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  • 2022-08-16 (xsd:date)
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  • Non, cette potion à base de miel ne soigne pas le VIH et l’hépatite (fr)
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  • Une potion à base de miel permettrait d'en "finir définitivement" avec le VIH et l’hépatite, selon une recette partagée des centaines de fois sur Facebook. Cependant, ce traitement n'a aucun fondement scientifique et ne soigne ni le VIH, ni l'hépatite, selon des spécialistes contactés par l'AFP. Selon l'auteur de cette publication Facebook, "pour finir définitivement avec le VIH SIDA et l’hépatite chronique (sic)", voici les ingrédients à réunir : "1 Litre de Miel pur, Gel de 4 feuilles d'aloès Vera, 5 Gousses d'ail, 4 cuillères à soupe de whisky, 4 Cuillères à soupe de la poudre de MORINGA Oleifera (sic)". Puis vient la recette : "Nettoyez les 5 Gousses d'ail et râpé puis mélangez aux autres ingrédients". La posologie consisterait à "boire 2 cuillères à soupe le matin à jeun et 2 Cuillères à soupe le soir au couché Pendant 2 Mois (sic)".L’auteur assure enfin que "vous serez totalement guéri du Sida ou de l'hépatite !" avant d’égrener d'autres supposées vertus des ingrédients qui composent sa potion. Capture d'écran de la publication Facebook réalisée le 11 août 2022Cette publication a été partagée des centaines de fois depuis janvier 2022, notamment au Bénin, au Togo et en Côte d'Ivoire (1, 2, 3, 4).Un remède sans fondement scientifiqueLes spécialistes des maladies virales contactés par l’AFP s’accordent à dire que ce mélange d'ingrédients n’est pas un traitement reconnu contre l'infection par le VIH -- le virus à l'origine du sida -- ni contre l’hépatite. "Le contenu présenté par cette publication Facebook n’a aucun fondement scientifique aussi bien pour le traitement du VIH que l’hépatite", a indiqué à l’AFP le 11 août 2022 Dr Camille Anoma, directeur exécutif de l’ONG ivoirienne Espace Confiance, qui lutte contre le VIH."Pour chacune de ces maladies il existe des traitements indiqués. Les médicaments approuvés pour le VIH sont les antirétroviraux (ARV). En ce qui concerne l’hépatite, le traitement est fonction du type d’hépatite et les recommandations des pays guident l’attitude à avoir", précise le médecin spécialisé dans la prise en charge des maladies virales et des infections sexuellement transmissibles (IST) au sein des populations à risque.Pour le Dr Fodé Simaga, directeur des sciences, systèmes et services de l’ONUSIDA, "les faits sont clairs. Il n’existe pas encore de remède contre le VIH, mais il existe des traitements efficaces qui, s'ils sont entrepris rapidement et pris régulièrement, peuvent permettre de vivre longtemps et en bonne santé", c'est-à-dire les antirétroviraux, a-t-il expliqué à l'AFP le 10 août 2022.L'ONUSIDA estime qu'environ 38,4 millions de personnes vivaient avec le VIH en 2021, et que 28,7 millions de personnes avaient accès à la thérapie antirétrovirale la même année. Capture d'écran du site de l'ONUSIDA réalisée le 11 août 2022"Les ARV agissent contre l’infection par le VIH en bloquant la reproduction du virus dans l’organisme. Lorsqu’une personne vivant avec le VIH suit un traitement antirétroviral efficace, le virus est totalement supprimé et il est impossible de transmettre le VIH à d’autres personnes", explique Dr Fodé Simaga.Concernant les hépatites virales, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) elles sont "classées de A à G en fonction de la famille du virus en cause". Dépistées tôt, les hépatites peuvent être soignées et guéries avec des antirétroviraux.L’OMS précise que "des mesures abordables, comme la vaccination, les relations sexuelles protégées, la sécurité des transfusions, la sécurité des injections et la sécurité sanitaire des aliments, peuvent réduire la transmission des hépatites virales".Pour le VIH, l’OMS encourage les mesures de prévention suivantes : "les relations sexuelles protégées par le préservatif (masculin ou féminin), la sécurité des transfusions, la sécurité des injections, les interventions en faveur des changements de comportement pour la limitation du nombre de partenaires sexuels et le traitement des personnes vivant avec le VIH dans le but de réduire la charge virale et de prévenir la transmission ultérieure du virus".Risques de l'automédicationLes ONG qui œuvrent dans la lutte contre le VIH et les IST s’inquiètent de la prolifération des fausses informations sur les antirétroviraux, et surtout celles vantant des solutions "miracles" partagées sur les réseaux sociaux.Ces types de publications "peuvent effectivement pousser un malade à abandonner son traitement, ce qui va entrainer la réplication du virus chez les patients", indique Anderson Kouassi Boni, directeur exécutif de Lumière Action, une ONG ivoirienne qui lutte contre le VIH.Selon les experts interrogés par l'AFP, le recours à l’automédication ou l’utilisation conjointe d’antirétroviraux et de substances non conseillées par les médecins peuvent avoir des conséquences graves sur les patients, notamment en endommageant des organes vitaux comme le rein, les poumons, le foie…"Les risques sont néfastes pour la santé des personnes concernées parce qu’elles abandonnent les médications approuvées ou que les produits utilisés pour l’automédication peuvent rentrer en compétition avec les autres, ou que la somme de toutes ces médications entraîne des conséquences sur la fonction rénale", souligne Dr Camille Anoma. (fr)
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