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  • 2021-08-04 (xsd:date)
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  • Des vaccins anti-Covid qui n'empêchent pas de contracter le virus, une "première dans l'histoire" ? Attention à cette infox (fr)
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  • Des publications remettent en cause l'utilité de la vaccination contre le Covid-19, en arguant que ce serait la "première fois dans l'histoire de l'humanité" que des personnes vaccinées pourraient encore être infectées par des porteurs sains. Mais si les vaccins contre le Covid n'empêchent pas de contracter la maladie, ils limitent ce risque et évitent surtout le développement de formes graves. De plus, de nombreux vaccins utilisés en France contre d'autres virus ne préviennent pas non plus les contaminations, et se sont pourtant révélés très efficaces pour réduire la circulation de maladies infectieuses, rappellent des expertes interrogées par l'AFP."Pourla première fois dans l'Humanité, des gens en bonne santé peuvent transmettre une maladie qu'ils n’ont pas à d’autres gens qui sont vaccinés contre celle-ci!", écrit une internaute dans ce tweet publié le 28 juillet et relayé plus de 1.300 fois depuis. Sa publication a également été reprise sur Facebook . Capture d'écran prise sur Twitter le 03/08/2021 Capture d'écran prise sur Facebook le 03/08/2021  Ces dernières semaines, de nombreux internautes se sont également étonnés que le virus du SARS-CoV-2 puisse être contracté à l'issue d'un cycle vaccinal complet, et ont regretté de devoir continuer à appliquer les gestes barrières une fois vaccinés. Pourtant, il est faux de dire que c'est "la première fois" que des vaccins ne préviennent pas les infections par des porteurs sains, tout comme il est erroné de soutenir que ces sérums seraient inefficaces pour cette raison, ont expliqué deux expertes à l'AFP.Deux types d'immunité conférées par les vaccinsLes différents vaccins qui sont développés pour lutter contre des maladies peuvent en effet procurer deux types d'immunité. Dans le cadre d'une immunité dite "stérilisante", la réponse immunitaire engendrée par le vaccin va éliminer entièrement le virus de l'organisme. C'est le cas du vaccin contre la variole, qui a permis l'éradication de la maladie de la surface de la terre en 1980. Une immunité dite "effective" n'empêchera pas, en revanche, la contamination de l'organisme par un virus ni sa multiplication, mais elle préviendra le développement des principaux symptômes de la maladie.Or,les vaccins développés contre le Covid-19 à ce jour entraînent une immunité effective, et non stérilisante. "Même quand on est vacciné, il reste un risque d’attraper la Covid si on est exposé au virus (même si la maladie sera le plus souvent moins grave), et de le transmettre par la suite (même si votre contagiosité sera elle aussi diminuée)", détaille ainsi le ministère français de la Santé sur le site internet "Mes conseils Covid"."Le virus arrive dans le nez et devient dangereux dans les poumons. Or, ce que prévient le vaccin c’est la descente dans le système respiratoire jusqu'aux poumons, c’est pour ça qu’on est à presque 95% d’efficacité sur les formes graves" de la maladie, a expliqué le 3 août à l'AFP Claude-Agnès Reynaud, immunologiste à l'Inserm.Lire aussi : Les vaccins sont bien efficaces contre les formes graves du CovidSi l'immunité stérilisante reste l'objectif ultime de la recherche vaccinale, de nombreux vaccins utilisés aujourd'hui n'induisent, comme ceux contre le Covid-19, qu'une immunité effective . "La plupart des vaccins n’évitent pas complètement la transmission, c’est-à-dire que le système immunitaire n’agit que quand le virus ou la bactérie est dans l’organisme", a souligné le 3 août auprès de l'AFP Françoise Salvadori, maître de conférences en immunologie à l'université de Bourgogne et co-autrice de l'ouvrage Antivax - Histoire de la résistance aux vaccins du XVIIIe siècle à nos jours.Le vaccin contre la grippe saisonnière, dont la composition est actualisée tous les ans, ne permet par exemple "toujours pas d'éviter la maladie" mais "réduit le risque de complications graves ou de décès", comme le note le site vaccination-info.service.fr. Le vaccin contre la diphtérie procure également une immunité effective, note Françoise Salvadori, et a pourtant permis à cette maladie hautement contagieuse dedisparaître en France métropolitaine. Il existe en revanche encore des signalements de cas isolés en France, à Mayotte notamment. "Le fait d’être vacciné contre la diphtérie n’empêche pas de contracter la bactérie, mais ce vaccin induit des anticorps qui neutralisent la toxine, car c’est la toxine diphtérique qui tue. Et, aujourd'hui, la maladie n’est plus un problème de santé publique", souligne la docteure en immunologie et en virologie. Par ailleurs, si les vaccins contre le Covid-19 ne peuvent pas empêcher le virus d'entrer dans l'organisme, ils limitent le risque de transmission, soulignent de récents travaux. Plusieurs études (1, 2, 3 ) portant sur des données analysant les campagnes de vaccination, en particulier au Royaume-Uni et en Israël, ont montré que les vaccins anti-Covid présentaient non seulement une efficacité contre les formes graves et symptomatiques de la maladie,mais aussi que les vaccins ont permis de diminuer les risques de contamination."Toutes les études montrent que la charge virale, - c’est-à-dire la quantité de virus - est moins grande chez les vaccinés, ce qui veut dire que la contagiosité est moindre", détaille Claude-Agnès Reynaud.La situation s'est toutefois un peu plus complexifiée avec l'apparition du variant Delta, considéré comme extrêmement contagieux. Son degré de contagiosité fait en effet craindre une baisse du niveau de protection des vaccins existants et un rebond de la circulation et de la transmission du virus, parmi les personnes vaccinées comme non vaccinées. Un médecin prépare une dose de vaccin Pfizer/BioNTech dans un centre de vaccination de Lille, le 30 juillet 2021 ( AFP / DENIS CHARLET)Le fait que des porteurs sains puissent encore transmettre le virus ne remet pas en cause l'intérêt de la vaccination, notent enfin les expertes. "Dans le passé on ne parlait pas ou peu des vaccins qui induisent encore des contaminations, parce qu’on ne réalisait pas de test PCR qui permettraient de le constater", met en avant Françoise Salvadori. Pour les spécialistes, il reste toutefois important de ralentir au maximum la circulation du virus en continuant d'appliquer les gestes barrières et la distanciation sociale car "chaque personne qui héberge le virus fournit une aire de jeux pour le virus qui va risquer de muter".A la date du 4 août, 42.862.858 Français ont reçu au moins une injection anti-Covid et 35.769.194 personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 53% de la population totale), selon les chiffres du ministère de la Santé. (fr)
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