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  • 2021-03-05 (xsd:date)
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  • Non, cette photo ne montre pas une soignante victime d'une fausse couche après sa vaccination contre le Covid-19 (fr)
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  • Une publication montrant la photo d'une soignante enceinte en train de se faire vacciner contre le Covid-19 prétend que celle-ci aurait "fait une fausse couche" trois jours après avoir reçu l'injection, en relayant un témoignage publié sur Twitter. Mais la femme photographiée n'est pas celle qui a publié ces tweets. Informée du détournement de son image, la soignante qui avait posé a assuré le 6 février être enceinte de 32 semaines et en "parfaite santé", en publiant un nouveau cliché d'elle sur Facebook.La publication se compose d'une image et deux tweets. Sur la photographie, une femme enceinte portant une blouse médicale bleue est en train de recevoir une injection dans le bras gauche. De sa main droite, elle tient une échographie.Dans le premier tweet, posté le 28 janvier, une internaute du nom de Sara Beltrán Ponce explique être enceinte de 14 semaines et avoir été vaccinée contre le Covid-19, encourageant à faire de même. Dans un second tweet, Sara Beltrán Ponce confie avoir fait une "fausse couche à 14 semaines et demi de grossesse" et explique que son mari et elle sont "dévastés".  Capture d'écran prise sur Twitter le 05/03/2021"Une femme enceinte de 14 semaines, poste un message annonçant qu'elle vient de se faire vacciner et encourageant son entourage à faire de même. Quelques jours plus tard: fausse couche", écrit un internaute dont  le tweet a été partagé 420 fois mais qui a également circulé sur Facebook (1, 2). Un autre explique sur le réseau social russe VK que la femme est une " médecin qui voulait démontrer que le vaccin génique était safe". Cette publication a également été relayée des milliers de fois en espagnol et en anglais."C'est triste pour elle mais en attendant on a assez alerté sur la vaccination", commente un internaute français. Un autre utilisateur de Facebook relaie ce visuel en qualifiant la politique de vaccination massive lancée fin décembre par le gouvernement français de "crime contre l'humanité". Capture d'écran prise sur Facebook le 05/03/2021Fausse identitéUne recherche d'image inversée permet de retrouver une occurrence plus ancienne de cette image, postée le 7 janvier 2021 sur le groupe Facebook "Hearts For Healthcare Workers" par l'utilisatrice Amy Guy-Ulrich."Chaque décision en tant que parent est difficile, pour moi, le vaccin contre le Covid-19 était la bonne. #CRNA [Infirmière-anesthésiste agréée] #frontlineworkers [travailleurs en première ligne] restez en bonne santé les amis #enceintede28semaines", a écrit Amy-Guy-Ulrich en publiant cette image. Capture d'écran prise sur Facebook le 04/03/2021Sous cette publication, un commentaire posté un mois plus tard prévient Amy Guy-Ulrich que sa photo est réutilisée sur des "groupes anti-vaccins" en faisant croire qu'elle aurait perdu son bébé. En réponse, Amy Guy-Ulrich réfute ces allégations.  "Je suis toujours heureuse, en bonne santé et enceinte!  32 semaines avec un grand garçon en parfaite santé !" Le même jour, elle poste une nouvelle photo d'elle en expliquant pour la seconde fois qu'elle est, avec son bébé, en très bonne santé, et regrettant que sa photo soit détournée de la sorte.  Capture d'écran prise sur Facebook le 04/03/21 Capture d'écran prise sur Facebook le 04/03/21  Capture d'écran prise sur Facebook le 04/03/2021Sur son profil Facebook, Amy Guy-Ulrich indique vivre dans l'Etat de l'Illinois, aux États-Unis, et non à Milwaukee, comme le prétendent certaines publications virales rapportant sa prétendue fausse couche.Une recherche Google des termes "Amy Guy-Ulrich CRNA Illinois" donne plusieurs résultats (1, 2) qui confirment qu'elle est bien infirmière-anesthésiste dans cet État. L'AFP a essayé de joindre Amy Guy-Ulrich mais elle n'avait pas répondu à la date de la publication de cet article. Une porte-parole d'OSF Health Care,  un service de santé pour lequel travaille cette soignante, a cependant déclaré au nom d'Amy Guy-Ulrich que la photo "a été reprise sans autorisation depuis un réseau social et utilisée par des tiers de manière inappropriée"."Nous sommes attristés par la situation, mais heureux d'annoncer que la personne sur la photo et son enfant à naître sont en bonne santé", a ajouté le service de santé, précisant que l'institution s'efforçait de faire retirer les images détournées des réseaux sociaux. Et Sara Beltrán Ponce ?A côté de la photographie d'Amy Guy-Ulrich, les publications relayées sur les réseaux sociaux joignent deux tweets d'une autre femme blonde, Sara Beltrán