?:reviewBody
|
-
Le ministère espagnol de la Santé aurait "avoué" en juillet dernier que 452 personnes avaient été "tuées" par le vaccin anti-Covid 19, selon une publication relayée plusieurs centaines de fois depuis le 9 septembre sur les réseaux sociaux. Mais c'est inexact : cette affirmation repose sur une interprétation erronée des données de pharmacovigilance. En effet, comme expliqué par de nombreuses autorités sanitaires dans le monde entier depuis le début des campagnes de vaccination, ces bases de données ne présagent pas d'un lien entre le vaccin et un "événement indésirable" survenu chez une personne vaccinée. "Coup de tonnerre en Espagne : le ministère de la Santé avoue que 452 personnes ont été tuées par le vaccin", affirme en titre un article du site le Courrier du Soir publié le 9 septembre 2022 et relayé depuis plusieurs centaines de fois depuis sur Facebook (ici ou encore ici) et sur Twitter (ici et ici).Le site explique s'appuyer sur les informations d'un site espagnol, Redacction Médica, ayant relayé en juillet un "rapport publié par l’Agence Espagnole des Médicaments sur les effets secondaires liés au vaccin Covid et les personnes qui en sont mortes.""Les effets secondaires ont-ils provoqué des morts de personnes ayant pris le vaccin? A cette question, le média Redaccion Médica, qui cite le rapport de l’Agence Espagnole des Médicaments, détient la réponse : 452 personnes sont mortes des effets indésirables du vaccin, ce qui représente 0,0004%", peut-on encore lire.Attention : si le chiffre de 452 morts figure bien dans le rapport de l'Agence espagnole des médicaments et des produits de santé (AEMPS) publié en juillet, cette dernière précise dans le même temps que l'ensemble des événements indésirables signalés ne signifient pas pour autant qu'ils sont liés à la vaccination contre le Covid19. Capture d'écran de la publication relayée sur Twitter, prise le 14 septembre 2022Que dit exactement le rapport de l'AEMPS cité dans les publications relayées sur les réseaux sociaux?Au 10 juillet 2022, il fait état d'un "total de 75.978 notifications d'événements indésirables enregistrées dans la base de données FEDRA, ce qui correspondrait à 74 notifications pour 100 000 doses administrées." Sur ces notifications, 65% d'entre elles ont été communiquées par des professionnels de santé et 35% par des citoyens.Dans le détail, "sur les 13.369 notifications d'événements indésirables considérés comme graves reçues jusqu'au 10 juillet 2022, 452 ont eu une issue fatale", poursuit l'agence. Mais "ces événements ne peuvent pas être considérés comme liés au vaccin du fait qu'ils ont été signalés. Dans la grande majorité des cas rapportés pour lesquels il existe des informations sur les antécédents médicaux et la prise concomitante de traitements, le décès peut s'expliquer par la situation clinique antérieure du patient et/ou d'autres traitements qu'il prenait, et les causes de décès sont diverses, sans présenter un motif homogène". Capture d'écran du rapport de l'agence espagnole des médicaments, prise le 14 septembre 2022"Les données présentées incluent les notifications reçues en Espagne d'événements indésirables survenus après la vaccination contre le COVID-19, et elles ne peuvent être considérées comme des effets indésirables dus au vaccin tant qu'une relation causale avec son administration n'est pas confirmée", ajoute l'agence. "La vaccination ne réduit pas (les cas de) décès dus à des causes autres que le COVID-19, donc pendant la campagne de vaccination, on s'attend à ce que des décès dus à d'autres raisons continuent de se produire". Un centre de vaccination à Benidorm, en Espagne, le 18 novembre 2021 ( AFP / JOSE JORDAN)Depuis le début de la campagne de vaccination contre le Covid-19, des publications similaires sont régulièrement relayées sur les réseaux sociaux. Des internautes opposés à la vaccination actualisent régulièrement des "bilans" présentés comme ceux des morts post-vaccination ou liées au vaccin. C'est le cas régulièrement en Europe avec une interprétation trompeuse des données de pharmacovigilance de l'Agence européenne des médicaments (EMA) ou aux Etats-Unis, avec la base américaine VAERS.L'AFP a fait des vérifications de ces publications à plusieurs reprises, ici, ici ou encore ici. Près de trois ans après l'apparition des premiers cas de Covid19 en Chine, le monde n'a jamais été en aussi bonne position pour mettre fin à la pandémie, qui a tué des millions de personnes depuis la fin 2019, a affirmé mercredi 14 septembre le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus.Selon le dernier rapport épidémiologique publié par l'OMS et consacré au Covid-19, le nombre de cas a baissé de 12% durant la semaine du 29 août au 4 septembre par rapport à la semaine précédente à quelque 4,2 millions de nouvelles infections déclarées. Le nombre d'infections est sans doute beaucoup plus élevé notamment parce que les cas bénins ne sont pas forcément déclarés mais aussi parce que de très nombreux pays ont plus ou moins démantelé leur capacité de tests.Au 4 septembre, l'OMS comptabilisait plus de 600 millions de cas officiellement confirmés - là aussi un nombre sans doute très inférieur à la réalité tout comme celui des morts du Covid officiellement répertorié de 6,4 millions de personnes décédées.
(fr)
|