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Une vidéo de l'écrivain britannique David Icke, qui donne des conférences relayant des théories complotistes et a mis en doute l'existence du virus causant le Covid-19, vue par des millions d'internautes à partir d'avril 2020, a été de nouveau partagée des centaines de fois ces dernières semaines. Il s'agit d'un extrait d'une heure d'une interview qui en dure plus de deux. Dans cette vidéo, supprimée de YouTube, celui qui se présente comme un chercheur affirme que la pandémie de Covid-19 serait le fruit d'un projet de forces occultes pour détruire l'économie globale et prendre le contrôle des populations en utilisant de nouvelles technologies comme la 5G. Mais cette théorie prisée des complotistes est fondée sur plusieurs affirmations fausses ou trompeuses, comme l'ont expliqué plusieurs experts à l'AFP.David Icke, un ancien footballeur professionnel, affirme enquêter depuis 30 ans sur les personnes ou entités qui "contrôlent réellement le monde". Auteur d'une vingtaine de livres, il a donné des conférences dans plus de 25 pays, et a été à l'origine de diverses polémiques notamment pour avoir nié l'Holocauste et pour avoir répandu des théories complotistes qui lui ont valu en mai 2020 la fermeture de sa chaîne YouTube. Vedette de la sphère conspirationniste en Europe, avec plus de 800.000 abonnés à sa page Facebook, il affirme qu'une élite mondiale domine la planète. En avril 2020, Icke avait donné une interview de deux heures et demie à la chaîne britannique en ligne London Real partagée à l'époque par plusieurs millions d'internautes. Elle avait été diffusée en anglais, en espagnol et en français, notamment. Des publications récentes (18 décembre 2020, 31 janvier 2021 et le 10 février) sur Facebook en français ont remis en circulation une heure de cette interview, assortie d'un commentaire dénonçant "une dictature mondiale, la fin de l'humanité telle que nous la connaissons, avec le déploiement de la 5G pendant que nous sommes confinés". capture d'écran post Facebook du 20 avril 2020Icke y affirme qu'il existe un "culte", une "tyrannie mondiale" qui serait à l'origine d'une épidémie de Covid-19 créée, selon lui de toutes pièces, avec pour objectif "la destruction de l'économie mondiale pour que les gens deviennent dépendants de l'Etat". "Ils contrôlent les chiffres avec la façon dont ils effectuent les tests, les diagnostics et la manière de compter" les contaminations, assure encore Icke, en affirmant que "les chiffres augmentent et servent à justifier le confinement qui se terminera quand ils auront obtenu ce qu'ils veulent". Les informations fausses ou trompeuses contenues dans cette interview ont inspiré d'autres contenus qui se sont multipliés sur les réseaux sociaux. Voici une analyse des principales affirmations de David Icke.1. Le test RT-PCR ne détecte pas le COVID-19: FauxCette affirmation - fausse - est récurrente depuis le début de la pandémie et sert à alimenter la théorie selon laquelle l'ampleur de l'épidémie de Covid-19 est sciemment exagérée. L'AFP y a consacré plusieurs articles de vérification, notamment ici ou là.Pour détecter le nouveau coronavirus SARS-CoV-2, on utilise deux types principaux de tests : le test sérologique (qui mesure dans le sang la présence d'anticorps générés par l'organisme contre le virus) et la technique RT-PCR (abréviation en anglais de Reverse Transcriptase Polymerase Chain Reaction, NDLR). Icke cite le médecin psychiatre américain Andrew Kaufman et assure que le test PCR "détecte du matériel génétique avec beaucoup de contenus différents", ajoutant que "si on est testé positif pour (la présence de) ce matériel génétique, on te diagnostique le Covid-19"."Quand une cellule est empoisonnée, elle sécrète des exosomes, qui sont une réponse du système immunitaire, ensuite détectés par le test PCR qui va être Covid-19 positif", souligne Icke dans la vidéo, en assurant que les cellules du corps humain peuvent être "empoisonnées" par "la toxicité" de l'environnement, par '"des champs électromagnétiques comme la 5G" ou même seulement "par le stress et la peur" suscités dans le monde entier par l'épidémie. Ce que les tests détectent c'est "une réponse naturelle de l'organisme qu'ils appellent Covid-19", poursuit Icke en affirmant dans la vidéo que "l'épidémie n'existe pas" et que les tests ne font que détecter "un niveau de toxicité qui va produire des