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  • 2021-03-16 (xsd:date)
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  • Cette photo a été prise à Bouaké en 2016 et non à Séguéla après la mort d'Hamed Bakayoko (fr)
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  • Une photo partagée plusieurs centaines de fois sur Facebook depuis le 12 mars prétend montrer une scène de pillage d’une banque ivoirienne à Séguéla, fief du Premier ministre Hamed Bakayoko, lors de manifestations consécutives à l'annonce de son décès. C’est faux : ce cliché a été pris à Bouaké, dans le centre de la Côte d’Ivoire, lors de manifestations en 2016 contre la hausse du prix de l'électricité. Lors des récentes manifestations à Séguéla, aucune banque n’a été pillée ni saccagée. Une vingtaine de personnes sont amassées devant une agence de la banque "NSIA", dont les vitres et les portes ont été cassées. Certains entrent ou ressortent, d’autres ramassent des feuilles blanches qui jonchent le trottoir devant l’établissement... Selon une publication Facebook du 12 mars, cette photo a été prise à Séguéla, fief politique et familial du Premier ministre ivoirien Hamed Bakayoko, au lendemain de l’annonce de sa mort."Des manifestants pillent l’agence NSIA de la ville", décrit l’auteur de ce post, pour qui ces incidents sont l'œuvre de "jeunes gens" et de "ressortissants de cette ville qui sont très très en colère". "Il n’y a pas que NSIA qui a subi cette furie d’ailleurs", ajoute cet internaute, qui accompagne son message d’une série de photos d’Hamed Bakayoko en cravate et chemise blanche. Capture d’écran Facebook, réalisée le 15 mars 2021Hamed Bakayoko, dit "Hambak", est décédé le 10 mars des suites d'un cancer foudroyant e Allemagne, où il était hospitalisé. La mort de cet homme de 56 ans, populaire et apprécié au-delà des clivages politiques, a suscité une vague d’émotion dans toute la Côte d’Ivoire, et particulièrement dans sa ville natale : Séguéla, dans le nord du pays, où le Premier ministre venait d’être élu député malgré son hospitalisation. M. Bakayoko, qui était également ministre de la Défense, avait été évacué vers la France le 18 février par avion spécial pour raisons médicales. Avant l’annonce de son décès, très peu d’informations avaient filtré sur son état de santé, laissant la voie ouverte à de nombreuses rumeurs, dont celle d’un empoisonnement. Ces rumeurs ont alimenté la défiance d'une partie de la population vis-à-vis des autorités, notamment à Séguéla."Effets du désespoir… et d’une culture de violence", commente ainsi un internaute sous la publication partagée plusieurs centaines de fois sur Facebook (1, 2, 3, 4, 5, 6). "La vérité finira par apparaître", promet un autre.Plusieurs internautes mettent cependant en cause la fiabilité de cette publication, en précisant s’être rendus dans la banque concernée et n’avoir constaté aucun "dégât".  Capture d’écran des commentaires de la publication Facebook, réalisée le 15 mars 2021Capture d’écran des commentaires de la publication Facebook, réalisée le 15 mars 2021Photo prise à Bouaké en 2016Ce post Facebook, de fait, est mensonger. Une recherche d’images inversée sur Google mène à des liens d’articles publiés par des journaux ivoiriens en 2016. Le cliché apparaît notamment sur le site d’information koaci.com, dans un article du 22 juillet 2016: ce dernier évoque le pillage d’une banque NSIA en marge d’une manifestation à Bouaké, ville du centre de la Côte d’Ivoire. Le pillage de cette agence est également évoqué par un article de Jeune Afrique, qui parle d'"émeutes" contre "la hausse du prix de l'électricité". Capture d'écran de l'article du site Kouaci.com réalisée le 15 mars 2021En examinant sur Google maps la devanture de l’agence NSIA de Bouaké, puis celle de l’agence NSIA de Séguéla, on se rend compte que la banque de Bouaké correspond davantage au bâtiment visible sur la photo du pillage que la banque de Séguéla. La vue Google maps de l’agence NSIA à Bouaké. Capture d’écran réalisée le 15 mars 2021 La vue Google maps de l’agence NSIA à Séguéla. Capture d’écran réalisée le 15 mars 2021La photo de l'agence de Bouaké visible sur Google maps a été prise en 2019, donc trois ans après les incidents. L’agence a été refaite et des grilles ont été construites pour mieux protéger l’établissement. Mais certains détails sont toujours reconnaissables, comme les anciennes grilles présentes sur le côté (cercle rouge), les fenêtres à barreaux gris au premier étage du bâtiment (cercle vert) et les murs beiges et le rectangle bleu sur les côtés de l’agence (cercle bleu).  