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Un communiqué de presse, relayé plusieurs centaines de fois sur Facebook depuis le 2 février, annonce le recrutement de près de 600 employés au port autonome de Kribi, dans le sud du Cameroun. Ce document est en réalité un faux, selon la société chargée de la gestion du port, qui dénonce une arnaque réalisée par des "individus sans foi ni loi"."Le port de Kribi recrute. Large diffusion. Ça peut aider une personne qui est dans le besoin", martèle l’auteur d’une publication partagée près de 700 fois sur des pages Facebook camerounaises depuis le début du mois de février (1, 2, 3, 4).Sous ce message : un prétendu communiqué de presse du Port autonome de Kribi (PAK), qui précise les besoins en recrutement de ce complexe portuaire en eaux profondes, situé à 35 kilomètres au sud de la cité balnéaire de Kribi, sur la côte camerounaise.Le recrutement est ouvert à "tous les Camerounais âgés de 21 à 45 ans", précise le communiqué, qui détaille les postes à pourvoir : 300 surveillants, 100 superviseurs, 145 gestionnaires de logistique et transport, 49 officiers marins. Soit un total de "594" postes. Capture d’une publication Facebook, réalisée le 15 février 2021Le communiqué, qui invite les candidats à déposer leurs CV par mail "avant le 18 février", comporte les éléments d’identification des documents officiels du port de Kribi : le logo, un tampon, la signature du directeur Patrice Melom…Pourtant, il s’agit bel et bien d’un faux, prévient un communiqué du 10 février, signé du directeur général du PAK. Selon Patrice Melom, le faux communiqué a été "publié par des individus sans foi ni loi" pour "jeter du discrédit sur une place portuaire qui monte en puissance et réalise des performances"."Le PAK dément avec la plus grande fermeté les informations non fondées contenues dans ce communiqué de presse", tranche-t-il. Communiqué de démenti diffusé par le Port autonome de KribiDu "phishing" pour récupérer des informations personnellesIl s’agit d’une tentative de "phishing" (ou hameçonnage) qui vise à récolter les informations personnelles d'internautes en vue de les vendre ou d’usurper leur identité.L’adresse e-mail renseignée dans le faux document (contact.pak@my.com) n’est pas la même que celle qui se trouve sur le site officiel du port. Les numéros de téléphone ne correspondent pas non plus. Informations disponibles sur le site web du Port de Kribi Les faussaires ont pu s’approprier les visuels officiels en les copiant depuis l’un des nombreux communiqués authentiques, diffusés sur le site du port (1,2,3). On y retrouve ainsi le logo, le tampon et la signature de M. Melom.Contactée par l'AFP le 17 février, l'Agence Nationale des Technologies de l’Information et de la Communication (ANTIC) a expliqué que ce genre de pratiques frauduleuses exposaient les auteurs à "un emprisonnement de six mois à deux ans et d’une amende de cinq millions à dix millions francs Cfa"."Nous recommandons déjà la prudence aux chercheurs demploi : quand vous recevez une information sur une offre demploi, ne vous empressez de postuler ou de la partager sans vous assurer de la véracité de ladite information", a ajouté l'ANTIC, organisme en charge de la régulation et du contrôle des réseaux de communications électroniques.Le PAK n’a pas fait d’annonce de recrutement de masse récemment, selon les recherches de l’AFP. Il est toutefois possible de candidater spontanément par l’intermédiaire d’un formulaire sur le site officiel du port.Depuis le début de sa collaboration avec Facebook en 2018, l'ANTIC a assuré à l'AFP avoir identifié 1714 faux comptes utilisés par des propagateurs de fausses annonces au Cameroun "et 1245 (comptes) ont déjà été supprimés" sur le réseau social.Le ministère des des Postes et Télécommunications a lancé en janvier 2021 une campagne de sensibilisation à la cybercriminalité, un phénomène qui "monte en puissance" au Cameroun, selon la ministre Minette Libom Li Likeng, citée par plusieurs médias (1,2,3). Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par MinpostelCameroun (@minpostelcameroun)Le port de Kribi régulièrement viséCes publications sont ventilées des centaines de fois dans un contexte économique marqué par un taux de chômage galopant chez les jeunes. Dans les principales villes Yaoundé et Douala, il "atteint parfois 24% et 35% respectivement", selon le Fonds camerounais de l’emploi.Le port autonome de Kribi (PAK), société à capital public, est chargée de la gestion du port en eaux profondes de la ville, située au sud du pays.Ce mastodonte fait régulièrement l’objet de fausses offres d’emploi, partagées à grande vitesse dans des groupes WhatsApp, selon des médias locaux (1,2).
(fr)
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