PropertyValue
?:author
?:datePublished
  • 2022-09-09 (xsd:date)
?:headline
  • Cette "déclaration mondiale sur le climat" qui nie l'urgence climatique véhicule des affirmations trompeuses (fr)
?:inLanguage
?:itemReviewed
?:reviewBody
  • Une "déclaration mondiale sur le climat", qui aurait été signée par "1.200 scientifiques" et très largement partagée sur les réseaux sociaux depuis fin août entend remettre en cause le consensus scientifique sur l'origine humaine du dérèglement climatique. Mais attention : parmi ses signataires, seule une toute petite minorité est constituée de scientifiques travaillant sur le climat, tandis que certains ont des liens avec l'industrie pétrolière ou avec des organisations notoirement climatosceptiques. Les allégations mises en avant, qui sont trompeuses ou infondées, vont à l'encontre du consensus scientifique sur le dérèglement du climat, et ont déjà fait l'objet de vérifications de l'AFP. Le réchauffement climatique est "sans équivoque" et il est "incontestable que l'influence humaine a réchauffé l'atmosphère, les océans et les terres", a redit le Giec dans ses derniers rapports."Il n'y a pas d'urgence climatique", assène le titre de cette déclaration, dont le sous-titre ajoute qu'"un réseau mondial de plus de 1200 scientifiques et spécialistes a préparé ce message urgent. La science du climat devrait être moins politique, tandis que les politiques climatiques devraient être plus scientifiques".Ce document a été largement partagé sur Facebook (1, 2), sur Twitter (1, 2, 3, 4), et relayé sur de nombreux blogs (1, 2, 3, 4) depuis la fin du mois d'août. Capture d'écran Twitter, prise le 09/09/2022 Capture d'écran Twitter, prise le 09/09/2022   Capture d'écran du blog "Résistance Républicaine", prise le 09/09/2022Elle a aussi largement circulé en anglais sur Facebook, Instagram et Twitter.Des liens avec l'industrie pétrolièreLa déclaration est en réalité une version actualisée d'un texte déjà publié en 2020 par la "Climate Intelligence Foundation" (ou "Clintel"), basée aux Pays-Bas et fondée en 2019 par Guus Berkhout, un géophysicien à la retraite qui a travaillé pour le géant pétrolier Shell, et par Marcel Crok, qui se présente comme un journaliste.Clintel se décrit comme une "fondation indépendante" et présente les signataires de sa déclaration comme "une large variété de scientifiques compétents". Clintel et ses fondateurs diffusent régulièrement des contenus remettant en cause l'urgence climatique, ou l'origine humaine du dérèglement du climat, note le média anglophone DeSmog, spécialisé depuis 2006 dans les sujets sur le climat et l'environnement; et en particulier la lutte contre la désinformation dans ce domaine.Selon des enquêtes publiées dans des médias néerlandais (1, 2), certains travaux climatosceptiques de Guus Berkhout ont pu être financés grâce à de l'argent provenant d'entreprises pétrolières, dont Shell, ExxonMobil, BP, Total et Saudi Aramco. Ce que les fondateurs de Clintel démentent toutefois. "Clintel n'a jamais reçu un centime de l'industrie pétrolière", s'est défendu Marcel Crok dans un mail à l'AFP, le 2 septembre 2022.Parmi les cinq entreprises pétrolières citées dans les enquêtes des médias néerlandais, Shell a déclaré à l'AFP qu'elle n'était "pas au courant" d'éventuels financements des travaux de Guus Berkhout. L'américain ExxonMobil a également déclaré que l'affirmation selon laquelle elle aurait financé Clintel était "inexacte". Interrogées par l'AFP au sujet de leur financement des travaux de Clintel et de Guus Berkout, les trois autres entreprises ont refusé de commenter. Le logo du géant pétrolier Shell, le 8 mars 2022 en Allemagne ( AFP / Ina FASSBENDER)Cependant, au moins sept des signataires de cette "déclaration mondiale sur le climat" ont travaillé pour Shell et huit autres dans l'industrie pétrolière, selon les mentions figurant à côté de leurs signatures dans le document. Marcel Crok a également confirmé à l'AFP que Guus Berkhout avait lui-même travaillé pour le géant pétrolier britannique, "il y a environ 40 ans".Les noms de treize autres ingénieurs et géologues pétroliers figurent parmi les signataires, ainsi que ceux de plusieurs spécialistes des mines.Plusieurs personnes identifiées comme signataires ont aussi