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Des publications partagées plusieurs centaines de fois depuis fin mai affirment que la Suède "arrête d'utiliser les tests PCR" car ceux-ci ne seraient pas fiables. C'est faux : les autorités suédoises ont confirmé à l'AFP qu'elles continuent à utiliser les tests PCR, et considèrent seulement qu'ils ne doivent pas être utilisés pour déterminer si une personne infectée est encore contagieuse. "Enfin un état qui a compris que les tests n'étaient pas fiables", se réjouit cet internaute, qui partage la capture d'écran d'un tweet dans lequel on peut lire que "la Suède ARRÊTE D'UTILISER les tests PCR car "On ne peut pas faire la la distinction entre les virus capables d'infecter les cellules et les virus neutralisés par le système immunitaire"". Capture d'écran réalisée le 28/05/2021 sur Facebook Cette publication a été partagée près de 450 fois depuis le 25 mai. Elle a également été relayée sur Twitter et a été vérifiée par l'AFP en d'autres langues, comme en allemand. Les tests PCR permettent détecter même de petites quantités de virus via un échantillon prélevé dans la gorge ou dans le nez, en amplifiant le matériel génétique du virus à plusieurs reprises. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, ces tests font l'objet de nombreuses fausses informations, vérifiées par l'AFP : ils généreraient un nombre élevé de faux positifs, voire ne détecteraient pas la présence du Sars-Cov-2.L'Agence de santé publique suédoise a confirmé à l'AFP le 20 mai que le pays continue à utiliser des tests PCR et ne les a pas bannis. L'information fausse véhiculée par ces publications est liée à l'utilisation trompeuse d'un extrait d'une page web de cette agence, où elle indique en réalité que ces tests ne peuvent pas servir à évaluer si une personne infectée est encore contagieuse ou non. La Suède n'a pas banni les tests PCR L'AFP a contacté l'Agence de santé publique suédoise, la "Folkhälsomyndigheten", qui a confirmé le 20 mai 2021 que la Suède utilise toujours des tests PCR : "Environ 350 000 tests PCR par semaine ont été effectués en Suède en avril/mai", a indiqué son porte-parole Jon Pelling, "Au total, 9,7 millions de tests ont été effectués jusqu'à présent. L'objectif est de maintenir une capacité de test élevée pendant une longue période". "L'Agence suédoise de santé publique recommande de tester (les personnes suspectées d'être infectées) en cas de symptômes tels que la fièvre, des maux de gorge, une rhinite, des maux de tête, de la fatigue et des douleurs musculaires. Les tests peuvent également être indiqués en raison d'un contact avec un cas confirmé (de Covid-19)", a-t-il ajouté. Jon Pelling a également renvoyé l'AFP vers une page en anglais de l'Agence de santé publique, où il est recommandé aux personnes âgées de plus de 6 ans de se faire tester en cas de suspicion de Covid-19. Sur cette page, mise à jour au 24 mai 2021, l'agence confirme que "les tests PCR sont actuellement utilisés à grande échelle". Elle y rappelle que "les tests sont utilisés à des fins diagnostiques lorsque vous êtes malade et non pour voir si vous êtes guéri ou pour évaluer si vous êtes contagieux". Une infirmière effectue un test de dépistage PCR Covid-19 sur un patient à Saint-Symphorien-sur-Coise (Auvergne-Rhône-Alpes, France) le 9 novembre 2020 (AFP / Jean-Philippe Ksiazek)D'où vient cette fausse information ? Plusieurs publications en français et en anglais partagent un lien vers un article du site médias-presse-infos, décrit comme partageant "un nombre significatif de fausses informations" par l'outil Décodex du Monde. Cet article, titré "La Suède cesse d’utiliser les tests PCR : ils ne sont pas assez fiables" traduit une page en suédois de l'Agence de santé publique intitulée "Directives sur les critères d'évaluation de l'absence d'infection par le Covid-19". Le deuxième paragraphe indique en effet que "la technologie PCR utilisée dans les tests pour détecter le virus ne peut pas faire la différence entre le virus lorsqu'il a la capacité d'infecter les cellules et le virus lorsqu'il a été rendu inoffensif par le système immunitaire, et ils ne peuvent donc pas être utilisés pour déterminer si quelqu'un peut transmettre la maladie ou non. L'ARN des virus peut souvent être présent pendant des semaines (parfois des mois) après qu'une personne est tombée malade, mais cela ne signifie pas que cette personne peut toujours transmettre le virus". L'Agence ne demande pas la suppression de ces tests mais précise que le test PCR ne doit pas être utilisé pour déterminer si une personne est encore contagieuse. Dans un document disponible à droite de la page, elle précise que "les critères permettant de considérer qu'une personne n'est pas contagieuse se fondent principalement sur des critères cliniques et sur le temps écoulé depuis les premiers symptômes". Ainsi, les personnes positives au test PCR ou antigénique peuvent être considérées comme non contagieuses après au minimum 48 heures sans fièvre, si leur état s'améliore et si au moins 7 jours se sont écoulés depuis le début des symptômes. Cette durée peut s'allonger en fonction de la virulence des symptômes.Quant aux personnes asymptomatiques, elles peuvent être considérées comme non contagieuses 7 jours après leur premier test, "à moins qu'elles ne développent des symptômes peu après ou qu'elles aient eu récemment des symptômes compatibles avec le Covid-19". Comme expliqué dans un précédent article, on ne sait pas à ce jour exactement où se situe le seuil minimal de charge virale pour être symptomatique ou contagieux. Ces données sont également prises en compte dans d'autres pays. En Belgique, l'Institut de santé publique Sciensano reconnaît ainsi qu'un résultat positif à un test PCR peut être considéré comme le fruit d'une ancienne infection dans certains cas, décrits sur cette page. Dans un avis publié le 8 décembre 2020, le Risk assessment group (RAG), qui analyse le risque du virus pour la population sur la base de données épidémiologiques, indique que "les infections anciennes ne doivent pas déclencher le suivi des contacts (le traçage d'une personne potentiellement infectée) et ne doivent pas être comptés dans les nouveaux cas de la base de données de Sciensano". En France, la Haute Autorité de Santé explique qu'"il est possible que le virus persiste dans le tractus nasopharyngé pendant 6 à 8 semaines" et considère elle aussi que "la fin de la contagiosité ne doit pas être affirmée par un test PCR négatif".
(fr)
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