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  • 2021-06-16 (xsd:date)
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  • Attention à cette publication sur des "preuves" de la nocivité des vaccins anti-Covid au Royaume-Uni (fr)
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  • Le régulateur britannique des médicaments disposerait d'assez de "preuves", selon une publication Facebook, pour déclarer que les vaccins contre le Covid-19 sont "dangereux" pour l'homme. Cette affirmation s'appuie toutefois sur un document sans valeur scientifique et sur une interprétation trompeuse des signalements d'effets indésirables post-vaccination. La nouvelle serait "énorme!": les autorités sanitaires britanniques disposeraient de "suffisamment de preuves" pour déclarer les vaccins contre le Covid-19 "dangereux" pour l'homme et pour ordonner la suspension de la campagne d'injections en cours dans le pays.L'affirmation, relayée dans une publication partagée sur Facebook plus de 700 fois depuis le 13 juin, s'appuie exclusivement sur ce qui est présenté comme "un rapport urgent" établi par une société médicale, l'Evidence-Based Medicine Consultancy (EbMC), et transmis à l'Agence de régulation des produits médicaux et de santé britannique (MHRA). Le post a été également vu plus de 30.000 fois sur la chaîne Telegram de Silvano Trotta, l'une des figures de proue de la sphère complotiste en France. Cette publication est trompeuse: ce "rapport" ne fait que compiler les données officielles sur des effets secondaires signalés après la vaccination au Royaume-Uni et en fait une interprétation trompeuse en évoquant des décès "attribués" aux vaccins, comme l'ont déjà fait d'autres publications vérifiées par l'AFP.La publication émane par ailleurs d'une médecin britannique qui promeut l'ivermectine pour soigner le le Covid-19, à rebours des recommandations de l'OMS et relayée par un collectif de médecins américains qui diffuse de fausses informations sur la pandémie.Ce qui est présenté comme un "rapport" est en réalité un courrier de 11 pages adressé à au régulateur britannique des médicaments par le Dr Tess Lawrie, directrice d'EbMC qui se présente sur son site internet comme une société "indépendante de recherche médicale". Dans ce courrier daté du 9 juin, ce médecin assure donc que la MHRA "dispose de suffisamment de preuves pour déclarer les vaccins contre le Covid-19 dangereux" et appelle à suspendre la campagne d'injections, qui a débuté dans le pays début décembre.En guise de preuves, son courrier fait état du "nombre élevé de décès attribués au Covid-19" et avance le chiffre de 1.253 morts entre le 4 janvier et le 26 mai. Ces chiffres sont compatibles avec les données collectées par le MHRA (1.295 décès au 2 juin selon les calculs de l'AFP) mais leur interprétation est trompeuse: les signalements d'effets secondaires, dont les décès, font partie du travail de pharmacovigilance des autorités mais ne suffisent pas à établir un lien de causalité avec les vaccins.C'est explicitement ce que dit la MHRA dans chacun de ses rapports de suivi sur les vaccins anti-Covid."Le signalement d'une ADR (réaction indésirable à un médicament, ndlr) (...) ne signifie pas nécessairement qu'elle a été causée par le vaccin mais simplement que la personne qui a fait le signalement soupçonne que ce soit le cas. Des maladies pré-existantes ou non-diagnostiquées peuvent aussi être des facteurs", assure l'agence britannique, selon qui ces signalements ne doivent "pas être utilisés pour comparer la sûreté des différents vaccins". Capture d'écran le rapport de la MHRA du 3 juin sur le vaccin Pfizer BioNtechContrairement à ce qu'affirme le "rapport", les décès signalés aux autorités n'ont donc pas été formellement "attribués" aux vaccins.Contactée par l'AFP le 16 juin, la MHRA assure au contraire que les vaccins ont sauvé des "milliers de vies" et rappelle qu'"aucun médicament ou vaccin n'est sans risques". "Nous continuons de penser que les bénéfices du vaccin sont supérieurs aux risques pour la majorité de la population", a indiqué une porte-parole dans un courriel. Couplée à un confinement strict de plusieurs mois, la vaccination au Royaume-Uni s'est accompagnée d'une très nette décrue de l'épidémie, qui a tué plus de 127.000 personnes dans le pays, le plus endeuillé d'Europe. Au total, quelque 72 millions de doses de vaccins ont été administrées au Royaume-Uni à ce jour, majoritairement de l'AstraZeneca.Selon des estimations officielles arrêtées à fin mai, la vaccination a permis d'éviter la mort de 14.000 personnes âgées de plus de 60 ans. Londres a par ailleurs dû, le 14 juin, repousser de quatre semaines la levée des dernières restrictions sanitaires face à la poussée du variant Delta. Même s'il conclut à la nocivité des vaccins, le "rapport" mentionné dans le post admet lui-même, paradoxalement, que les signalements faits aux autorités "ne doivent pas être interprétés comme signifiant que le médicament en question a causé l'effet observé ou serait dangereux". Extrait du "rapport"Au-delà du contenu de ce document, il faut aussi noter qu'il est relayé, dans le post Facebook, par "America's Frontline Doctors", un collectif autoproclamé de médecins épinglé par l'AFP pour avoir diffusé de fausses informations --reprises par Donald Trump-- sur l'hydroxychloroquine (ici en anglais) et plus généralement sur la pandémie. Comme le rappelait une dépêche de l'AFP en juillet 2020, une membre de ce collectif, le Dr Stella Immanuel, avait déclaré dans une vidéo en 2015 que certains dirigeants des Etats-Unis "n'étaient même pas humains" et étaient dotés d'"esprits reptiliens", "mi-humains, mi-extra-terrestres".16 juin 2021 Ajoute réaction de la MHRA (fr)
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