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Une publication affirmant que cinq anciens détenus de Guantanamo ont été nommés au sein du nouveau gouvernement taliban en Afghanistan a été partagée plus d'un millier de fois sur les réseaux sociaux ces dernières 24 heures. Si les cinq hommes figurant sur la publication ont bien été détenus sur la base militaire américaine à Cuba et ont ensuite participé aux négociations de paix à Doha, la composition du futur gouvernement taliban n'a pour l'heure pas été dévoilée. "Un nouveau gouvernement afghan qui respire le progrès et l’inclusion. Ci-devant les nouveaux ministres afghans : Mulla Akhnad ministre de La Défense, Mulla Khawah : ministre de l’Intérieur, Mulla Wathik : ministre du Renseignement, Mulla Nouri : ministre de la Communications, Mulla Nabi : président du mouvement Hakani", écrit Jean Messiha, ancien membre du Rassemblement national (RN) sur sa page Facebook. "Les 5 sont d’anciens détenus. Notre coup de cœur : le ministre de la comm". La photo, sur laquelle figurent cinq hommes à la barbe fournie, a également été reprise sur Twitter par certains internautes (ici et ici) précisant qu'il s'agissait d'anciens détenus de la base militaire américaine de Guantanamo, à Cuba. Les nouveaux ministres afghans : mulla Akhnad ministre de La Défense, mulla khawah : l’Intérieur, mulla Wathik : Renseignements , mulla Nouri : Communications, mulla Nabi : président du mouvement Hakani, les 5 sont anciens détenus de Guantanamo. C’est claire.#Afghanistanpic.twitter.com/irQN2Z0Nw0 — Yako Elish ن (@YakoElish) August 20, 2021 Attention : les cinq hommes figurant sur la publication sont bien membres du mouvement taliban, sont bien passés par Guantanamo avant d'être libérés en 2014 en échange du soldat américain Bowe Bergdahl et de participer aux négociations de paix à Doha. Mais aucune nomination officielle n'a été annoncée à ce stade par le mouvement islamiste radical qui a pris le pouvoir en Afghanistan dans la foulée de la chute de Kaboul le 15 août dernier.Revenons à la publication : de gauche à droite en commençant par le haut, on trouve tout d'abord Mohammad Nabi Omari. Au moment de sa libération, le Réseau des analystes d'Afghanistan (AAN) basé à Kaboul avait évoqué une figure mineure de la rébellion qui pourrait avoir été libéré en raison de ses liens présumés avec le réseau Haqqani, branche des talibans soupçonnée d'avoir détenu Bowe Bergdahl. A sa droite, Abdul Haq Wasiq, membre fondateur des talibans qui avait été capturé à la fin 2001 au moment où il occupait les fonctions de directeur adjoint des services de renseignement du régime taliban, et Norullah Noori, qui commandait la province de Balkh (nord) pour le régime taliban avant d'être capturé en novembre 2001, toujours selon l'AAN. En bas, Mohammad Fazl, un des commandants talibans les plus importants et réputés sur le champ de bataille avant sa capture, et Khairullah Khairkhwa. Cadre de premier plan des talibans depuis leur création en 1994, ce dernier est à ce titre considéré comme très respecté et influent dans le mouvement, selon l'AAN. Il a été arrêté en 2002 par les autorités pakistanaises qui l'ont livré aux Américains, selon la même source.La libération de ces hauts responsables influents du régime taliban avait été actée en 2014 dans le cadre d'un échange contre celle du sergent Bowe Bergdahl, capturé par les talibans le 30 juin 2009. Leur libération était l'une des principales conditions posées de longue date par les talibans aux Américains à l'ouverture de véritables négociations de paix en Afghanistan. ( AFP / GIUSEPPE CACACE)Ces dernières ont débouché sur un accord historique, conclu le 29 février 2020 à Doha entre les Etats-Unis et les talibans qui prévovait le retrait de tous les soldats étrangers d'ici au 1er mai 2021, en échange de garanties sécuritaires et de l'ouverture de négociations directes inédites entre les insurgés et les autorités de Kaboul.Remis en liberté à Doha en 2014, les cinq cadres ont participé à ces négociations de paix, comme un porte-parole du mouvement l'avait officialisé en 2018. Deux photographies de l'AFP prises le 7 juillet 2019 montrent également Noorullah Noori et Mohammad Nabi Omari assis à la table d'un dialogue intra-afghan de paix à Doha puis aux côtés du négociateur en chef des talibans Abbas Stanikzai. ( AFP / KARIM JAAFAR) ( AFP / KARIM JAAFAR)Leur rôle dans le futur gouvernement des talibans, qui reviennent au pouvoir près de 20 ans après en avoir été chassés par les Etats-Unis, reste pour l'heure toutefois inconnu. Des discussions sont certes en cours en vue de la mise en place d'un gouvernement - selon un haut responsable taliban, le cofondateur et numéro deux des talibans, Abdul Ghani Baradar, est actuellement à Kaboul pour rencontrer des "responsables jihadistes et des responsables politiques pour l'établissement d'un gouvernement inclusif". Mais rien n'a filtré à l'heure actuelle de ces discussions sur la forme que pourrait prendre le nouvel exécutif. Les talibans ont assuré que leur règne serait "différent" du précédent (1996-2001), marqué par son extrême cruauté notamment à l'égard des femmes, et ont répété vouloir former un gouvernement "inclusif", mais sans toutefois entrer dans les détails. La composition du nouvel exécutif pourrait par ailleurs être retardée au vu des derniers échanges entre Américains et Taliban. Ces derniers ont mis en garde lundi Washington contre le maintien envisagé de forces américaines en Afghanistan au-delà de la date prévue du 31 août, prévenant qu'ils n'annonceraient la constitution d'aucun gouvernement avant leur départ."Il a été décidé que la formation du gouvernement (...) ne serait pas annoncée tant qu'un seul soldat américain serait présent en Afghanistan", a dit à l'AFP une source au sein du mouvement islamiste. Cette information a été confirmée par une seconde source. 24 août 2021 Revoici, merci de bien lire 29 février 2020 et non 29 février 2000 au 8e paragraphe, comme écrit par erreur précédemment
(fr)
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