des liens, directement mentionnés sur le site ou documentés ailleurs en ligne, avec des groupes américains ouvertement climatosceptiques : le Heartland Institute, le Competitive Enterprise Institute et le Cato Institute.Ces trois groupes ont reçu des financements du géant pétrolier ExxonMobil, selon des documents relatifs aux donateurs et aux impôts rendus publics par Greenpeace (1, 2, 3). ExxonMobil aété accusée de "saboter" la science pour protéger ses activités liées aux combustibles fossiles, une accusation que l'entreprise rejette en bloc.Une dizaine de climatologuesLa déclaration est suivie d'une liste d'environ 1.200 signataires issus de 40 pays. Parmi eux, au 7 septembre 2022, 1.007 sont vivants et six sont mentionnés comme décédés (depuis leur signature de versions antérieures de la déclaration). Mais comme nous allons le voir, seule une petite partie d'entre eux sont des scientifiques et seule une poignée sont des spécialistes du climat. Comme le font remarquer des publications sur les réseaux sociaux, l'un des signataires est Ivar Giaever, co-lauréat du prix Nobel de physique en 1973, pour ses travaux sur les supraconducteurs. Mais on ne trouve pas trace d'articles scientifiques liés au climat signé par lui,comme on peut le voir via Google Scholar, qui permet de chercher des publications scientifiques disponibles en ligne.Selon un décompte réalisé par l'AFP des signataires de la déclaration, seule une dizaine d'entre eux est explicitement présentée comme des climatologues ou des scientifiques travaillant sur le climat, soit moins d'un pour cent du total. Quelques autres se décrivent comme des spécialistes de la paléoclimatologie et des sciences de l'atmosphère.On y trouve près de 40 géophysiciens, 130 géologues et 200 ingénieurs travaillant dans des domaines variés, ainsi que plusieurs mathématiciens, médecins et agronomes. Capture d'écran de quelques signataires de la Déclaration mondiale du climat, prise le 07/09/2022Parmi les différentes professions des autres signataires, figurent celles de pêcheur, pilote de ligne, sommelier, musicien, avocat, linguiste, enseignant à la retraite, urologue, psychanalyste et au moins trois représentants de syndicats de travailleurs de l'énergie.Le site spécialisé dans la vérification des affirmations liées au climat Climate Feedback, dans un article analysant une version antérieure de la déclaration, l'avait qualifiée de "biaisée", soulignant le nombre important de personnes travaillant dans le secteur des combustibles fossiles figurant parmi les signataires.La dernière version de la déclaration de Clintel, devenue virale sur internet ces dernières semaines, a aussi fait l'objet d'une vérification par Climate Feedback. "Compte tenu du volume d'affirmations inexactes avancées dans la lettre... il est peut-être surprenant que '1.200 scientifiques et spécialistes' soient d'accord avec son contenu. Néanmoins, il est instructif d'examiner les affiliations des signataires", notent les auteurs de Climate Feedback.Les rapports du GIEC, références sur le climatLa "déclaration mondiale sur le climat", dont le contenu est résumé sur une page (la trentaine d'autres pages du document reprenant les noms des signataires) ne reflète pas les connaissances, largement documentées, sur le réchauffement climatique connues en 2022. Le GIEC est la référence mondiale sur le climat. Créé en 1988 par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue), ce groupe d'experts réunit des milliers de spécialistes des sciences de l'atmosphère, océanographes, glaciologues, économistes... et a reçu le prix Nobel de la Paix en 2007.Le GIEC est divisé en trois groupes d'experts, nommés par les différents gouvernements et organisations internationales : le premier étudie les preuves scientifiques du réchauffement, le deuxième ses impacts et le troisième présente les solutions envisageables pour l'atténuer.Le budget annuel du GIEC est d'environ six millions d'euros et la base de contributions volontaires des Etats-membres, indique le site du ministère de la Transition écologique. La contribution de la France s'élève à un million d'euros et est alimentée par trois ministères : celui de la Transition écologique, celui des Affaires étrangères, et celui de la Recherche.Le site