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  • 2020-08-05 (xsd:date)
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  • Combinaison contre masque ? Une comparaison non pertinente, selon des experts (fr)
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  • "C’est ce que portent les virologues pour se protéger des virus… Mais ne vous inquiétez pas ! A priori votre 'filtre à café' fonctionne tout aussi bien !". Ce texte ironique, accompagné d’une photo montrant un chercheur vêtu d’une combinaison de protection complète, circule sur Facebook (1, 2) depuis le 15 juillet. Pour autant, se protéger d'une quantité importante de virus manipulée en laboratoire et se prémunir contre des gouttelettes au quotidien impliquent des degrés de protection très différents, expliquent des experts.  Capture d'écran Facebook prise le 5 août 2020Combinaison contre masque, une comparaison pertinente ?"Cet équipement serait un excès de protection", estime Christophe Batejat, responsable adjoint de la cellule d’intervention biologique d’urgence à l’Institut Pasteur. En laboratoire, "la personne est bien plus exposée au virus que naturellement ou quand elle est devant une personne infectée, parce que les virologues manipulent des échantillons contenant des virus en grande quantité", explique-t-il. "Ça n’a aucun sens de porter ce type d'équipement au quotidien", abonde Yves Coppieter, médecin épidémiologiste et professeur de santé publique à l’Université Libre de Bruxelles (ULB). "Le masque fournit une protection proportionnelle aux risques quotidiens de contamination, qui reposent principalement sur l’inhalation de gouttelettes contaminées par la voie respiratoire, ou les mains quand on touche des surfaces contaminées", explique-t-il. "Ce type de combinaison est très lourd, chaud et encombrant : on risquerait de se déshydrater !", affirme Christophe Batejat. "Dans la vie de tous les jours, où on est moins exposé au virus, le gel hydroalcoolique, le lavage de mains et les masques chirurgicaux suffisent", ajoute-t-il.L'OMS comme les autorités sanitaires considèrent le port du masque comme une mesure efficace pour limiter la propagation du virus, en plus de la distance physique et du lavage de mains. Il est d'autant plus efficace qu'il est massivement porté, car les porteurs se protègent mutuellement les uns les autres. D’après les normes du ministère de la Santé, les masques vendus au grand public doivent filtrer au minimum 70% des particules – toutes tailles confondues. En outre, il existe plusieurs travaux scientifiques relevant l'efficacité des masques, comme expliqué par des chercheurs des universités de Pennsylvanie et de Cambridge, qui soulignent que "les preuves continuent à s'accumuler montrant que les masques, y compris ceux en tissu, préviennent la transmission de l'infection".Une photo qui ne représente pas forcément le quotidien des virologues"Quand on travaille sur le SRAS-CoV-2 on ne porte pas ce que ces personnes portent sur la photo", explique Benoît Kabamba-Mukadi, chef de laboratoire dans le service de microbiologie des cliniques universitaires Saint Luc-UCL (Belgique). "Les virologues portent des blouses jetables, des masques FFP2 et des gants", détaille le chercheur. "Ce protocole concerne plutôt ceux qui travaillent avec Ebola dans des laboratoires L4", ajoute-t-il. "Les virologues sont habillés de cette façon quand ils manipulent des virus hautement pathogènes qui ne circulent pas dans la population ou quand ils manipulent des quantités très importantes de tels virus", abonde Marie-Paule Kieny, directrice de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). "Ces laboratoires et procédures de manipulation sont conçus de façon à protéger les expérimentateurs et à éviter que le virus sorte du laboratoire", explique Vincent Maréchal, virologue au Centre de Recherche Saint-Antoine. "Lors de travaux dans le laboratoire avec du SARS-CoV-2, il n’y a pas lieu d’utiliser de tels équipements. Encore moins dans la rue !", ajoute Marie-Paule Kieny.Les laboratoires sont classifiés de 1 à 4 en fonction de leur niveau de sécurité. L’OMS recommande que le diagnostic du Covid-19 à partir de frottis nasaux soient traités dans des laboratoires de type 2, et que les cultures de virus, nécessaires pour la recherche d’un traitement, se fassent dans des laboratoires de type 3. Les différentes normes de sécurité de ces laboratoires peuvent être trouvées ici. (fr)
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