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Une photo partagée plusieurs milliers de fois sur Facebook depuis le 26 février montre deux enfants, de dos, regardant des chars militaires passer. Selon les internautes, il s'agit de deux enfants ukrainiens qui saluent des soldats ukrainiens allant "combattre les Russes". Attention: s'il s'agit bien de soldats ukrainiens, la photo date de 2016.La photo montre deux enfants, le garçon avec un fusil dans le dos, la fille avec un lapin en peluche à la main. Ils saluent des soldats sur deux chars arborant le drapeau ukrainien. "Cette photo nous a mis les larmes aux yeux. Deux jeunes enfants ukrainiens envoient des soldats combattre les Russes (sic). Les enfants se tiennent la main, la fille tient un animal en peluche, le garçon (son frère ?) salue. Regardez ce qu'il a sur le dos. Cette image vaut mille mots", commente l'auteur de la publication, partagée plus de 2 000 fois depuis le 26 février.Les internautes partagent cette photo également relayée en Belgique, deux jours après le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie Capture d'écran réalisée le 01/03/2022 sur FacebookDe nombreuses fausses informations circulent sur les réseaux sociaux, alors que la Russie poursuit son offensive en Ukraine.En réalité, cette photo a été prise il y a plusieurs années et ne montre donc pas l'invasion actuelle russe. Elle a également été partagée en Pologne et fait l'objet d'un article de vérification par l'AFP. Une photo qui date de 2016Une recherche d'image inversée avec l'outil Tineye renvoie vers plusieurs articles ukrainiens publiés en 2016. Dans cet article du site "Gordonua", publié le 23 mars 2016, la photo partagée par les internautes apparaît dans un album intitulé "Enfants de la guerre". Selon l'article, l'auteur de ces photographies est Dmitri Muravsky, un photographe ukrainien qui a été accusé de mettre en scène ses photos en 2016. Capture d'écran réalisée sur le site du média ukrainien Gordonua le 01/03/2022. Article publié en 2016, traduit en anglais par GoogleContacté à plusieurs reprises, Dmitri Muravsky n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.Cependant, la photo des deux enfants figure dans un album photos publié sur le profil Facebook du photographe le 22 mars 2016 et intitulé "Enfants de la guerre". Elle a également été partagée le même jour sur le compte Facebook du ministère de la Défense ukrainien. Cet autre article d'un média ukrainien, qui a partagé ces photos le 23 mars 2016, commente: "Des enfants de la zone d'opération antiterroriste sont arrivés en vacances à Dnipropetrovsk. 25 enfants de Krasnohorska, dans la région de Donetsk, passeront les vacances de printemps à Dnipropetrovsk. Des bénévoles organisent des vacances pour les écoliers de la ville, où seule une école sur cinq a survécu au bombardement. Il s'agit du neuvième voyage d'adolescents à Dnipropetrovsk en un an et demi". "L'opération antiterroriste (ATO)" était, en 2016, la désignation ukrainienne de la guerre contre les séparatistes menée dans l'est de l'Ukraine. Elle a changé de nom en 2018. Le conflit entre les séparatistes pro-russes des régions orientales de Donetsk et de Lougansk et la Russie qui les soutient et l'armée ukrainienne a commencé en 2014 , lorsque la Russie a annexé la Crimée.Le 24 février 2022, la Russie a attaqué l'Ukraine, obligeant les habitants de nombreuses villes à fuir le pays.En réaction, les pays occidentaux ont adopté une série de sanctions destinées à toucher les secteurs financiers, de l'énergie et des transports. Une famille ukrainienne fuit l'Ukraine près du village de Tvizzha, à environ 20 kilomètres de la frontière avec la Pologne, le 28 février 2022. ( AFP / Daniel LEAL)Les villes ukrainiennes sous le feu de la RussieLa Russie pilonnait le 2 mars une série de villes ukrainiennes, notamment Kharkiv avec l'envoi de troupes aéroportées et de nouveaux bombardements, Kiev rejetant par avance tout "ultimatum" avant d'éventuels nouveaux pourparlers. Au septième jour de l'invasion lancée par Vladimir Poutine, des troupes aéroportées russes ont débarqué à Kharkiv, deuxième ville du pays, a annoncé à l'aube l'armée ukrainienne, sans donner une idée de leur nombre.Après plusieurs bombardements au centre-ville le 1er mars qui ont fait au moins 21 morts selon le gouverneur régional, des frappes ont touché le lendemain les sièges régionaux des forces de sécurité et de police ainsi que l'université et la mairie de cette métropole située à 50 km de la frontière russe. Les services d'urgence ont fait état d'au moins quatre morts et neuf blessés.Dans la capitale Kiev, quelque 500 km plus à l'ouest, où les habitants qui n'ont pas fui se préparent depuis des jours à un assaut, un calme relatif règne le 2 mars, après des frappes la veille sur la tour de télévision, qui ont fait cinq morts. Des photos de la société américaine d'imagerie satellitaire Maxar diffusées dans la nuit du 28 février au 1er mars montraient un long convoi russe progressant vers la capitale. Un responsable du Pentagone a cependant indiqué que sa progression vers la capitale semblait "au point mort", évoquant des problèmes d'approvisionnement en nourriture et carburant. Dans le Sud, l'armée russe a affirmé contrôler totalement la ville de Kherson. Peu auparavant, son maire, Igor Kolykhaïev, assurait néanmoins que la cité restait sous contrôle ukrainien. A Marioupol, plus à l'est, plus d'une centaine de personnes ont été blessées le 1er mars dans des tirs russes, selon la mairie. Le contrôle de ce port est d'une importance clé pour l'armée russe, afin d'assurer une continuité territoriale entre ses forces venues de Crimée et celles venues des territoires séparatistes du Donbass plus a nord. Les deux groupes ont fait leur jonction mardi, selon Moscou.Dans ce contexte d'offensive généralisée, le porte-parole du Kremlin a annoncé qu'une délégation russe attendrait mercredi soir dans un lieu indéterminé "les négociateurs ukrainiens". Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba a cependant indiqué qu'aucune date n'avait été convenue, et accusé la Russie d'émettre des "ultimatums". Des premières négociations le 28 février étaient restées sans résultat tangible. Kiev réclamait l'arrêt immédiat de l'invasion, alors que Moscou semblait attendre une reddition.
(fr)
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