Capture d'écran de la photo virale sur Facebook, capture réalisée le 15 mars 2021 Capture d'écran de la banque NSIA de Bouaké visible sur Google Map et datant de 2019. Capture réalisée le 15 mars 2021.Manifestations à Séguéla mais pas de banque pilléeSelon plusieurs habitants de Séguéla contactés par l’AFP, des actes de vandalisme ont bel et bien été eu lieu dans la nuit du 10 au 11 mars dans la ville, quelques heures après l’annonce du décès d’Hamed Bakayoko. Des magasins, des cabines téléphoniques mais aussi des étals de fruits et légumes ont ainsi été saccagés. D'après ces témoins, aucun pillage n’a néanmoins été constaté à l'agence NSIA, ni dans aucune autre banque de la ville.Dans un communiqué publié le 12 mars sur sa page Facebook officielle, la NSIA a elle aussi démenti tout pillage: l'agence de Séguéla n’a subi aucune "destruction" et reste pleinement "opérationnelle", a-t-elle précisé. La banque ivoirienne précise dans ce communiqué qu'elle "se réserve le droit d’engager des poursuites judiciaires" contre les auteurs de cette fausse information. Capture d’écran du communiqué de la banque NSIA, réalisée le 15 mars 2021Deuil national de huit joursLe corps d’Hamed Bakayoko a été rapatrié le 13 mars en Côte d’Ivoire dans un cercueil recouvert du drapeau natoinal orange-blanc-vert. Il a été accueilli à l’aéroport par le président de la République Alassane Ouattara, mais aussi par le Premier ministre par intérim Patrick Achi. Rapatriement de la dépouille d’Hamed Bakayoko à Abidjan, le 13 mars 2021. Photo AFP par Sia Kambou (AFP / Sia Kambou)Un deuil national de huit jours a été décrété par le gouvernement ivoirien après son décès. Le programme officiel prévoit des hommages de la nation mercredi, suivis du transfert du corps le lendemain à Séguela où il sera inhumé vendredi "dans la stricte intimité familiale". (fr)
  • Une photo partagée plusieurs centaines de fois sur Facebook depuis le 12 mars prétend montrer une scène de pillage d’une banque ivoirienne à Séguéla, fief du Premier ministre Hamed Bakayoko, lors de manifestations consécutives à l'annonce de son décès. C’est faux : ce cliché a été pris à Bouaké, dans le centre de la Côte d’Ivoire, lors de manifestations en 2016 contre la hausse du prix de l'électricité. Lors des récentes manifestations à Séguéla, aucune banque n’a été pillée ni saccagée. Une vingtaine de personnes sont amassées devant une agence de la banque "NSIA", dont les vitres et les portes ont été cassées. Certains entrent ou ressortent, d’autres ramassent des feuilles blanches qui jonchent le trottoir devant l’établissement... Selon une publication Facebook du 12 mars, cette photo a été prise à Séguéla, fief politique et familial du Premier ministre ivoirien Hamed Bakayoko, au lendemain de l’annonce de sa mort."Des manifestants pillent l’agence NSIA de la ville", décrit l’auteur de ce post, pour qui ces incidents sont l'œuvre de "jeunes gens" et de "ressortissants de cette ville qui sont très très en colère". "Il n’y a pas que NSIA qui a subi cette furie d’ailleurs", ajoute cet internaute, qui accompagne son message d’une série de photos d’Hamed Bakayoko en cravate et chemise blanche. Capture d’écran Facebook, réalisée le 15 mars 2021Hamed Bakayoko, dit "Hambak", est décédé le 10 mars des suites d'un cancer foudroyant e Allemagne, où il était hospitalisé. La mort de cet homme de 56 ans, populaire et apprécié au-delà des clivages politiques, a suscité une vague d’émotion dans toute la Côte d’Ivoire, et particulièrement dans sa ville natale : Séguéla, dans le nord du pays, où le Premier ministre venait d’être élu député malgré son hospitalisation. M. Bakayoko, qui était également ministre de la Défense, avait été évacué vers la France le 18 février par avion spécial pour raisons médicales. Avant l’annonce de son décès, très peu d’informations avaient filtré sur son état de santé, laissant la voie ouverte à de nombreuses rumeurs, dont celle d’un empoisonnement. Ces rumeurs ont alimenté la défiance d'une partie de la population vis-à-vis des autorités, notamment à Séguéla."Effets du désespoir… et d’une culture de violence", commente ainsi un internaute sous la publication partagée plusieurs centaines de fois sur Facebook (1, 2, 3, 4, 5, 6). "La vérité finira par apparaître", promet un autre.Plusieurs internautes mettent cependant en cause la fiabilité de cette publication, en précisant s’être rendus dans la banque concernée et n’avoir constaté aucun "dégât".  