PropertyValue
?:author
?:datePublished
  • 2021-06-03 (xsd:date)
?:headline
  • Le gouvernement indien n'a pas nié l'existence d'un variant sur son territoire (fr)
?:inLanguage
?:itemReviewed
?:reviewBody
  • Une publication affirme que le gouvernement indien aurait admis que le variant du Covid-19 détecté pour la première fois en Inde "n'existe pas". C'est faux : le gouvernement indien a fait bien référence à des cas liés au variant B.1.617 dans des communiqués. Il dénonce en revanche l'appellation de "variant indien" et a demandé aux réseaux sociaux de faire supprimer l'expression de leur plateforme.Alors que la plus forte contagiosité observée pour les nouveaux variants du Covid-19 inquiète les scientifiques, certains internautes remettent en question l'existence du variant détecté en Inde."Le gouvernement indien lance une déclaration officielle à la planète précisant que toutes les nouvelles du virus liées à sont pays sont faux; ainsi que la nouvelle "souche de l'Inde" N'EXISTE PAS et exige que cette nouvelle soit retirée des plates-formes de toute urgence. L'OMS à sérieusement du soucie à ce faire [SIC]", prétend ainsi un visuel, partagé 640 fois en 3 jours sur Twitter et qui circule également sur Facebook. Capture d'écran prise sur Twitter le 01/06/21 Capture d'écran prise sur Facebook le 01/06/21  Le texte est accompagné d'une photo du président Indien, Narendra Modi, et d'un communiqué du gouvernement indien. "Les médias sont pas au courant... y a pas de variant indien" en déduit un internaute qui relaie ce visuel. Un autre voit en cette publication la preuve que les médias ont gonflé le nombre de morts en Inde pour pousser à la vaccination.Un variant identifié pour la première fois en IndeMais ces publications sont fausses, car un variant du virus, le B.1.617, est apparu pour la première fois en Inde en octobre 2020, comme le rapporte l'OMS dans ses points épidémiologiques hebdomadaires .Ce variant, considéré comme partiellement responsable de l'explosion du nombre de cas de Covid-19 en Inde, compte trois sous-lignées distinctes : le B.1.617.1, le B.1.617.2 et le B.1.617.3, indique le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Seule l'une de ces sous-lignées appelée Delta, le B.1.617.2, est toutefois jugée "préoccupante" par l'OMS. Cette classification, également attribuée par l'organisation aux variants du virus apparus au Royaume-Uni, au Brésil et en Afrique du Sud, considère ces versions du virus comme plus dangereuses que la version originale car plus contagieuses ou mortelles; ou bien parce que les vaccins pourraient ne pas offrir de protection contre elles. Début mai, l'OMS a déclaré à l'AFP que le variant apparu dans le pays contribuait à la récente flambée mortelle de coronavirus en Inde. Dans son rapport du 11 mai, l'OMS détaille également qu'"une récente évaluation des risques de la situation en Inde menée par l'OMS a montré que la résurgence et l'accélération de la transmission du COVID-19 en Inde était potentiellement liée à plusieurs facteurs, notamment l'augmentation de la proportion de cas de variants du Sars-cov-2 dont la transmissibilité est potentiellement accrue, plusieurs rassemblements religieux et politiques de grande ampleur, et la moindre adhésion aux mesures de santé publique et aux mesures de distanciation sociale".Pour éviter de stigmatiser les pays où les variants ont été détectés pour la première fois, l'OMS a annoncé le 31 mai qu'elle utiliserait dorénavant des lettres grecques pour renommer les variants du virus. L'OMS a donné deux noms différents aux sous-lignées distinctes du variant B.1.617, qui s'est depuis étendu à une cinquantaine de territoires : B.1.617.2 devient ainsi Delta, et B.1.617.1 devient Kappa. L'OMS continue cependant bien de mentionner dans ses rapports que les variants Delta et Kappa ont été détectés pour la première fois en Inde. Débats autour de la dénomination des variantsC'est justement cette appellation de "variant indien" que conteste le gouvernement indien, et non la présence du variant B.1.617 