Ponce, indiquant qu'elle aurait fait une fausse couche après sa vaccination. Le 28 janvier, cette internaute a effectivement publié un tweet dans lequel elle explique avoir été vaccinée contre le Covid-19 alors qu'elle était enceinte de 14 semaines. Le 4 février, elle a annoncé dans un autre tweet  avoir été victime d'une fausse couche. Sans donner plus de détails, elle a expliqué qu'elle et son mari étaient dévastés mais se sentaient bénis de pouvoir compter l'un sur l'autre ainsi que sur leur "douce Eva", en référence à leur fille, qui apparaît en photo dans des publications archivées sur le site Wayback Machine datant de septembre 2020 (le compte Twitter de Sara Beltrán Ponce a depuis été passé en privé). Eva est justement le nom repris par de nombreux internautes espagnols qui expliquent que la femme photographiée aurait perdu "sa future fille Eva". Capture d'écran prise sur Twitter le 05/03/2021Le 5 février, Sara Beltrán Ponce a dénoncé dans un message la reprise de ses deux tweets, souvent détournés. "Je ne regrette pas ma transparence sur la vaccination et la perte tragique de mon bébé, mais cela a malheureusement fait de moi une cible de la communauté anti-vaccins. Si vous voyez que mes informations sont utilisées par n'importe qui d'autre que moi, s'il-vous-plaît dites le moi et signalez-le comme du harcèlement", a-t-elle demandé.Les informations détaillées du compte Twitter de Sara Beltrán Ponce indiquent qu'elle a créé son compte en octobre 2017 et qu'elle est originaire de Milwaukee. Contrairement à ce que veulent laisser croire des internautes, elle n'est pas la femme qui apparaît sur la photographie avec l'échographie comme on peut le voir sur cette comparaison. La troisième image, en bas à droite, montre Sara Beltrán Ponce et a été publiée par le département de radio-oncologie du Medical College of Wisconsin, une école de médecine privée où elle effectue sa résidence,  le stage post-doctoral que doivent obligatoirement suivre les médecins pour obtenir le droit d'exercer aux Etats-Unis. Captures d'écran prises sur Facebook le 26/02/2021 (Captures d'écran prises sur Facebook le 26 / 02 / 2021)Vaccination contre le Covid-19 et grossesseSur son site, l'OMS (1 ,2) note que les femmes enceintes ont "davantage de risques" que les femmes qui ne le sont pas de "présenter une forme grave du Covid-19" en cas d'infection. L'organisation ne recommande pas la vaccination pour elles "pour le moment", en précisant que les données sur le sujet sont encore insuffisantes.L'OMS précise cependant que "la vaccination peut être envisagée en concertation avec le prestataire de soins qui s'occupe d'elle", "lorsqu'une femme enceinte" présente un "risque d'exposition qui ne peut être évité (par exemple si elle travaille comme soignante)".Les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) américains indiquent sur leur site que se faire vacciner est "un choix personnel pour les femmes enceintes" qui font partie des publics prioritaires pour recevoir une injection (comme les soignants et autres agents de première ligne ). S'ils soulignent également qu'il existe peu de données sur les effets des vaccins contre le Covid-19 dans le cas spécifique d'une grossesse, ils précisent que rien n'indique que leurs effets secondaires soient différents des autres.En France, la Haute autorité de santé (HAS) a rendu un avis le 2 mars, rappelant "que l'administration des vaccins contre la Covid-19 chez la femme enceinte n'est pas contre-indiquée" et qu'elle "doit être envisagée si les bénéfices potentiels l’emportent sur les risques pour la mère et le fœtus". La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande la vaccination contre le Covid-19 aux femmes enceintes sujettes à certains facteurs de risques "en particulier, les femmes enceintes de plus de 35 ans ou celles présentant d’autres comorbidités comme l’obésité, le diabète ou les maladies cardiovasculaires" ou celles "susceptibles d’être en contact avec des personnes infectées du fait de leur activité professionnelle".La campagne va s'accélérer avec l'ouverture aux 65-75 ans atteints de comorbidités (obésité, diabète, cancers, maladies cardiovasculaires), "soit 2,5 millions de Français en plus", qui pourront recevoir le vaccin d'AstraZeneca chez "leur médecin traitant, dans l'hôpital qui les suit" ou "dans quelques jours en pharmacie", a annoncé Olivier Véran le 1er mars, en s'appuyant sur une décision de la HAS.En pleine période de campagne vaccinale, les réseaux sociaux sont le foyer de nombreuses affirmations infondées répandues par les groupes antivaccins. L'AFP a déjà vérifié des infox similaires sur les effets présumés des vaccins sur la fertilité ou leur composition.Edit : corrige coquille au 5e paragraphe (fr)
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