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  • 2020-10-22 (xsd:date)
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  • Non, ces vidéos des "allées vides" de la Pitié-Salpêtrière ne prouvent pas que le Covid-19 est une "escroquerie" (fr)
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  • Une publication Facebook du 20 octobre montrant des "allées vides" à l'extérieur de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, partagée plusieurs milliers de fois en moins de 24 heures, prétend démontrer que l'épidémie de Covid-19 est "l'escroquerie du siècle". Cette publication ne prouve rien. Les urgences de l'hôpital ont reçu "plus de 150 patients Covid et non Covid" en une journée, a assuré une porte-parole de l'APHP à l'AFP."Pour vérifier l'existence de la fameuse deuxième vague de Covid qui sert de prétexte à Macron pour détruire nos vies et notre société ce soir à 19 heures, je suis allée voir les urgences du plus grand hôpital de Paris (...) Résultat de ma balade : Urgences vides !!! Allées vides! Aucune ambulance, ni pompier avec des malades Covid ! Rien ! Pas de foules ni de mouvement de foules !", écrit l'auteur de cette publication du 20 octobre, quelques jours après la mise en place d'un couvre-feu à partir de 21 heures dans la capitale. (capture d'écran réalisée sur Facebook le 21 octobre 2020)L'auteur de la publication relaye une série de photos prises, sous la pluie et de nuit, dans les allées à l'extérieur du plus grand hôpital parisien. Il relaye également des vidéos depuis l'enceinte extérieure de l'hôpital.1/Dans un premier extrait, l'auteur de la publication marche à proximité du pavillon Laveran (31e seconde), le service des maladies infectieuses et tropicales de la Salpêtrière. (capture d'écran réalisée sur Facebook le 21 octobre 2020)Elle affirme que, selon un agent de sécurité avec qui elle vient d'échanger, "il n'y a plus d'urgence covid spécifique" et s'étonne de l'absence d'ambulance et de bruit de sirène.Dans un 2e extrait, elle filme devant l'entrée du bâtiment des urgences. Une personne est en train de rentrer dans le service. (capture d'écran réalisée sur Facebook le 21 octobre 2020)DESINTOXCes images ne prouvent rien. D'abord, la publication ne relaye aucune image de l'intérieur des lieux, impossible dans ces conditions d'avoir une idée de l'activité réelle dans les couloirs de l'hôpital et notamment dans les services accueillant des patients infectés par le Covid-19.1/ Le pavillon Laveran se trouve à 400m du service d’urgences de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et la vidéo a été prise "à 19 heures", selon son auteur. A cet endroit, "il n’est pas surprenant de ne pas voir de 'foules' ou de 'mouvements de foules' dans l’enceinte de l’hôpital et ce d’autant qu’à cette heure, on est 2h avant le couvre-feu et à un horaire où il n’y a plus de consultations", a expliqué le 21 octobre à l'AFP une porte-parole de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (APHP).De plus, "les visites sont limitées" à une visite par patient par jour en raison de l'épidémie de nouveau coronavirus, a-t-on appris de même source, ce qui limite grandement le flux de personnes.Concernant l'affirmation selon laquelle "il n'y a plus d'urgence covid spécifique", l'APHP répond qu'il n’y a effectivement pas d’accueil urgences Covid spécifique, mais "qu'il n’y en a jamais eu"."Les patients qui nécessitent d’être pris en charge en urgence, le sont aux urgences générales. Les patients avec une suspicion clinique COVID sont pris en charge dans des box dédiés", a précisé la porte-parole de l'APHP.Contactée par l'AFP mercredi 21 octobre, une infirmière du service des urgences de la Pitié-Salpêtrière, souhaitant garder l'anonymat, a expliqué qu'"il y a bien eu une tente à l'accueil des urgences durant quelques mois -pendant la 1ere vague, NDLR- pour réaliser un circuit dédié aux patients Covid, mais jamais d'urgences Covid"."La tente ne servait en réalité qu'à délocaliser notre accueil et notre zone de 'tri' à l'extérieur", a-t-elle détaillé.2/La 2e vidéo a bien été prise devant le service des urgences -le bâtiment Gaston Cordier- mais on ne voit pas l'intérieur du lieu. Dans les commentaires de cette publication, l'auteur des vidéos assure toutefois qu'elle est rentrée et qu'elle a "compté les personnes dans la salle d'attente qui était 13".Aux urgences, "actuellement, notre nombre de passages par 24 heures est effectivement légèrement en dessous de nos moyennes", a dit l'infirmière de la Pitié-Salpêtrière contactée par l'AFP."Mais peut-être que cela peut s'expliquer par une augmentation des pratiques de téléconsultations ou par la diminution des traumatismes", a-t-elle ajouté. "Par exemple, on a plus de chutes dans un contexte d'ébriété puisque les bars sont fermés".En revanche, "de plus en plus de lits en service de réanimation sont désormais dédiés aux prises en charge de COVID", s'inquiète l'infimière.Selon l'APHP, "l’absence d’attente traduit le bon fonctionnement du service et non pas l’absence de patients qu’ils soient Covid ou non". "Le mardi 20 octobre, le service a connu une activité soutenue avec plus de 150 patients, Covid et non Covid", a ajouté cette source.Une situation alarmanteInterrogé par France Info mardi 20 octobre, Aurélien Rousseau, directeur général de l’Agence Régionale de Santé d’Île-de-France, a affirmé que l'on comptait près de 670 malades du coronavirus dans les services de réanimation de la région. Il y en avait 140 de moins vendredi dernier, a-t-il précisé.Selon M. Rousseau, "ça veut dire qu'on est arrivés à 60% des capacités initiales de réanimation de la région qui sont de 1 200 lits", occupées par des patients Covid. "Il y a un très fort risque qu'à la fin du mois d'octobre on soit autour de 90% de nos capacités de réanimation occupées. Cela signifie qu'on va devoir aller encore plus loin dans la déprogrammation" d'opérations, a-t-il prédit.Même constat pour le directeur général de l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris Martin Hirsch, dans une interview donnée au Parisien.En plus de cet afflux de malades, les hôpitaux sont confrontés à un manque d'effectifs, selon des personnels soignants interrogés par l'AFP dans le cadre de cette dépêche."Par rapport au printemps, nous sommes moins nombreux, notamment au niveau du personnel paramédical", a expliqué à l'AFP Nadia Aissat, médecin anesthésiste-réanimateur à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.Une des deux ailes du service d'hospitalisation en chirurgie cardiaque (25 lits) est fermée par manque de personnel. Un problème qui impacte aussi la cardiologie, l'orthopédie, la neurologie...En avril, une vidéo YouTube montrant des salles d'attente et des couloirs d'hôpitaux vides à Toulon, vue plus de 170.000 fois en 48 heures, prétendait déjà démontrer que "le gouvernement nous ment" au sujet du coronavirus. Elle avait fait l'objet d'un autre article de vérification.Au 21 octobre, l'épidémie de nouveau coronavirus a causé la mort de 34.048 personnes en France, selon Santé Publique France. Dans son point hebdomadaire, l'organisme a fait état de 9.375 hospitalisations sur les 7 derniers jours, dont 1.584 en réanimation.Le Premier ministre Jean Castex tiendra jeudi 22 octobre à 17 heures une conférence de presse sur "l'application des mesures pour lutter contre" l'épidémie du Covid-19 qui continue de progresser de manière inquiétante sur le territoire français. (fr)
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