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  • 2021-11-09 (xsd:date)
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  • Attention à cette carte qui prétend montrer "207 services d'urgence en grève" en novembre 2021 (fr)
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  • Il y aurait "207 services d'urgence en grève" sur le territoire français, selon une publication largement partagée ces derniers jours, carte à l'appui. Cette image ne représente cependant pas la situation en 2021, mais date de 2019, alors qu'un mouvement national de grèves mobilisait le personnel de plus de 200 services d'urgences français. En novembre 2021, si quelques grèves ont lieu "au niveau local", aucun mouvement national d'une telle ampleur n'est en cours, a confirmé à l'AFP une membre du Collectif Inter Urgences, qui fait état d'une "situation très compliquée" et de services "en grande difficulté".Un post Facebook publié le 3 novembre et depuis partagé plus de 6.500 fois relaie une carte de France mouchetée de 207 points représentant chacun un hôpital dans lequel le service des urgences est en grève, selon sa description. L'image est une capture d'écran d'un tweet, publié "2 jours" avant, avec un commentaire : "207 services d'urgence en grève... Pas un mot dans les médias !!!!! Il faut que ça se sache !!!", laissant à penser qu'il s'agit d'une image relatant la situation en novembre 2021.Dans les commentaires, si certains internautes encouragent à "partager, partager", ou affichent leur soutien aux prétendus grévistes, d'autres font remarquer, à juste titre, que la carte date en réalité de juillet 2019.Ce n'est pas la première fois que cette image est sortie de son contexte. Le 29 septembre 2021, elle était aussi relayée sur le réseau social russe VK, où elle a été vue près de 8.000 fois depuis. Capture d'écran Facebook, réalisée le 9/11/2021Grèves nationales des urgences en 2019En effectuant une recherche d'image inversée, dont le principe est présenté en dessous, on peut retrouver les premières occurrences de la carte sur Internet. Dès le 27 juillet 2019, elle avait été partagée sur Twitter, notamment par des syndicats (ici, là). En parallèle, plusieurs médias s'étaient fait l'écho du chiffre des 207 services d'urgences en grève, comme ici."La carte a été faite en 2019", confirme Marie-Pierre Martin, membre du Collectif Inter Urgences, qui a réalisé le décompte des services grévistes mentionnés sur la carte, auprès de l'AFP le 9 novembre 2021.L'année 2019 a en effet été marquée par un mouvement national de grèves dans les services d'urgence en France. Des agressions du personnel de l'hôpital Saint-Antoine, dans le douzième arrondissement de Paris en mars 2019, en avaient été le "déclencheur", se souvient l'infirmière Marie-Pierre Martin.Le personnel du service des urgences de cet hôpital avait alors entamé, le 18 mars 2019, une grève, relataient alors le Quotidien du Médecin ou encore France 3 Paris.Au cours des mois suivants, d'autres hôpitaux se sont joints à ce mouvement. "Au départ, ça a commencé avec l'AP-HP (Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, ndlr), puis en se réunissant, tout le monde s'est rendu compte qu'on avait un socle de revendications commun", abonde encore Marie-Pierre Martin.Au point d'atteindre, fin juillet 2019, 207 services mobilisés sur tout le territoire, selon un recensement du Collectif Inter Urgences qui rassemble plusieurs professions paramédicales et "porte le projet de maintenir dans le temps une vigilance sur les conditions de travail et d'accueil" aux urgences. Fin août 2019, le nombre de services des urgences en grève atteignait les 225, relatait cet article, et début septembre, la "moitié" des urgences françaises étaient ainsi en grève, soit un peu plus de 230, selon cet autre. Le personnel médical des urgences manifeste le 27 août 2019 devant l'hôtel de ville de Lille pour dénoncer les conditions de travail dans les services