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Des publications Facebook partagées plus de 1.600 fois depuis le 14 juillet affirment que "l'écouvillon [utilisé pour effectuer un test PCR] qui se rend jusqu'à votre barrière hémato-encéphalique met votre cerveau en danger" et listent une série de risques qui seraient liés à ce test. C'est faux : les écouvillons utilisés lors des tests PCR n'approchent pas la barrière hémato-encéphalique et ne représentent aucun danger pour la santé, selon plusieurs experts."Écouvillons = danger! Protégez votre barrière hémato-encéphalique", alertent les publications. "Les testeurs avec leurs écouvillons --qu'ils vous rentrent (vraiment loin) jusqu'à TOUCHER la DERNIÈRE BARRIÈRE PHYSIQUE avant d'arriver à votre cerveau-- mettent votre barrière hémato-encéphalique EN DANGER." Capture d'écran d'une publication Facebook prise le 16 juillet 2020.Des posts similaires ont circulé sur Facebook en espagnol, portugais, néerlandais, danois et en anglais.Pour autant, ces publications sont fausses, selon deux experts contactés par le bureau de l'AFP à Sydney."L'écouvillon ne touche pas la barrière hémato-encéphalique et ne la met pas en danger. Cela ne menace en aucun cas notre système nerveux", explique John Dyer, immunologiste et professeur émérite à l'université de Nouvelles-Galles du Sud (Australie), joint le 10 juillet."Les écouvillons des tests PCR n'endommagent pas la barrière hémato-encéphalique de quelque manière que ce soit", a également assuré John Matthews, épidémiologiste à l'université de Melbourne contacté le même jour."Un test PCR est un prélèvement nasal profond pour recherche du virus par biologie moléculaire (...), réalisé à l’aide d’un écouvillon (sorte de long coton tige)", explique sur son site internet le CHU de Rouen.Ces prélèvements nasopharyngés, qui nécessitent d'aller "assez loin par le nez" pour atteindre la gorge, peuvent être "assez douloureux", mais "ils sont (...) efficaces car ils sont réalisés dans les zones où le virus se multiplie le plus", détaillait début juillet à l'AFP le Pr Olivier Schwartz, virologiste et responsable de l'unité Virus et immunité à l'Institut Pasteur.Désagréable donc, mais sans danger pour la barrière hémato-encéphalique. Celle-ci est bien, comme l'expliquent les publications virales, une zone qui protège le cerveau "contre les substances potentiellement nocives dans la circulation sanguine". Elle "sépare les vaisseaux sanguins de l’espace extracellulaire du tissu nerveux", explique le microbiologiste Philippe Sansonetti."Cela fait de nombreuses années qu'on utilise sans aucun problème les prélèvements nasopharyngés pour tester la présence d'autres virus," souligne l'épidémiologiste John Matthews.En dehors des tests PCR, des complications du Covid-19 touchant le cerveau, potentiellement mortelles, comme un accident vasculaire cérébral, un délire, des hallucinations ou des lésions nerveuses, pourraient être plus courantes qu'on ne le pensait initialement, selon une étude britannique de l'University College London (UCL) publiée le 8 juillet.Pour autant, les chercheurs soulignent que cela ne signifie pas que ces complications sont très répandues, comme expliqué dans cette dépêche AFP."La très grande attention portée à cette pandémie fait qu'il est très peu probable qu'il y ait une grande pandémie parallèle de lésions cérébrales inhabituelles liées au Covid-19", avait expliqué à l'AFP Anthony David, directeur de l'Institut de santé mentale de l'UCL.Edit 17/07/2020 10h33 : Correction dans une citation du mot "écouvillon" (originellement écrit par erreur "écoutillon").
(fr)
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