exosomes". Contrairement à ce qu'affirme David Icke, les tests utilisés pour détecter le Sars-CoV-2, nom du virus à l'origine de la maladie Covid-19, sont bien spécifiques à ce virus, ont expliqué plusieurs spécialistes interrogés par l'AFP dans un article publié ici.Les tests RT-PCR (ou "virologiques"), qui permettent via un prélèvement nasopharyngé de déterminer si un patient est porteur ou non du virus à l'instant T, cherchent "des régions du génome qui sont spécifiques" à ce virus, expliquait à l'AFP le 8 septembre 2020 Vincent Enouf, directeur adjoint du Centre national de référence des virus des infections respiratoires de l'Institut Pasteur.Ce que cette technique "détecte, c'est la présence du génome du virus et cela ne fait aucun doute. Si le génome du virus est présent, c'est qu'il y a présence du virus", abonde Juan Carballeda, chercheur au Conicet (Conseil national de la recherche scientifique et technique) et membre de l'Association argentine de virologie, interrogé en juillet par l'AFP Factuel en Argentine.Juan Sabatté, médecin et docteur en microbiologie, expliquait aussi dans cet article que le test PCR "détecte des séquences d'ARN spécifiques présentes dans l'ARN du virus Sars-Cov-2, et absentes de l'ARN humain ou de l'ARN d'autres virus. Il ne détecte en revanche pas des exosomes qui sont "des petits fragments cellulaires qu'utilisent les cellules notamment pour communiquer entre elles" et sont "présents dans tous les fluides corporels", selon M. Sabatté.En outre, selon Florencia Menay, biologiste spécialiste des exosomes au Conicet, “le (virus) Sars-CoV-2 a la capacité de se propager et est infectieux (...) alors que les exosomes ne sont pas infectieux et ne se propagent pas". 2. L'inventeur du PCR estime qu'il ne permet pas de détecter des maladies infectieuses: manque de contexte. Le test PCR s'utilise depuis les années 80 pour détecter de multiples maladies et son inventeur Kary B. Mullis fut récompensé en 1993 du Prix Nobel de chimie. Mullis, figure controversée du monde scientifique, décédé le 7 août 2019 à l'âge de 75 ans, était convaincu que le virus HIV n'était pas la cause du sida. Mais ses affirmations portaient sur ce virus, non pas sur toutes les maladies infectieuses en général.L'AFP Factuel n'a pas retrouvé la phrase attribuée à Mullis par Icke mais dans un article de 1996 sur le sida, le Prix Nobel est cité en train d'affirmer que le "PCR quantitatif est un oxymore (....) Le test PCR est fait pour identifier des substances sur le plan qualitatif mais sa nature même le rend inefficace pour estimer la quantité" de virus présente. Aujourd'hui, les tests PCR réussissent à détecter le génome (ensemble du matériel génétique) du Sars-CoV-2, qui a été séquencé deux mois seulement après son apparition à Wuhan en Chine en décembre 2019, alors que le génome du virus du sida n'a pu être déchiffré qu'en 2009.Il est exact en revanche qu'il n'est pas conçu pour déterminer précisément la quantité de virus présent dans l'échantillon, comme expliqué dans cet article de l'AFP. Toutefois, la technologie RT-PCR d'aujourd'hui permet - selon certains critères complexes et sous réserve d'une interprétation par un expert - de donner un ordre de grandeur approximatif de la charge virale de l'échantillon ( par exemple "modérée" ou "importante"...). A noter que cet ordre de grandeur ne permet pas à lui seul de déterminer la contagiosité du patient ou l'intensité de ses symptômes.3. Les images au microscope d'exosomes et celles du virus provoquant le Covid-19 sont identiques: faux. Icke se réfère aux dires du psychiatre américain Kaufman qui nie l'existence d'une épidémie de Covid-19, et affirme avoir "vu des images au microscope d'exosomes dont on dit que c'est le Covid-19, alors que les deux images étaient identiques". Dans une discussion diffusée sur YouTube le 25 avril 2020, le professeur de pathologie et neurologie moléculaire et comparative de l'Ecole de médecine de l'université américaine John Hopkins, Kenneth Witwer, estime que cette affirmation "n'a aucun sens".Dans un mail à l'AFP, le professeur a expliqué qu'"une vésicule extracellulaire (EV) est une particule avec une bicouche lipidique et un contenu cytoplasmique qui ne peut pas se répliquer comme une cellule (..) Un exosome est une EV normalement petite qui est libérée d'un compartiment interne de la cellule.""Un virus enveloppé, dont il existe des milliers, y compris des rétrovirus