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Une vidéo relayée un millier de fois sur Twitter et Facebook depuis le 19 septembre prétend montrer la police italienne "disperser violemment" des manifestants qui protestent contre "la hausse des prix du gaz et de l'électricité", ces derniers refusant de "payer de leur poche les sanctions anti-russes". Mais ces images n'ont rien à voir : elles ont été filmée à Bologne le 20 mai 2019 lors d'une manifestation organisée contre la venue d'un leader d'extrême droite, comme le révèle la séquence originale filmée par un quotidien italien.A quelques jours des élections législatives italiennes, une vidéo partagée un millier de fois sur Twitter (1),Facebook (2, 3, 4) et VKontakte (5) prétend montrer une confrontation entre des policiers et des manifestants, qui serait représentatif des tensions sociales divisant le pays. C'est la candidate d'extrême-droite Giorgia Meloni qui donnée favorite par les sondages pour devenir cheffe du gouvernement à l'issue du scrutin prévu le 25 septembre."En Italie, la police disperse violemment des manifestants mécontents de la hausse des prix du gaz et de l'électricité. Les gens ne veulent pas payer de leur poche les sanctions anti-russes et se faire matraquer la tête pour cela. Telle est désormais la 'démocratie' européenne", affirme la légende de cette séquence de 18 secondes (également relayée en anglais), qui présente ainsi ces tensions comme les conséquences directes des sanctions économiques européennes prises contre la Russie pour son invasion de l'Ukraine. Capture d'écran de Facebook faite le 22 septembre 2022 Capture d'écran de Facebook faite le 22 septembre 2022 On y voit des membres des forces de l'ordre, casqués, donner des coups de matraque sur des manifestants brandissant des pancartes ou des drapeaux, et, en fin de vidéo, un policier pousser une jeune femme à terre. Mais ces images ne datent pas de 2022 : elles ont été filmées le 20 mai 2019 à Bologne, lors d'une manifestation d'opposition à la venue dans la ville de Roberto Fiore, leader d'extrême droite du parti Forza Nuova, comme le montre une recherche d'image inversée.Une manifestation antifasciste de 2019, à BologneLe logiciel InVID-WeVerify permet en effet de remonter à certaines vidéos de l'événement mises en ligne sur YouTube, dont celle du quotidien local La Gazzetta di Bologna, intitulée "Bologne, les antifascistes s'opposent au rassemblement de Roberto Fiore de Forza Nuova, la police charge".Ces images montrent les manifestants situés en tête de cortège brandir une banderole "Bologna antifascista" ("Bologne antifasciste") tout en progressant dans une petite rue, jusqu'au barrage policier visant à empêcher toute avancée. Capture d'écran réalisée sur YouTube le 21 septembre 2022.Après l'envoi de projectiles de l'autre côté de la barrière, et tandis que certains manifestants frappent cette grille de manière répétée avec leurs pancartes, les forces de l'ordre finissent par franchir ce périmètre pour charger les manifestants.Deux séquences compilées en une Le descriptif de la vidéo, qui précise que ces manifestants s'opposaient au rassemblement de Forza Nuova prévu sur la place Galvani, permet de localiser, sur Google Street View, la rue dell'Archiginnasio de ces affrontements, où l'on reconnaît notamment les différents panneaux publicitaires aperçus dans la vidéo sortie de son contexte. Capture d'écran réalisée sur Google Street View le 21 septembre 2022. Capture d'écran réalisée sur Google Street View le 21 septembre 2022. Cette séquence décontextualisée reprend deux passages distincts d'une vidéo du quotidien italien La Reppublica : à partir de 41 secondes (le moment où le policier jette une femme au sol) puis de 51 secondes (le moment où les policiers donnent des coups de matraque sur d'autres manifestants). "Un millier de manifestants se sont réunis sur la place Maggiore de Bologne pour protester contre la venue du leader de Forza Nuova, Roberto Fiore. Au cri de 'Fascistes hors de Bologne', les militants ont tenté de forcer le cordon de policiers en tenue anti-émeute. La police a réagi par des charges violentes. On dénombre plusieurs blessés et une femme placée en garde à vue", précise le descriptif de la séquence, le quotidien La Reppublica ayant par ailleurs consacré un article à cette actualité. Une vidéo partagée par une chaîne Telegram prônant la "dénazification de l'Ukraine" Comme l'indique le crédit figurant sur certaines versions de la vidéo, ces images ont également été partagées le 19 septembre 2022 par la chaîne Telegram "Denazi_UA". Celle-ci prétendait les avoir reçues avec le témoignage d'un manifestant violenté au cours d'une manifestation contre la hausse du prix de l'électricité à Gênes, comme est censée le prouver la photo jointe à cette publication, montrant une ecchymose sur une jambe - mais qui est en réalité tirée de l'article d'un média néerlandais publié en 2012, relayant un témoignage sur des violences policières dans la ville de Deventer, aux Pays-Bas. Capture d'écran réalisée sur Telegram le 22 septembre 2022.Le compte "Denazi_UA", relayant des actualités prétendument liées à la "dénazification de l'Ukraine", d'après son descriptif en russe, reprend le discours du Kremlin, qui affirme, depuis février 2022, que son "opération militaire" vise à "la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine".Un argumentaire réfuté par plusieurs spécialistes interrogés en mars 2022 par l'AFP, ces derniers estimant que si des mouvements ultra nationalistes sont actifs dans le pays, notamment dans l'armée, ils restent "minoritaires" et marginalisés au niveau politique.Si une manifestation contre la hausse des prix de l'énergie était bien prévue le 21 septembre devant la préfecture de Gênes - et avait été annoncée dès le 18 septembre, soit la veille de cette publication Telegram -, celle-ci s'est déroulée à la date annoncée sans heurts, comme l'ont rapporté plusieurs médias italiens.En revanche, des incidents opposant des forces de l'ordre à des manifestants ont été rapportés en Italie ont eu lieu mardi 20 septembre à Palerme (Sicile), entre la police italienne et des protestataires qui cherchaient à troubler la tenue d'une réunion électorale de Giorgia Meloni à Palerme. Le 16 septembre, le gouvernement de la péninsule a adopté un nouveau train de mesures pour aider les ménages et les entreprises face à la hausse des factures énergétiques."La somme globale est de 14 milliards d'euros, qui viennent s'ajouter aux quelque 50 milliards déjà dépensés, soit un total qui dépasse les 60 milliards" d'euros d'aides, "ce qui nous place parmi les pays ayant dépensé le plus en Europe", a souligné à cette occasion le chef du gouvernement Mario Draghi, qui avait déjà adopté début août un énième paquet de mesures de 17 milliards d'euros, qui s'ajoutait aux 35 milliards d'euros déjà déboursés jusqu'ici pour atténuer les effets de l'envolée des prix.6 octobre 2022 Ajoute mot clé "Energie"
(fr)
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