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  • 2021-07-28 (xsd:date)
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  • Non, il n'y a pas deux fois et demie plus de femmes que d'hommes sur Terre (fr)
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  • Des publications partagées plus de 300 fois sur Facebook prétendent qu'il  y aurait "2 milliards d'hommes pour 5 milliards de femmes" sur la planète. Certains internautes utilisent cet argument pour souligner le bien-fondé de la polygamie. Or ces chiffres sont faux: selon l'ONU, qui effectue des estimations tous les trois ou quatre ans et dont les dernières données remontent à 2019, la planète compte 3,824 milliards de femmes et 3,889 milliards d’hommes.Il y aurait "2Milliards d'hommes pour 5milliards de femmes",  voire "6'5 Milliards des femmes sur 2'5 Milliards d'hommes sur la terre", affirment plusieurs internautes sur Facebook dans des publications partagées plus de 300 fois depuis le 21 juillet (1, 2, 3, 4...). Des chiffres qui conduisent certains internautes à condamner celles qui "exigent encore la monogamie".  Capture d'écran d'une publication Facebook réalisée le 28 juillet 2021Des chiffres fantaisistesPourtant, rien ne permet d'affirmer qu'il y a plus du double de femmes que d'hommes sur Terre. Une infox très similaire avait déjà circulé en décembre 2019, vérifiée par l'AFP. A l'époque, la rumeur reposait sur une capture d'écran factice d'un rapport de l'ONU, mettant en avant des chiffres eux aussi inventés. Contactée, l'organisation internationale avait redirigé l'AFP vers son rapport "World Population Prospects 2019". Selon ce dernier, la population mondiale s’élevait cette année-là à 7,713 milliards d'êtres humains, dont 3,824 milliards de femmes et 3,889 milliards d'hommes. Selon les derniers données mises en ligne sur le site des Nations Unies, ces chiffres ont légèrement évolués, sans que ces proportions soient modifiées: il y a désormais 3,905 milliards de femmes et 3,970 milliards d'hommes sur la planète - des chiffres très éloignés de ceux qui circulent depuis le 21 juillet sur Facebook.  Capture d'écran du site du "Department of Economic and Social Affairs Population Dynamics" de l'ONU, réalisée le 28 juillet 2021Polygamie et désinformation font bon ménageLes fausses informations sur la polygamie sont monnaie courante en Afrique. En mai 2019, une rumeur selon laquelle les sujets du roi Mswati III - le dernier monarque absolu en Afrique, marié à 14 femmes - devraient prendre une deuxième épouse sous peine d’être emprisonnés avait circulé sur les réseaux sociaux, provoquant la colère du royaume d'eSwatini, dont il est le souverain. Quelques mois plus tard, des internautes avaient affirmé sur Facebook qu'une association avait été créée par des femmes au Sénégal afin de militer pour le droit à la polygamie. Une rumeur dénuée de tout fondement, selon la préfecture de Dakar.En janvier 2021, l'Erythrée a été à son tour victime d'une fausse information affirmant que la polygamie allait devenir obligatoire dans ce pays autoritaire, et que toute dérogation à cette loi serait passible de prison. Le gouvernement avait alors dénoncé une rumeur récurrente et erronée. Une pratique extrêmement marginale au niveau mondialLa polygamie, qui désigne un régime matrimonial dans lequel une personne est liée au même moment à plusieurs conjoints, est principalement répandue en Afrique et au Moyen-Orient, comme le montre cette carte du think tank Pew research center, établie dans le cadre d’une recherche sur la polygamie dans le monde entre 2010 et 2018. Selon ce centre de recherche américain, le nombre de foyers polygames est supérieur à 30% dans certains pays d’Afrique de l’Ouest, comme le Mali (34%) et le Burkina Faso (36%). Au niveau mondial, le pourcentage de foyers polygames ne dépasse pas en revanche les 1,5%. Carte intitulée “vivre dans des ménages polygames est rare dans plusieurs endroits”. En orange, apparaissent les pays où la polygamie est la plus répandue. Capture d’écran sur le site Pew Research Center, prise le 21 janvier 2021Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), "la polygamie a diminué au cours des dix dernières années mais reste courante en Afrique de l’Ouest", principalement "en milieu rural", où elle est reconnue par le droit coutumier voire par la loi civile.Plusieurs pays, comme le Sénégal, la Mauritanie ou le Tchad, reconnaissent officiellement les mariages polygames, qui y ont un caractère légal. Dans d’autres pays, comme la Côte d’Ivoire, la Guinée ou le Ghana, épouser plusieurs femmes est en principe "interdit par la loi civile, mais répandus en pratique".  Capture d’écran du site de l’OCDE, réalisée le 25 janvier 2021 (fr)
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