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  • 2022-12-20 (xsd:date)
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  • Non, boire du coca ne provoque pas d'avortement (fr)
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  • Boire du Coca-Cola ferait avorter ? C’est ce que laissent croire des messages diffusés sur les réseaux sociaux, affirmant que le célèbre soda déclencherait des interruptions de grossesse. Selon certains internautes, il pourrait même être utilisé comme contraceptif. C'est faux, selon des gynécologues-obstétriciens contactés par l’AFP qui conseillent une consommation raisonnable de cette boisson gazeuse compte tenu de sa forte teneur en sucre, mais ne lui trouvent pas d’effet abortif ni contraceptif."Tu vois une fille en train de boire Coca-Cola non glacé à la boutique, mon frère, tu assistes à un avortement en direct”, affirme un internaute camerounais. Il reprend ainsi une idée répandue sur les réseaux sociaux qui attribue des propriétés abortives à cette boisson gazeuse (1,2,…). Et certains internautes y croient, en témoignent les nombreux commentaires de jeunes filles espérant ainsi mettre un terme à leur grossesse. Capture d'écran Facebook réalisée le 18 décembre 2022Non nocif pris à dose raisonnable L'accès à l'avortement reste très inégal dans le monde et notamment en Afrique, où la plupart des pays ont mis en place des restrictions à l'interruption volontaire de grossesse (IVG), voire l'interdisent formellement. Faute de prise en charge médicale, beaucoup de femmes et de jeunes filles recourent à des alternatives clandestines. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses pages spécialisées proposent leurs services basés sur des pseudo-connaissances en pharmacopée traditionnelle et des recettes insolites (1), comme celle présentant le Coca-Cola comme une solution efficace, pour interrompre leur grossesse au péril de leur santé.Le Dr Joëlle Belaisch Allart, gynécologue et membre du Conseil français des gynécologues, juge "complètement aberrant" de penser que le Coca-Cola puisse faire avorter. Elle ne lui reconnaît “aucun effet abortif”, tout comme le professeur Cyril Huissoud, chef de service de gynécologie de l'hôpital femme-mère-enfant de Lyon.Il confirme que les édulcorants utilisés dans les sodas n’ont a pas d’effet abortif et n'entrainent aucun risque de fausse couche. Pour taire d’autres éventuelles rumeurs, il ajoute que le "Coca ne rend ni infertile ni fertile, ni pour la femme ni pour l’homme". Toutefois, le médecin souligne que ce type de boisson est à consommer avec modération car le sucre et la caféine qu'il contient peuvent être préjudiciables à la femme enceinte qui se trouve “déjà en déséquilibre glycémique”. Une publicité promouvant les avortements clandestins affichée sur un mur à Johannesburg, en Afrique du Sud, le 29 septembre 2020. ( AFP / LUCA SOLA)Un avis partagé par le Dr Mamadou Niang, gynécologue à la polyclinique Cheikh El Hadji Malick Sy, à Dakar. Selon lui, le Coca n’est pas mauvais en soi et ne provoque pas d’avortement. Mais sa "forte teneur en sucre n’est pas favorable à la femme enceinte" et peut l’exposer au risque de diabète gestationnel ainsi qu'à une macrosomie foetale (faire grossir le bébé)."De fait, les sodas comme le Coca-Cola sont donc à consommer raisonnablement "au même titre que le gâteau, la glace ou tout autre aliment très sucré", relève le Pr Huissoud qui note par ailleurs que "la caféine, -contenue à dose réduite dans le Coca- n’est pas déconseillée à la femme enceinte. Il y a moins de caféine dans le Coca que dans le café. Ce n’est pas une molécule à effet abortif”, ponctue-t-il en soulignant que tout excès nuit à la santé, "même boire 10 litres d’eau par jour par exemple". Comme ces précédents spécialistes, Nicole Callet, médecin gynécologue à l’institut Curie en France, affirme que pris à dose modérée, le Coca-Cola n’est pas un risque pour la femme enceinte. En revanche, consommé en quantité importante, "l’effet stimulant de cola et de caféine peut entraîner des insomnies, des effets d'excitations chez tout le monde y compris la femme enceinte". Selon l'OMS, les avortements non sécurisés sont à l'origine d'environ 39.000 décès chaque année dans le monde et entraînent l'hospitalisation de millions de femmes supplémentaires en raison de complications. La plupart de ces décès sont concentrés dans les pays à revenu faible - plus de 60% en Afrique et 30% en Asie - et parmi les personnes les plus vulnérables. Les données montrent que les restrictions en matière d'accès à l'avortement ne permettent pas de réduire le nombre d'avortements, selon l'OMS, qui affirme également que dans les pays où les restrictions sont les plus sévères, seul un avortement sur quatre est sécurisé, contre près de neuf sur dix dans les pays où la procédure est largement légalisée.Ce sont globalement les femmes d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Océanie qui bénéficient des législations les plus libérales, acquises parfois très récemment comme en Nouvelle-Zélande (dépénalisation en mars 2020). (fr)
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