d'urgence. ( AFP / PHILIPPE HUGUEN)Situation "très compliquée" en 2021, mais pas, pour l'heure, de mobilisation nationale En novembre 2021, "aucune grève au niveau national de l'ampleur de celle de 2019" n'est en cours, explique Marie-Pierre Martin, qui ajoute que la carte n'est "plus à l'ordre du jour".Cependant, elle note que cette année, "certains sont entrés en grève au niveau local", citant notamment le cas du service des urgences de l'hôpital de Laval, en Mayenne, où les urgences sont actuellement fermées quatre nuits par semaine début novembre, faute de médecins disponibles.Plusieurs journaux de presse locale relaient en outre des fermetures, partielles (pendant la nuit) des urgences, liées au manque de personnel, comme ici à l’hôpital du Gier à Saint-Chamond dans la Loire, là à Givors dans le Rhône ou encore à Bastia, comme noté dans cet article ou dans celui-ci, qui font état de l'augmentation du nombre de fermeture de services d'urgences."Aujourd'hui, le contexte est très compliqué. Il n'y a, à ma connaissance, pas un service qui n'est pas en difficulté. La grève nationale est arrêtée, mais les revendications sont toujours là", déplore Marie-Pierre Martin du Collectif Inter Urgences.Tout cela intervient dans un contexte qualifié de "crise permanente" des hôpitaux publics dans cet article de l'AFP paru début novembre 2021. Des collectifs d'infirmiers anesthésistes (IADE) ont appelé à une semaine de "bloc mort" dans les hôpitaux à partir du 8 novembre, promettant "un net ralentissement de l'activité opératoire programmée" afin d'obtenir "une juste reconnaissance de leur profession".Mais ces mobilisations ne concernent pas les services d'urgences. "De fortes perturbations devraient être attendues (...) dans l'ensemble des blocs opératoires du territoire, avec un net ralentissement de l'activité opératoire programmée, hors urgences", ont indiqué les collectifs.Le 9 novembre, dix syndicats et collectifs hospitaliers ont réclamé "de toute urgence" des "financements supplémentaires" pour sortir l'hôpital d'une "situation catastrophique" lors d'une conférence de presse commune.La CGT a alors estimé à 400.000 le nombre de soignants à embaucher "immédiatement" pour "arrêter l'hémorragie" : 200.000 dans les Ehpad, 100.000 pour l'hôpital et 100.000 pour le secteur médico-socialLes organisations ont notamment décidé de demander aux parlementaires via "une lettre unitaire" de voter contre le budget 2022 de la Sécurité sociale vu comme une "véritable provocation".Une autre lettre sera adressée aux présidents des groupes parlementaires et des cartes postales envoyées à Emmanuel Macron.Le 8 novembre, le Sénat a entamé l'examen du budget de la Sécurité sociale pour 2022, votant une rallonge de 1,7 milliard d'euros pour l'assurance maladie en 2021, notamment destinée aux hôpitaux, proposée par le gouvernement. Ce relèvement portera l'Objectif national des dépenses d'assurance maladie à 238,8 milliards d’euros en 2021.Fin octobre, le Conseil scientifique avait déclenché une polémique en estimant à "environ 20%" la proportion de lits fermés dans les hôpitaux. Le ministre de la Santé Olivier Véran avait ensuite reçu des représentants des dirigeants d'établissements, administratifs et médicaux, qui s'étaient accordés sur un diagnostic un peu moins alarmiste : "Il n'y a pas de tension globale et généralisée, encore moins dans ces ordres de grandeur".Cependant, le cabinet du ministre notait que "la situation est préoccupante" et "va durer dans les prochaines semaines", en particulier dans "certains endroits où c'est beaucoup plus tendu qu'ailleurs". Des rassemblements sont prévus par les syndicats et collectifs hospitaliers le 4 décembre. 10 novembre 2021 Corrige au 16e paragraphe : l'hôpital de Laval en Mayenne est en grève en novembre, mais cette grève n'a pas commencé en août, contrairement à ce qui a été écrit précédemment (fr)
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