANCHARD)La DREES tire la conclusion que "si les nombres de tests et d’hospitalisations à taille de population comparable poursuivent leur augmentation quel que soit le statut vaccinal, les fréquences de tests positifs, d'entrées hospitalières et de décès sont toujours bien plus élevées pour les personnes non vaccinées que pour les personnes vaccinées sans rappel et plus encore que pour celles avec rappel". Capture d'écran du communiqué de la DREES prise le 11/01/2021D'autres données, prenant en compte uniquement les patients en réanimation (et pas dans tous les services de soins critiques), indiquent également qu'une majorité d'entre eux est non-vaccinée, comme le détaillent aussi cet article de CheckNews et cet autre des Décodeurs.Dans une enquête décomptant les patients présents le 29 décembre 2021 dans 165 services de réanimation sur tout le territoire français, la Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR) parvenait, de son côté, à une proportion de 80% de non-vaccinés contre 20% de vaccinés.
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