PropertyValue
?:author
?:datePublished
  • 2021-07-30 (xsd:date)
?:headline
  • Cette photo ne montre pas les coureurs Abel Mutai et Iván Fernández (fr)
?:inLanguage
?:itemReviewed
?:reviewBody
  • Une photo montrant deux sportifs s'enlacer a été partagée plusieurs centaines de fois depuis début 2021. Elle est accompagnée d'une légende racontant l'histoire du coureur espagnol Iván Fernández qui, lors d'une compétition, a refusé de dépasser le kényan Abel Mutai qui s'était trompé de ligne d'arrivée. Si l'anecdote est vraie, cette photo ne montre pas les deux coureurs mais les sportifs britannique et américain Mohamed Farah et Galen Rupp, célébrant leurs deux premières places au 10 000 mètres des Jeux olympiques de Londres, en 2012."Le coureur kényan Abel #Mutai n'était qu'à quelques mètres de la ligne d'arrivée, mais s'est confondu avec les #panneaux et s'est arrêté, pensant qu'il avait fini…L'homme espagnol, Ivan #Fernandez, était juste derrière lui et, réalisant ce qui se passait, a commencé à crier au #Kenya (de) continuer à courir", raconte cet internaute dans un français approximatif, qui semble être la traduction littérale d'un texte dans une langue étrangère. Il explique qu'Iván Fernández a laissé Abel Mutai gagner, en le laissant repartir sans chercher à le dépasser, alors que ce dernier s'était arrêté avant la véritable ligne d'arrivée.L'internaute rapporte également un supposé dialogue avec un journaliste, auquel Iván Fernández aurait déclaré rêver d'"une sorte de vie communautaire où nous nous poussons et aussi d'autres à gagner". Alors que le journaliste lui rappelait qu'il aurait pu remporter cette course, l'athlète aurait répondu "Mais quel serait le mérite de ma victoire ? Quel serait l'honneur de cette médaille ? Que penserait ma mère ?"   Capture d'écran réalisée le 30/07/2021 sur FacebookCette photo accompagnée de la même histoire a été partagée plusieurs centaines de fois en Belgique et au Canada. Elle a également été relayée plusieurs milliers de fois en anglais, en italien, en allemand  depuis début 2021 et a déjà été vérifiée par l'AFP en portugais.Ces publications sont de nouveaux partagées alors que les Jeux olympiques d'été ont débuté au Japon le 23 juillet 2021.Si la jolie histoire racontée dans ces publications est bien réelle, la photo qui les accompagne ne montre pas Iván Fernández et Abel Mutai mais les coureurs Mohamed "Mo" Farah et Galen Rupp célébrant leur première et deuxième place au 10 000 mètres des Jeux olympiques de Londres en 2012. La vraie photo d'Iván Fernández et Abel Mutai a été également partagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux. De plus, l'AFP n'a trouvé aucune trace d'un dialogue avec un journaliste au cours duquel Iván Fernández aurait évoqué sa mère ou le "rêve d'une vie communautaire".Une photo des coureurs Mo Farah et Galen RuppEn faisant une recherche inversée d'image avec l'outil Tineye (voir ici comment faire), on retrouve la photo partagée dans ces publications sur le site SportsPhoto, un fournisseur d'images de sport. La description indique que les deux athlètes qui s'enlacent en souriant sont le britannique Mohamed Farah, quadruple champion olympique et l'américain Galen Rupp, détenteur de plusieurs records américains au 10 000 mètres et médaillé olympique. La photo est également disponible sur le site de l'agence Getty images, qui indique qu'elle a été prise le 4 août 2012 par le photographe Michael Steele aux Jeux olympiques de Londres ; elle montre les deux sportifs célébrant la victoire de Mohamed Farah et la deuxième place de Galen Rupp au 10 000 mètres masculin.L'AFP a également photographié cette victoire à l'époque.  ( AFP / Olivier MORIN)  Le Britannique Mohamed Farah célèbre sa victoire avec l'Américain Galen Rupp, deuxième, après avoir remporté la finale du 10 000 mètres masculin aux Jeux olympiques de Londres 2012, le 4 août 2012 ( AFP / Olivier MORIN)Si Galen Rupp a décroché en février 2021 son billet pour les Jeux olympiques de Tokyo, ce n'est pas le cas de Mo Farah qui a échoué à se qualifier en juin.Le geste "fair-play" d'Iván Fernández envers Abel MutaiL'anecdote rapportée dans ces publications est cependant bien réelle. Lors d'une compétition en Espagne en décembre 2012, l'athlète kényan Abel Mutai, proche de la victoire, avait soudain ralenti, pensant avoir franchi la ligne d'arrivée, qui se trouvait en réalité une dizaine de mètres plus loin. Deuxième de la course, l'Espagnol Iván Fernández lui avait alors signalé son erreur, restant derrière lui jusqu'à la fin au lieu de le dépasser et de remporter la victoire.Cette anecdote a été rapportée par de nombreux médias francophones à l'époque, ici et ici par exemple, ainsi que par des médias anglais, portugais et espagnols. La vidéo de ce moment a également été relayée à de nombreuses reprises.La vraie photo a été de nouveau partagée par Iván Fernández sur son compte Instagram en décembre 2020.            Voir cette publication sur Instagram                       Une publication partagée par Ivan Fernandez Anaya (@ivanfernandezan) En revanche, l'AFP n'a trouvé aucune trace du dialogue avec un journaliste rapporté dans ces publications, au cours duquel Iván Fernández aurait évoqué sa mère ou l'envie d'une "vie communautaire". Interrogé à l'époque par le quotidien espagnol El País, l'athlète espagnol avait déclaré : "Il (Abel Mutai) était le vrai vainqueur. J'étais à une distance que je n'aurais plus pu franchir s'il n'avait pas fait une erreur. Dès que je l'ai vu s'arrêter, j'ai su que je n'allais pas le dépasser (...) Et c'est vraiment important, parce que dans l'état actuel des choses dans le sport, la société, la politique, où tout est permis, un geste d'honnêteté est très utile." Il avait cependant précisé que, dans une compétition plus importante, comme les championnats du monde ou d'Europe, ils n'aurait peut-être pas fait ce geste. (fr)
?:reviewRating
rdf:type
?:url