Capture d’écran des commentaires de la publication Facebook, réalisée le 15 mars 2021Capture d’écran des commentaires de la publication Facebook, réalisée le 15 mars 2021 Photo prise à Bouaké en 2016Ce post Facebook, de fait, est mensonger. Une recherche d’images inversée sur Google mène à des liens d’articles publiés par des journaux ivoiriens en 2016. Le cliché apparaît notamment sur le site d’information koaci.com, dans un article du 22 juillet 2016: ce dernier évoque le pillage d’une banque NSIA en marge d’une manifestation à Bouaké, ville du centre de la Côte d’Ivoire. Le pillage de cette agence est également évoqué par un article de Jeune Afrique, qui parle d'"émeutes" contre "la hausse du prix de l'électricité". Capture d'écran de l'article du site Kouaci.com réalisée le 15 mars 2021En examinant sur Google maps la devanture de l’agence NSIA de Bouaké, puis celle de l’agence NSIA de Séguéla, on se rend compte que la banque de Bouaké correspond davantage au bâtiment visible sur la photo du pillage que la banque de Séguéla. La vue Google maps de l’agence NSIA à Bouaké. Capture d’écran réalisée le 15 mars 2021 La vue Google maps de l’agence NSIA à Séguéla. Capture d’écran réalisée le 15 mars 2021La photo de l'agence de Bouaké visible sur Google maps a été prise en 2019, donc trois ans après les incidents. L’agence a été refaite et des grilles ont été construites pour mieux protéger l’établissement. Mais certains détails sont toujours reconnaissables, comme les anciennes grilles présentes sur le côté (cercle rouge), les fenêtres à barreaux gris au premier étage du bâtiment (cercle vert) et les murs beiges et le rectangle bleu sur les côtés de l’agence (cercle bleu).  Capture d'écran de la photo virale sur Facebook, capture réalisée le 15 mars 2021 Capture d'écran de la banque NSIA de Bouaké visible sur Google Map et datant de 2019. Capture réalisée le 15 mars 2021.Manifestations à Séguéla mais pas de banque pilléeSelon plusieurs habitants de Séguéla contactés par l’AFP, des actes de vandalisme ont bel et bien été eu lieu dans la nuit du 10 au 11 mars dans la ville, quelques heures après l’annonce du décès d’Hamed Bakayoko. Des magasins, des cabines téléphoniques mais aussi des étals de fruits et légumes ont ainsi été saccagés. D'après ces témoins, aucun pillage n’a néanmoins été constaté à l'agence NSIA, ni dans aucune autre banque de la ville.Dans un communiqué publié le 12 mars sur sa page Facebook officielle, la NSIA a elle aussi démenti tout pillage: l'agence de Séguéla n’a subi aucune "destruction" et reste pleinement "opérationnelle", a-t-elle précisé. La banque ivoirienne précise dans ce communiqué qu'elle "se réserve le droit d’engager des poursuites judiciaires" contre les auteurs de cette fausse information. Capture d’écran du communiqué de la banque NSIA, réalisée le 15 mars 2021Deuil national de huit joursLe corps d’Hamed Bakayoko a été rapatrié le 13 mars en Côte d’Ivoire dans un cercueil recouvert du drapeau natoinal orange-blanc-vert. Il a été accueilli à l’aéroport par le président de la République Alassane Ouattara, mais aussi par le Premier ministre par intérim Patrick Achi. Rapatriement de la dépouille d’Hamed Bakayoko à Abidjan, le 13 mars 2021. Photo AFP par Sia Kambou (AFP / Sia Kambou)Un deuil national de huit jours a été décrété par le gouvernement ivoirien après son décès. Le programme officiel prévoit des hommages de la nation mercredi, suivis du transfert du corps le lendemain à Séguela où il sera inhumé vendredi "dans la stricte intimité familiale". (fr)
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