comme le VIH, des coronavirus comme le Sars-CoV-2 et des flavivirus comme le virus de la fièvre jaune, pourrait être considéré comme un type spécial d'EV produit par une cellule. Sous l'influence d'un étrange programme génétique. Donc, à un niveau très basique, tout virus enveloppé pourrait être considéré comme une EV (une EV virale, si vous voulez), pas seulement le virus Sars-CoV-2", a poursuivi le professeur.Mais M. Witwer a rejeté l'idée défendue par Icke et qui circule sur les réseaux sociaux selon laquelle le Sars-CoV-2 ne serait qu'un exosome produit naturellement par la réponse immunitaire de l'organisme. “Un virus (EV viral) se distingue d'un +EV hôte normal+ en observant ses structures externes et internes avec un microscope électronique de haute qualité", a expliqué M. Witwer, en soulignant aussi que les virus ont tendance à avoir plus de structure et de densité en électrons que les EV.Selon la biologiste argentine Florencia Menay, les exosomes sont très petits, de l'ordre de 100 nanomètres, une taille similaire à celle de certains virus dont le Sars-CoV-2. Autre similitude: le Sars-CoV-2 est entouré d'une membrane lipidique, tout comme les exosomes. Ce qui peut aussi semer la confusion, selon Mme Menay, c'est que les virus "prennent en otage" le système de formation des exosomes dans la cellule, et l'utilise pour libérer les particules virales, dans leur stratégie de propagation. Mais, "il en faudrait bien plus pour pouvoir affirmer qu'ils sont identiques", souligne Mme Menay, en détaillant les différences qui se voient au microscope avec d'un côté, le coronavirus qui présente de "petits pics" (excroissances) formés par la protéine "spike" qui lui donnent sa forme caractéristique de couronne, et de l'autre l'exosome qui est '"une sphère entourée d'une membrane uniforme sans la présence de ces spikes ni la forme d'une couronne". capture d'écran Youtube, dialogue avec Kenneth Witwer 25 avril 2020 4. Toute personne présentant des symptomes similaires à la grippe est diagnostiquée comme malade du Covid-19: FauxDans l'interview, Icke affirme: "je suis sûr que vous avez entendu dire que les symptômes du virus étaient similaires à ceux de la grippe mais désormais ces symptômes s'appellent +Covid-19+, si tu as la grippe c'est le Covid-19, si tu tousses c'est le Covid-19, si tu as des allergies c'est le Covid-19, c'est ainsi que les bilans ont commencé à augmenter". Selon les protocoles de l'Organisation mondiale de la Santé, la présence de symptômes ressemblant à ceux du nouveau coronavirus fait uniquement d'une personne, un cas suspect, pas un cas avéré. Pour diagnostiquer de façon certaine une infection au Covid-19, "il faut que ce soit confirmé par un laboratoire, indépendamment des signes et symptômes cliniques".Au niveau européen aussi, la présence de deux symptômes ou plus (fièvre, toux, douleurs dans la gorge, difficultés respiratoires notamment) rendent le cas suspect mais n'impliquent pas un diagnostic certain de Covid-19. Seul un test PCR attestera de la présence du nouveau coronavirus qui cause la maladie.Il est important de bien distinguer grippe et Covid-19. Car "ce n'est pas la même maladie. La grippe peut donner des atteintes pulmonaires mais c'est plus fréquent dans les cas de Covid", a expliqué à l'AFP le président de la Belgian Respiratory Society (BeRS) le 19 janvier 2021 dans cet article: "le Covid-19 n'est pas une nouvelle grippe - c'est une autre maladie qui est grave". En juillet 2020, la Fondation américaine pour l’asthme et les allergies a publié un tableau, basé sur les données de l’OMS et des CDC (Centers for Disease Control and Prevention, qui forment l'agence de santé publique américaine), afin d’aider les personnes à différencier la grippe, du Covid-19, des allergies et de l'asthme. Capture d'écran du tableau de l'agence de santé américaineSi certains de leurs symptômes et de leurs infections sont comparables, le virus SARS-Cov-2 entraîne davantage de cas sévères et de décès que celui de la grippe, ce qui explique le traitement médical et politique particulier de l'épidémie de Covid-19. Le 17 décembre 2020, une étude de l'Inserm et du CHU de Dijon publiée dans The Lancet Respiratory Medicine et relayée dans cette dépêche a comparé les données de 130.000 patients hospitalisés pour le Covid-19 ou la grippe saisonnière. Cette étude a notamment démontré que le taux de mortalité parmi les patients hospitalisés après avoir contracté le Covid-19 est trois fois plus élevé que parmi ceux hospitalisés à cause de la grippe saisonnière. Cet article de l'AFP revient aussi sur les différences entre grippe et Covid.5.