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  • 2021-03-30 (xsd:date)
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  • Non, le gouvernement français ne va pas interdire l'abattage halal des volailles (fr)
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  • De nombreux articles et publications partagés dans plusieurs langues sur Facebook et Twitter affirment que la France s'apprête à interdire l'abattage halal de volailles. C'est faux. Une directive du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation de novembre 2020, actuellement en vigueur, a uniquement précisé les conditions de la pratique et du contrôle de l'abattage dans le respect des normes européennes."Trois mosquées dénoncent l'interdiction de l'abattage Halal à partir de juillet 2021", a annoncé le 18 mars en français l'agence de presse officielle turque Anadolu.France : trois mosquées dénoncent l'interdiction de l’abattage Halal à partir de juillet 2021 https://t.co/tMMnUCzzxB — ANADOLU AGENCY (FR) (@aa_french) March 18, 2021"La France interdit l'abattage rituel musulman (halal) des volailles à partir de juillet 2021. Cette décision fait suite aux nouvelles conditions d'abattage décidées par le ministère de l'Agriculture qui ne permettent plus de sacrifier selon les principes de la religion islamique", a affirmé le 19 mars sur sa page Facebook le média H24Info. Plusieurs autres articles de médias francophones (bladi.net, H24Info, Le7TV, SENE.NEWS), qui annoncent cette interdiction prochaine, ont également été repris et partagés sur les réseaux sociaux. Capture d'écran prise le 29/03/2021 d'une publication du 19/03/2021.Cette affirmation a été reprise à l'étranger dans plusieurs langues, notamment dans un article en arabe d'Al-Jazeera intitulé "les musulmans de France rejettent la décision d'interdire l'abattage halal", tandis que la chaîne d'information publique turque TRT World affirmait en anglais sur twitter le 20 mars que "les musulmans de France sont scandalisés par la décision prise d'interdire l'abattage halal des poulets". Le titre de l'article a depuis été modifié: "les mosquées françaises craignent que la réglementation sur l'abattage de volaille entrave la pratique halal".Le communiqué de presseCette affirmation provient d'un communiqué de presse des mosquées de Paris, Lyon et Evry, publié le 18 mars où il est écrit qu'"à compter du mois de juillet 2021, l'abattage Halal de la volaille en France ne sera plus autorisé", en référence à une instruction du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation du 23 novembre 2020.Les trois institutions "s'inquiètent vivement d'une récente instruction ministérielle qui pourrait conduire à l'interdiction de l'abattage de volailles selon le rituel Halal", a déclaré la Grande Mosquée de Paris dans un post Facebook partagé près de 100 fois depuis sa page qui compte plus de 15.000 abonnés."Si cette disposition est mise en oeuvre, les conditions requises pour permettre aux musulmans de consommer de la  viande conformément à leur rite (...) ne seraient pas garanties", concluent les recteurs des trois mosquées qui signent le communiqué. Capture d'écran prise le 25/03/2021 d'une publication du 18/03/2021. Les mosquées de Paris, Lyon et Evry sont les seules titulaires de l'agrément interministériel les habilitant à délivrer les autorisations de pratique du sacrifice rituel, rappellent-elles. Elles sont dotées d'un service de certification (Paris, Lyon, Evry) pour des viandes et produits halals."Diminuer de beaucoup""La circulaire telle qu'elle est écrite n'interdit pas [l'abattage halal, NDLR] mais elle va diminuer de beaucoup la quantité de volailles produite", a déclaré à l'AFP le recteur de la mosquée de Lyon, Kamel Kabtane. "A cause des normes, il deviendra impossible aux musulmans aujourd'hui de consommer selon leur rite".L'objectif de la directive du 23 novembre 2020 est "simplement d'apporter des précisions supplémentaires aux conditions antérieures pour l'application et le contrôle" de l'abattage a assuré le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation à l'AFP, notamment concernant "la mise en oeuvre de la dérogation à l'obligation d'étourdissement", est-il précisé dans la directive.Les législations européennes (2009 et 2017) prévoient l'étourdissement de l'animal préalable à sa mise à mort. Une dérogation a été mise en place pour les abattages rituels du culte musulman par le décret le 28 décembre 2011, a rappelé le ministère, ajoutant "qu'aucune fin de cette dérogation n'a été décidée suite à la directive" du 23 novembre.Différents types d'abattageDeux types d'abattage entrent dans le champ de la dérogation prévue par la législation française: "la mise à mort des volailles pratiquées sans étourdissement", est-il détaillé dans la directive, et "la mise à mort des volailles après étourdissement réalisé en utilisant des paramètres essentiels inférieurs à ceux precrits", par les règles de l'UE, "notamment les paramètres électriques".La directive prescrit dans le premier cas que "les volailles doivent être correctement immobilisées individuellement, préalablement à la saignée et jusqu'à leur perte de conscience", "la suspension par les pattes de volailles conscientes est strictement interdite".  Dans le second cas, "il s'agit de vérifier l’efficacité du dispositif à chaque étape" de l’abattage pour que "toutes les volailles restent inconscientes jusqu'à la mort"."Très peu d'abattoirs ont les conditions de contention qu'exige le ministère et toutes les entreprises ne pourront pas s'équiper" du fait du coût, explique à l'AFP le recteur de la mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, "les abattages aujourd'hui concernent 8.000 bêtes à l'heure, à peu près. L'abattage par contention qu'exige le ministère ne permet de produire que 3.000 bêtes à l'heure, vous voyez la différence".Un contexte sous tensionLa rumeur de l'interdiction prochaine de l'abattage halal s'est répandue sur les réseaux sociaux en France et à l'étranger alors que le projet de loi polémique "confortant le respect des principes de la République", issu du discours des Mureaux du président Emmanuel Macron sur le "séparatisme islamiste", a été adopté le 18 mars par la commission des Lois du Sénat avec plus de cent amendements. Il arrivera en première lecture dans l'hémicycle du palais du Luxembourg à partir du 30 mars, pour deux semaines.Alors que plusieurs médias officiels turcs ont contribué à diffuser cette affirmation, le 23 mars, Emmanuel Macron a mis en garde contre "les tentatives d'ingérence" de la Turquie dans la prochaine élection présidentielle française de 2022. Le lendemain, Ankara a qualifié les propos du président français d'"inadmissibles".Edit du 30/03/2021 à 17h47 : ajout du lien de la publication Facebook de H24Info du 19 mars 2021. (fr)
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