du ministère de la Transition écologique précise également que "les groupes de travail sont composés de scientifiques s'engageant bénévolement comme experts". Comme le décrit aussi l'École nationale de la statistique et de l'administration économique (Ensae), les scientifiques sont "sélectionnés par le bureau du GIEC sur la base de critères scientifiques à partir d'une liste proposée par les Etats. Ils ne reçoivent aucune rémunération supplémentaire pour ce travail".Contrairement aux idées reçues, le GIEC ne produit pas d'études à proprement parler. Son rôle est de se plonger dans les milliers de publications scientifiques consacrées au sujet, expertiser les dernières connaissances, et présenter une synthèse équilibrée aux décideurs."Les experts du GIEC se basent uniquement sur des papiers évalués par des pairs", avait expliqué le 3 août à l'AFP le climatologue Xavier Fettweis. "A chaque rapport, des scientifiques forment des équipes chargées de différents chapitres. Ensuite, toute la communauté scientifique est appelée à examiner ces chapitres et il y a des réunions dans chaque pays."Le GIEC explique d'ailleurs tout ce processus sur son site internet : comment il sélectionne ses auteurs, sur quels documents le GIEC se fonde, comment fonctionne son processus d'examen, comment il approuve les rapports... Capture d'écran du site du Giec, réalisée le 26/08/2022Dans le premier volet de son dernier rapport d'évaluation, publié le 9 août 2021, le GIEC affirmait que le réchauffement climatique est "sans équivoque" et qu'il est "incontestable que l'influence humaine a réchauffé l'atmosphère, les océans et les terres".Dans son cinquième rapport, il écrivait qu'il est "extrêmement probable que plus de la moitié de l'augmentation observée de la température moyenne à la surface du globe" de 1951 à 2010 ait été causée par l'activité humaine.Pour être le plus précis possible sur le degré de consensus sur une certaine conclusion, le GIEC utilise d'ailleurs une liste de qualificatifs en fonction du niveau de confiance, indiqués en italique dans ses rapports. Capture d'écran de "la note d'orientation sur les incertitudes" du Giec, réalisée le 25/08/2022"Les termes suivants servent à indiquer la probabilité d'un résultat : quasiment certain, probabilité de 99–100 %, très probable 90–100 %, probable 66–100 %, à peu près aussi probable qu'improbable 33–66 %, improbable 0–33 %, très improbable 0–10 %, exceptionnellement improbable 0–1 %. Des termes supplémentaires (plus probable qu'improbable >50–100 %, et plus improbable que probable 0–<50 %) peuvent également être employés", décrit le GIEC.L'origine humaine du réchauffement climatique est ainsi classée par le GIEC dans la catégorie "extrêmement probable" ("very likely") signifiant donc une probabilité comprise entre 90 et 100%.On retrouve cette tendance dans des graphiques contenus dans le rapport du GIEC publié en août 2021. Selon le dernier rapport du Giec, le réchauffement climatique observé ne peut être reproduit que dans des simulations incluant l'effet de l'activité humaine ( AFP / Eléonore HUGHES, Valentina BRESCHI, Laurence SAUBADU, Simon MALFATTO)De nombreux messages sur les réseaux sociaux remettent en doute le consensus des climatologues, selon lequel les humains sont à l'origine du réchauffement climatique. Cependant, trois analyses d'études climatiques réalisées ces dernières années montrent bien que le consensus est proche de 100 % (ici, ici et ici), comme le rappelait cet article.La notion d'urgence climatique est par exemple expliquée ici. Le secrétaire général de l'ONU António Guterres l'a notamment évoquée en avril 2022. De allégations trompeuses sur le climatMalgré ce consensus, le texte de la "déclaration mondiale sur le climat" laisse à penser que certains aspects du changement climatique sont encore sujets à débat. "Ce n'est pas le nombre d'experts mais la qualité des arguments qui compte", assure ainsi la déclaration publiée sur le site de Clintel.Elle comprend une série d'allégations qui ont été démenties à plusieurs reprises par des experts travaillant sur climat, sans proposer de sources qui pourraient justifier les affirmations mentionnées. L'AFP et d'autres médias et organisations avaient déjà vérifié plusieurs de ces