- Les quatre postulats de Koch sur les maladies infectieuses ne sont pas respectés pour détecter le virus causant le Covid-19: FauxLes postulats élaborés au 19e siècle par le médecin allemand Robert Koch qui dérivent des idées développées par le pathologiste bavarois Jakob Henle, "énumèrent les critères qu'un micro-organisme doit suivre pour être défini comme pathogène", a expliqué à l'AFP une porte-parole de l'Institut Robert Koch, basé à Berlin. Les conditions à remplir sont: "en premier lieu, dans chaque cas de la maladie, on doit trouver le même micro-organisme suspect. Deuxièmement, il doit être possible de l'isoler des tissus ou liquides organiques de la personne malade et de le cultiver en milieu de culture pur. Troisièmement, les agents pathogènes cultivés de cette manière doivent produire les symptômes d'origine (de la même maladie, NDLR) lorsqu'ils sont injectés à des animaux de laboratoire sains. Quatrièmement, il doit être possible de ré-isoler ultérieurement le pathogène, qui sera alors identique au micro-organisme décrit à l'origine. "Dans sa vidéo, Icke affirme que les postulats de Koch ont été définis "pour prouver qu'un agent infectieux est la cause" d'une maladie, ce qui est faux. Il assure également de façon erronée que le premier critère à remplir est que toutes les personnes contaminées "doivent présenter les mêmes symptômes". En outre, Icke décrit le quatrième postulat comme consistant à "prélever l'agent (pathogène), l'injecter à un autre être vivant et que celui-ci soit également contaminé", ce qui ne correspond pas aux précisions apportées ci-dessus par l'Institut Koch.Omar Sued, un infectiologue argentin, spécialiste du virus HIV et chef de recherche clinique à la Fundación Huésped a expliqué à l'AFP que le virus Sars-CoV-2 remplit bien les quatre postulats de Koch. Le virus est "présent dans les cas (de Covid-19), il est détecté par le test PCR. Il doit être isolé dans une culture, et c'est bien le cas, il est mis en culture. Il doit produire une maladie lorsqu'il est inoculé à un hôte sensible et cela a été réalisé en infectant des souris transgéniques, dans lesquelles il a produit une pneumonie. Enfin, il doit pouvoir être récupéré dans cet hôte, et il a été possible de l'identifier dans les poumons de ces souris, appelées ACE2-HB-01", car génétiquement modifiées pour que leur système immunitaire réponde comme celui des humains.Dans son dialogue scientifique sur le Covid du 25 avril 2020, le professeur Kenneth Witwer s'est aussi référé aux postulats de Koch et a estimé qu'ils se sont vérifiés aussi bien pour l'épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) en 2003 que pour celle de Sars-CoV-2 de 2020. "En affirmant que nous devons prouver les postulats pour ce virus, ils démontrent qu'ils n'ont pas lu la littérature scientifique et ne connaissent pas les postulats de Koch", a estimé M. Witwer. capture d'écran Youtube, dialogue avec Kenneth Witwer 25 avril 2020La porte-parole de l'Institut Robert Koch a souligné qu'à l'époque du chercheur, il y a plus de 200 ans, les virus étaient inconnus. En outre, de nos jours, il existe de nombreuses méthodes pour identifier et étudier les virus, y compris des tests génétiques spécifiques et des procédures de séquençage.6. Le test PCR ne détecte pas la quantité de virus présente et il faut une forte charge virale pour tomber malade: Trompeur Le spécialiste argentin Omar Sued a reconnu auprès de l'AFP qu'effectivement "les tests ne mesurent pas la charge virale mais bien la présence ou l'absence du virus. Il s'agit de tests qualitatifs et non quantitatifs". Il serait en réalité possible de "mesurer la quantité en laboratoire mais comme c'est un travail laborieux et coûteux, on ne le fait pas de façon routinière", même si de toutes façons, "il existe un moyen d'avoir la quantité approximative de virus dans le test qualitatif sans être exact". Le professeur Sued a confirmé que, dans tous les cas, il faut une quantité minimale de virus pour pouvoir le détecter. "C'est pour cela qu'il y a parfois des faux négatifs dans les premiers jours de la maladie, et qu'en général, on a un résultat positif dans un délai de cinq jours après avoir été en contact avec une personne qui vous aura