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  • 2020-08-26 (xsd:date)
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  • Attention, ces chiffres sur les disparitions d'enfants qui circulent sur Facebook sont exagérés (fr)
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  • Une publication partagée des centaines de fois depuis le 11 août sur Facebook affirme que "50.000 enfants ont disparu" en France l'année dernière et n'ont "jamais été retrouvés" depuis. Attention, ces chiffres sont très exagérés : ils concernent en réalité des signalements de fugues souvent rapidement résolues et les disparitions inquiétantes non-élucidées ne représentent pas plus de 10 cas par an selon les chiffres officiels."50.000 enfants ont disparu en France en 2019", soit "un enfant (qui) disparaît toutes les 10 minutes", affirme une publication partagée sur Facebook près de 300 fois durant le mois d'août. Capture d'écran prise le 18 août 2020Ces 50.000 enfants n'auraient "jamais (été) retrouvés" selon cette publication. Ils seraient "tombés dans des réseaux pédophiles" selon plusieurs internautes dans les commentaires. Capture d'écran prise le 18 août 2020En réalité, toutes ces affirmations sont fausses et tirées de chiffres officiels "très mal interprétés", déplore la fondation Droit d'enfance, mandatée par les pouvoirs publics pour aider les familles victimes de disparitions. Il n'y a pas 50.000 mais entre "2 et 10 cas de disparitions criminelles" non élucidées chaque année, selon les chiffres officiels.La fondation Droit d'enfance gère notamment le 116 000, un numéro d'urgence gratuit pour apporter un soutien psychologique, social ou juridique aux familles victimes de ces disparitions. 50.000 signalements ≠ 50.000 enfants disparusSelon les données du ministère de l'Intérieur, publiées par Droit d'enfance en mai 2020: il n'y a pas 50.000 enfants disparus en France en 2019, mais 51.287 signalements de disparition de mineurs à la police et à la gendarmerie. La nuance est importante: si environ 50.000 disparitions de mineurs sont signalées chaque année aux forces de l'ordre, cela ne veut pas dire que 50.000 enfants disparaissent ou sont kidnappés. En 2019, 97% de ces signalements concernent des fugues, et 62,9% sont le cas d'adolescents de plus 15 ans, détaille Droit d'enfance dans son dossier de presse."Un jeune peut être signalé plusieurs fois. Si un mineur fugue 12 fois dans l'année, il y aura 12 signalements" explique à l'AFP le Service d’information et de communication de la police nationale (Sicop).En effet, pour un tiers des 51.287 signalements en 2019, "le jeune a été retrouvé ou rentré de lui-même dans les 48 à 72h" mais peut fuguer à nouveau - et revenir - plusieurs fois dans l'année, détaille Laureen Burbau, directrice de la communication de Droit d'enfance. Capture d'écran du dossier de presse 2020 de "N° Urgence 116 000" Deux tiers des jeunes revenus chez euxUn deuxième tiers des jeunes signalés revient ou est retrouvé dans les trois mois qui suivent la disparition, toujours selon Droits d'enfance.La raison de ce retour chez ses parents ? "L'argent, souvent. Puis le mineur repart plus tard", explique Laureen Burbau, dont la fondation travaille aux côtés des familles victimes pour les aider à prévenir de nouvelles fugues.Quid du tiers restant ? Ils ne sont pas forcément "disparus" et "jamais retrouvés" comme l'avance la publication virale.Les parents ou les enquêteurs peuvent "sans les forcer à revenir (...) garder un oeil" sur ces jeunes de plus de 15 ans qui "restent dans l'errance : dans des squats, dans des groupes de SDF, ou plus rarement, à l'étranger" selon Mme Burbau."A partir du moment où ils sont mineurs, pas chez leurs parents ni dans un foyer, ils restent inscrits au fichier des personnes recherchées", ajoute-t-elle.Peu de disparitions criminellesA ces chiffres s'ajoutent les cas de 918 "disparitions inquiétantes" de mineurs."Toute disparition de mineurs est inquiétante, mais les plus inquiétantes sont celles qui représentent un risque immédiat pour l’intégrité physique de l’enfant. Par exemple un risque suicidaire du mineur ou s’il y a un tiers inconnu ou dangereux liée à la disparition", explique une porte-parole de la police nationale à l'AFP.Cette catégorisation comme "disparition inquiétante" est réalisée "au cas par cas", en se basant "sur les déclarations de la famille aux services de police ou de gendarmerie", ajoute la police.Pour autant,"le fantasme" de réseaux mafieux ou pédophiles capturant des milliers d'enfants comme le prétendent certains internautes dans les commentaires est à écarter, affirment Droits d'enfance et la police nationale.Les disparitions criminelles de mineurs, où "l'enquête n'aboutit pas, c'est entre 2 et 10 cas par an", estime Laureen Burbau.Cette estimation est corroborée par les chiffres officiels du ministère de l'Intérieur communiqués à l'AFP : en 2019, 652 mineurs ont été signalés comme "susceptibles d'être victimes d’un crime ou d’un délit". "Environ 1% de ces cas" ne sont pas résolus chaque année.Ces 1% de cas non-élucidés peuvent être "résolus l’année suivante", et font toujours l'objet "d'une ouverture d’enquête judiciaire", expliquent les services de police.Enfin, 523 signalements concernent des "enlèvements parentaux", lorsqu'un parent garde auprès de lui un enfant devant être gardé par un autre parent.Ce chiffre est sans doute "sous-estimé" car beaucoup de plaintes de parents ne sont "pas reçues" par "manque de formation des forces de l'ordre" sur ce cas juridique précis, estime Laureen Burbaud de la fondation Droit d'enfance. (fr)
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