affirmations :1. "Le climat de la Terre varie depuis que la planète existe, avec des phases naturellement plus froides et plus chaudes... Par conséquent, il n'est pas surprenant que nous connaissions actuellement une période de réchauffement" : trompeurSelon les experts cités dans cet article de vérification de l'AFP, l'augmentation des températures mondiales au cours des 150 dernières années a été anormalement forte, sous l'effet des émissions de carbone consécutives à l'industrialisation.Ed Hawkins, professeur de climatologie à l'Université de Reading, expliquait que des fluctuations de température comparables au réchauffement actuel ne se sont pas produites à cette échelle de temps au cours des 10.000 dernières années."Les températures mondiales ont oscillé dans une large fourchette par le passé, mais ces changements mettent des dizaines de milliers d'années à se produire", soulignait-il. "Nous comprenons qu'il existe des causes naturelles à ces cycles, en raison de l'orbite de la Terre autour du soleil. Les climatologues étudient cela depuis des siècles.""Ce que nous voyons au cours des 2.000 dernières années est un déclin très léger, puis tout à coup vers la fin, on voit une augmentation rapide de la température, bien au-dessus de tout ce que nous avons vu au cours des 2.000 dernières années", notait-il. "L'affirmation selon laquelle c'est normal n'est tout simplement pas vraie - c'est très anormal quand on regarde les données mondiales, bien au-delà de tout ce que nous avons vu au cours des 2.000 dernières années en termes de rapidité et de cohérence", concluait-il.On retrouve cette tendance dans des graphiques contenus dans le rapport du GIEC publié en août 2021. Capture d'écran de graphiques du rapport du Giec2. "Le monde s'est réchauffé beaucoup moins que ce que prévoit le GIEC sur la base de modélisations anthropiques forcées... La politique climatique repose sur des modèles inadéquats" : infondéDepuis le premier rapport, les projections du GIEC se sont pourtant avérées plutôt correctes, expliquait début août Xavier Fettweis à l'AFP. "Quand on regarde les projections du GIEC des rapports de 2001 et de 2007, le réchauffement anticipé est exactement celui qu'on observe", a déclaré le climatologue dans cet article de vérification.Plusieurs climatologues ont comparé les projections des experts du GIEC avec les températures réellement observées, expliquait déjà Libération en 2019.Ainsi, les auteurs d'un article publié sur la plateforme Carbon Brief (financée par la Fondation européenne pour le climat) estimaient en 2017 que "les modèles climatiques publiés depuis 1973 ont généralement été assez bons dans la prévision du réchauffement futur. Si certains étaient trop faibles et d'autres trop élevés, ils présentent tous des résultats raisonnablement proches de ce qui s'est réellement produit, en particulier lorsque les écarts entre les concentrations de CO2 prévues et réelles et les autres forçages climatiques sont pris en compte".Dans le premier chapitre du sixième rapport d'évaluation du GIEC, les scientifiques ont établi un schéma comparant les projections des courbes de températures de précédents rapports du groupe avec celles de plusieurs climatologues - tels que Syukuro Manabe ou James Hansen - et les températures réellement observées.On observe que les projections correspondent assez bien aux températures réellement observées, avec des différences qui n'excèdent pas 0,2°C.3. "Une augmentation de CO2 est bénéfique pour la nature, verdissant notre planète. L'augmentation de CO2 dans l'air a favorisé la croissance de la biomasse végétale mondiale" : trompeur L'argument selon lequel le CO2 serait bénéfique pour la nature repose sur une confusion entre le CO2 biologique et le CO2 émis par les activités humaines, comme détaillé dans cet article de vérification.Le CO2 est effectivement un gaz dit "naturel", comme la vapeur d'eau, c'est-à-dire qu'il existait déjà dans l'atmosphère bien avant l'apparition de l'homme sur la planète."Il y a bien sûr une partie du cycle du carbone qui est naturelle", expliquait ainsi Sonia Seneviratne, professeure en sciences climatiques à l’école polytechnique fédérale de Zurich en juin à l'AFP. "Si on ne brûlait pas d'énergies fossiles, il y aurait forcément