PropertyValue
?:author
?:datePublished
  • 2020-12-23 (xsd:date)
?:headline
  • L’opposant ivoirien Maurice Kakou Guikahué "empoisonné" ? "Rien ne permet de l’affirmer”, selon plusieurs membres de son entourage (fr)
?:inLanguage
?:itemReviewed
?:reviewBody
  • Des publications partagées plusieurs centaines de fois depuis le 20 décembre assurent que l’opposant ivoirien Maurice Kakou Guikahué, évacué vers Paris, a été empoisonné dans sa prison d’Abidjan, où il était détenu depuis novembre. Le numéro 2 du PDCI, principal parti d'opposition, a bien été admis dans un hôpital français "pour des problèmes cardiovasculaires" et rien ne permet d’affirmer qu’il a été empoisonné, ont affirmé à l’AFP plusieurs de ses proches. De plus, les photos qui accompagnent l’une de ces publications montrent en fait des évacuations effectuées par l’armée française en France métropolitaine et en Guyane. Maurice Kakou Guikahué évacué vers la France pour cause d’empoisonnement: c'est ce que prétendent montrer des photos qui circulent sur les réseaux sociaux ivoiriens depuis le 20 décembre. Le  numéro 2 du PDCI, principal mouvement d’opposition en Côte d’Ivoire, aurait été victime de la "stratégie du pouvoir de #Allassane_Dramane_Ouattara" qui "consiste à arrêter les opposants gênants, pour les empoisonner dans leurs cellules", insiste le texte qui accompagne la publication, partagée près de 600 fois depuis le 20 décembre sur Facebook (1,2,3) mais également sur Twitter (1,2).  Capture d’écran Facebook, réalisée le 21 décembre 2020 Maurice Kakou Guikahué, accusé par la justice ivoirienne de "complot contre l'autorité de l'Etat", a été incarcéré à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) début novembre. Lors de l’élection présidentielle du 31 octobre, son parti avait appelé au boycott du scrutin en réaction à la candidature du président Alassane Ouattara, qu’il jugeait inconstitutionnelle.M. Guikahué, victime de problèmes cardiaques, a été "évacué vers Paris" dans la nuit du 19 au 20 pour "faire des analyses", a déclaré à l’AFP le directeur administratif du PDCI Djedri N'Goran, en précisant que la vie de M. Guikahué n'était pas en danger. Du côté du gouvernement ivoirien, une source confirme que cette évacuation "prise en charge par la présidence" est bien liée aux problèmes cardiaques de l’opposant.Problèmes cardiovasculaires et Covid-19Les internautes se demandent si ces problèmes cardiaques n’ont pas été déclenchés par un empoisonnement. Interrogés par l’AFP, plusieurs proches de Maurice Kakou Guikahué estiment que la piste de l'empoisonnement repose sur des propos infondés."Nous ne sommes pas au courant d’un empoisonnement", a déclaré à l’AFP Guy Tressia, conseiller en communication de M. Guikahué.Selon son médecin, Euloge Kramoh, aucune analyse toxicologique n’a été réalisée pour explorer la piste de l'empoisonnement. Mais "ce n’est pas la raison de l'hospitalisation et de l'évacuation" de l'ancien ministre de la Santé du président Henri Konan Bédié.Quant à son avocat Me Honoré Atabi,  il affirme être à "ses côtés ces derniers 45 jours" et avoir "eu accès à tous ses dossiers médicaux" et il n'y a à sa "connaissance aucune analyse toxicologique qui a été réalisée ni le besoin selon les médecins d'en réaliser".En revanche, M. Guikahué souffre également du Covid 19, qu'il "aurait attrapé en prison", explique Me Atabi, "son co-detenu a aussi été testé positif”."Contrairement aux rumeurs, il n'a pas été frappé à la Maca et il n’est pas mort. Il est sous traitement et restera en France au moins jusqu'au 5 janvier" a-t-il expliqué à l’AFP le 23 décembre, soulignant que son client n'aurait aucun intérêt à ne pas révéler des maltraitances de cet ordre s'il en avait subies en prison. Des photos détournéesLes deux photos censées illustrer sur Facebook l’évacuation du bras droit de l'ex-président Henri Konan Bédié (chef du PDCI et leader de l'opposition ivoirienne, ndlr) ont par ailleurs été détournées. Grâce à une recherche d’images inversée sur Google, l’AFP a retrouvé les origines des deux images. La première date de mars 2020 et a été prise lors d’une mission de transfert par hélicoptère de patients atteints du Covid-19 "depuis des hôpitaux de l’Est de la France vers des hôpitaux situés en Auvergne et Rhône-Alpes et dans des pays frontaliers" comme l’indique cet article du journal régional français Ouest France. Elle apparaît également sur le site d’information La voix de l’Ain.    Capture d’écran du site La voix de l’Ain, réalisée le 21 décembre 2020 Capture d'écran Ouest France, réalisée le 23 décembre 2020 La seconde photo a été publiée sur le site du ministère de la Défense français. Elle a été prise lors d’une "évacuation sanitaire", "dans la nuit du 3 au 4 avril 2012" entre "les aéroports de Cayenne et Fort de France", et a été menée "au profit de deux civils" comme l’indique cet article.  Capture d'écran Ministère des armées françaises, réalisée le 23 décembre 2020Aucune des deux photos utilisées dans la publication Facebook que nous vérifions n’a donc de lien avec l’évacuation en France de Maurice Kakou Guikahué. L’opposition demande la libération des prisonniers politiquesTout comme Maurice Kakou Guikahué avant que sa santé ne se dégrade, d’autres membres de l’opposition ivoirienne sont actuellement en détention dont le porte-parole de l'opposition  et ancien candidat à l'élection présidentielle Pascal Affi Nguessan. Ils sont poursuivis par la justice pour "complot contre l'autorité de l'Etat", "mouvement insurrectionnel", "assassinat" et "actes de terrorisme" dans le cadre des violences électorales qui ont fait 85 morts et un demi-millier de blessés entre août et novembre.L'opposition exige l'arrêt des poursuites et leur libération, comme préalable à tout pourparlers. Après une rencontre entre MM. Ouattara et Bédié le 11 novembre, qui a fait partiellement retomber la tension, les négociations pour décrisper la situation politique se poursuivent entre le pouvoir et l'opposition, en vue des élections législatives prévues au premier trimestre 2021. Lundi 21 décembre, le pouvoir et l’opposition ont repris le dialogue, porté notamment sur la réforme de la commission électorale et la libération des hommes politiques écroués, a constaté un journaliste de l'AFP. (fr)
?:reviewRating
rdf:type
?:url