contaminé, souvent un ou deux jours avant de présenter des symptômes". Une infirmière effectue un test PCR sur une élève dans un collège en Corse (France) après la découverte de plusieurs cas ces dernières semaines dans des établissements scolaires de l'île. (AFP / Pascal Pochard-casabianca)En outre, et contrairement à ce qu'affirme Icke dans sa vidéo, "il n'y a pas besoin d'une charge virale élevée (de SARS-CoV-2) pour être malade".Vivian Luchsinger, chercheuse du programme de virologie de l'Instituto de Ciencias Biomédicas de l'Université du Chili a confirmé que les scientifiques ont constaté une charge virale plus élevée chez les patients plus gravement touchés par le Covid-19 mais cela ne permet pas d'affirmer "qu'il soit nécessaire d'avoir une charge virale élevée pour développer une forme grave de la maladie". “On suppose que les malades présentent une réplicaton virale plus élevée mais ce n'est pas si facile à définir. La maladie n'est pas seulement le produit de la réplication du virus, mais aussi de la réponse immunitaire, de sorte que vous n'avez pas nécessairement besoin de beaucoup de virus pour avoir la maladie », a ajouté le chercheuse.Un sujet expliqué aussi dans cet article de l'AFP.7. A chaque fois qu'il y a eu une grande épidémie mondiale, elle a été précédée de l'introduction d'une nouvelle technologie: FauxDans son interview, Icke invoque cette théorie en citant l'auteur américain et militant contre les ondes Arthur Firstenberg pour assurer qu'"à chaque fois qu'il y a eu une grande épidémie mondiale, depuis la grippe espagnole de 1918, elle a été précédée par l'introduction d'un nouveau niveau de puissance de radiation généré par la technologie". Selon M. Icke, il y aurait donc un lien direct de cause à effet entre le Covid-19 et le déploiement de la 5G, qui a "été introduite en 2019". Comme l'a vérifié l'AFP dans cet article, cette affirmation est fausse. Il n'y a pas de lien direct entre l'introduction de nouvelles technologies et les épidémies mondiales, à commencer par la grippe espagnole de 1918/1919 notamment parce que la découverte des ondes radio, attribuée parmi d'autres à l'Italien Guillermo Marconi (1874-1937), est bien antérieure. L'ingénieur Marconi était parvenu à établir une liaison télégraphique dès 1895 dans les Alpes suisses.Des experts consultés par l'AFP ont souligné qu'il n'existe par ailleurs aucune preuve scientifique que les réseaux 5G puissent être à l'origine de l'épidémie de Covid-19 ni que les avancées technologiques du passé puissent avoir été la cause d'épidémies. Pour le docteur Julio Bonis, membre du Collège médical de Madrid, “il n'y a pas de preuves" qu'un virus puisse se propager à cause de progrès technologiques. La corrélation entre la flambée d'une maladie ou une épidémie et le développement technologique "n'a aucun fondement scientifique, c'est une corrélation fallacieuse". Pour démontrer le caractère hasardeux de ces hypothèses, le docteur a pris comme exemple, dans un mail à l'AFP, une multitude de corrélations possibles comme faire le lien "entre le nombre de films où apparaît (l'acteur américain) Nicolas Cage et le nombre de morts par noyade dans les piscines américaines". Dans un article publié par l'AFP fin 2019, les experts concluaient en outre à une absence de preuve, au stade actuel, que les technologies de téléphonie mobile puissent provoquer des cancers ou mettre à risque la santé. "Malgré de nombreuses recherches, rien n'indique pour l'instant que l'exposition à des champs électromagnétiques de faible intensité soit dangereuse pour la santé humaine", soulignait notamment l'OMS.Selon la plateforme espagnole de lutte contre les fausses informations sanitaires Salud sin Bulos, les téléphones mobiles émettent des ondes "électromagnétiques non ionisantes (elles sont de faible énergie et ne sont pas capables d'ioniser la matière avec laquelle elles interagissent)", alors que, par exemple, les rayons X sont "ionisants" et "ils interagissent avec la matière". Ce que produisent les ondes non ionisantes "c'est de la chaleur, comme, par exemple, un micro-ondes, mais dans le cas du (téléphone) mobile, elle est encore plus faible et aucun autre effet sur nos tissus n'a été prouvé".Edit du 18/02/2021 : ajoute un mot-cléCorrection le 20/02/2021: corrige l'explication de l'acronyme RT-PCR au 7e paragrapheEdit du 23/02/2021: ajoute signatures
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