dans le pays. Ainsi, dans ce communiqué de presse publié par le ministère indien de la Santé le 20 mai 2021, il est écrit que "le ministre a noté que le variant B.1.617 du COVID-19 a contribué à l'augmentation du nombre de cas dans le Maharashtra, le Karnataka, et Delhi". De même, quelques jours plus tard, le ministère note que "le variant B.1.617 a été détecté dans 5.261 échantillons, ce qui en fait la mutation la plus fréquemment détectée jusqu'à présent". Si l'Organisation mondiale de la santé (OMS) - avant l'utilisation de lettres grecques -, et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) ont longtemps utilisé des chiffres pour nommer les variants du Covid, ceux-ci sont, dans le langage courant, couramment qualifiés par leur pays d'apparition. Le ministre de la Santé Olivier Véran lui-même, ainsi que les médias français (ici ou ici) ou étrangers, ont largement utilisé l'expression de "variant indien" pour qualifier le variant B.1.617 et ses sous-lignées. Cela a conduit le ministère indien de la Santé et de la Famille a publier un communiqué le 12 mai 2021, indiquant que "les médias qui ont qualifié le variant B.1.617 du coronavirus de "variant indien" dans leurs articles ne se basent sur aucun fait et sont infondés". Le ministère a fait valoir que "l'OMS n'a pas associé le terme de "variant indien" au variant B.1.617 du coronavirus dans son document de 32 pages". C'est vrai, mais l'OMS écrit bien dans ce document que "les virus de la lignée B.1.617 ont été signalés pour la première fois en Inde". Le gouvernement indien n'a toutefois jamais dit que "toutes les nouvelles des médias liées à son pays sont fausses", comme l'expliquent les publications d'internautes français.Le 21 mai 2021, le gouvernement indien a ordonné aux réseaux sociaux de retirer de leurs plateformes les publications faisant référence au "variant indien" du coronavirus, comme l'explique l'AFP dans cette dépêche. "Nous avons appris qu'une fausse déclaration circule en ligne, selon laquelle un variant indien du coronavirus se propage dans tous les pays. C'est complètement FAUX", peut-on lire dans cette lettre envoyée par le ministère de l'Electronique et des technologies de l'information, une agence du gouvernement de l'Union de la République de l'Inde. "Il n'y a pas de variant du Covid-19 scientifiquement cité de cette façon par l'Organisation Mondiale de la Santé. L'OMS n'a associé le terme de "variant indien" avec le variant B.617 dans aucun de ses rapports", précise bien le ministère. Le ministère demande en conséquence aux réseaux sociaux de "supprimer tout contenu" faisant référence au "variant indien" en expliquant que cette expression contribuait à propager de "fausses nouvelles et de la désinformation" au sujet de la pandémie sur les réseaux sociaux. Un mois plus tôt, en avril 2021, le gouvernement indien avait déjà ordonné aux plateformes de réseaux sociaux, dont Twitter et Facebook, de supprimer des dizaines de messages critiquant la gestion de la crise par le Premier ministre Narendra Modi. WhatsApp a lancé le 26 mai 2021 une action en justice pour empêcher l'Inde de faire appliquer cette règle.En Inde, le Covid-19 a fait 337.989 morts depuis le début de la pandémie et plus de 28 millions de cas de la maladie ont été confirmés. Le variant Delta identifié en FranceLe variant Delta a été repéré en France dans une famille de l'agglomération de Dax, sans que celle-ci n'ait été en lien avec l'Inde ou la Grande-Bretagne, a annoncé le 2 juin l'agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine.Ce variant, encore peu présent sur le territoire, a été confirmé le 24 mai dans cette famille alors que celle-ci "ne s'était pas rendue en Grande-Bretagne ou en Inde, ni n'avait été en contact avec des personnes revenant de ces pays", a assuré l'ARS. "Pour faire face à cette flambée et éviter la circulation des variants", les autorités vont renforcer les opérations de dépistage et séquençage, au sud de Dax, pour détecter d'autres foyers de variant Delta. (fr)
?:reviewRating
rdf:type
?:url