du CO2 dans l'atmosphère. Les plantes, par exemple, capturent du CO2 par photosynthèse. Puis du CO2 est réémis lors de leur décomposition. Ce sont des phénomènes naturels", ajoute-t-elle.Ce gaz participe également au fonctionnement de notre organisme : "Quand on respire, on inspire de l'oxygène et on relâche du CO2", confirme le directeur de recherche à l'ENS, expert carbone et climat, Pierre Friedlingstein."Le problème", souligne Sonia Seneviratne, "est qu'on a désormais un apport additionnel de CO2 dans l'atmosphère qui vient de la combustion d'anciens déchets végétaux : le pétrole, le gaz ou le charbon étaient à l'origine des plantes qui ont capturé du CO2, sous forme organique, qui est resté stocké sur la planète. Lorsqu'on les brûle, on relâche un apport additionnel de CO2 dans l'atmosphère qui va y rester des centaines à des milliers d'années, et comme c'est un gaz à effet de serre, il induit un déséquilibre dans notre système climatique.""Avec les combustibles fossiles, on émet du CO2 qui a été retiré de l'atmosphère il y a des millions d'années et qu'on réinjecte maintenant : ça ne fait que ramener le CO2 de là où il était il y a 50 millions d’années", complétait Pierre Friedlingstein.Le CO2 n'est donc pas dangereux en tant que tel, mais lorsque sa concentration dans l'atmosphère est élevée, il contribue au réchauffement de la planète au même titre que le méthane ou le protoxyde d'azote qui sont, eux aussi, des gaz à effet de serre (GES)."Comme la Terre se réchauffe à la suite du rayonnement solaire, elle émet de la chaleur en réponse, qui repart dans l'espace. Les gaz à effet de serre empêchent cette chaleur de s'en aller, un peu comme une couverture. Plus on a de GES, plus cette couverture est épaisse. C'est pour ça qu'on a une augmentation de la température", détaillait Sonia Seneviratne.Cette augmentation de la température terrestre a des effets néfastes et dangereux sur la biodiversité, les populations, l'agriculture ou encore les ressources en eau. Selon les experts cités dans cet article de l'équipe de vérification germanophone de l'AFP, les plantes ne peuvent en effet traiter qu'une part limitée de l'excès d'émissions de dioxyde de carbone, et souffrent des effets du changement climatique.Les rapporteurs du GIEC indiquent dans leur dernier rapport que ces impacts, déjà observables depuis plusieurs années, vont continuer à se multiplier et à s'intensifier si le changement climatique se poursuit au même rythme. La forêt près du village de Roche, en Suisse, affectée par la sécheresse, le 23 août 2022 ( AFP / Fabrice COFFRINI)4. "Il n'existe aucune preuve statistique que le réchauffement climatique intensifie ou rend plus fréquents les ouragans, les inondations, les sécheresses et les autres catastrophes naturelles" : infondéDes scientifiques du World Weather Attribution (WWA), qui visent à évaluer le rôle du dérèglement climatique en utilisant des méthodes dont l'analyse d'ensembles de données historiques, ont calculé que diverses catastrophes naturelles étaient rendues plus probables en raison du changement climatique, notamment les inondations et les tempêtes. Leurs méthodes sont détaillées dans cet article de l'équipe anglophone de vérification de l'AFP sur les incendies forestiers.Par ailleurs, les experts du GIEC indiquent dans leur dernier rapport que les impacts du réchauffement climatique, déjà observables depuis plusieurs années, vont continuer à se multiplier et à s'intensifier si le changement climatique se poursuit au même rythme.Ainsi, 1/3 des espèces pourrait s'éteindre d'ici à 2070, la production de maïs devrait chuter de 1/5 à 1/3 d'ici la fin du siècle et les récifs coralliens, qui ont déjà atteint la limite de leur adaptation, pourraient totalement disparaître d'ici à 2040 si le seuil des +1,5°C est franchi.L'existence du changement climatique causé par l'homme est régulièrement remise en question par des utilisateurs sur les réseaux sociaux. L'AFP a déjà vérifié des affirmations erronées prétendant ce n'est pas l'activité humaine mais le soleil ou les modifications de l'orbite terrestre qui sont responsables du réchauffement climatique ou encore que les émissions de CO2 n'ont rien à voir avec le changement climatique. (fr)
?:reviewRating
rdf:type
?:url