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De nombreuses publications partagées des milliers de fois en plusieurs langues depuis la fin du mois de juillet affirment que 4 militaires ukrainiens sont morts après avoir participé aux essais d'un vaccin américain contre le Covid-19 dans la région de Kharkiv, au nord-est du pays. Ces publications sont erronées, selon l'armée ukrainienne et les autorités sanitaires de la ville.Cette affirmation se retrouve notamment dans ce post du 31 juillet, partagé 1.600 fois en quelques jours : (Capture d'écran réalisée sur Facebook le 12 août 2020)"Quatre militaires meurent lors des premiers essais des vaccins Covid (...) Au total, 15 volontaires ont été exposés au vaccin et aux médicaments produits par des virologues américains de la région de Karkhov", peut-on notamment lire dans le texte de la publication.Kharkov, ou Kharkiv, est une ville au nord-est du pays, est restée sous contrôle ukrainien depuis le début du conflit au Donbass en 2014.La publication redirige elle vers article du Lugansk Media Centre - qui pourrait se traduire par "Centre Médiatique de Lougansk"-, publié le 17 juillet 2020. Lougansk est une ville de près d'un demi-million d'habitants à l'est de l'Ukraine, considérée comme la capitale de la République populaire de Lougansk (LNR), l'un des territoires autoproclamés des séparatistes prorusses avec la région entourant Donetsk. Carte d'Ukraine localisant les régions sous contrôle séparatiste et la Crimée, annexée par la Russie (AFP / Sébastien CASTERAN, Paz PIZARRO, Patricio ARANA)Des publications similaires à celle diffusée en français ont été partagées des centaines de fois en anglais, en allemand et en russe.L'armée ukrainienne et les autorités sanitaires de Kharkiv affirment que ces publications sont fausses.Des essais de vaccin"Nous n'effectuons pas d'essais (de vaccin) sur nos soldats. C'est une fausse information", a expliqué à l'AFP Oleksiy Mazepa, porte-parole de l'armée ukrainienne, joint par téléphone. "C'est de la propagande russe", a-t-il affirmé.Sergey Shipilov, chirurgien en chef de l'hopital militaire de Kharkiv, a également assuré à l'AFP le 29 juillet dernier que "l'histoire racontée dans cet article est une grosse intox". "Tout cela n'est pas vrai. Il n'y a pas de test. C'est de la fiction", a-t-il ajouté.Contacté par l'AFP, Alexander Mazeikin, porte-parole de la police de la République populaire de Lougansk, cité dans le communiqué de presse du Lugansk Media Centre, n'avait pas répondu à ce stade.Course aux vaccinsNos recherches sur Google ne nous ont pas permis de recouper les informations contenues dans l'article du Lugansk Media Centre avec des articles de médias nationaux ou internationaux affirmant la même chose.De nombreux sites de fact-checking, comme l'américain Politifact ou l'ukrainien StopFake, ont affirmé de leur côté qu'il s'agissait d'une fausse information.De Moscou à Washington, la course effrénée des grandes puissances pour trouver un vaccin contre le coronavirus, qui a fait plus de 740.000 morts dans le monde au 12 août, s'accélère sur fond d'inquiétudes grandissantes concernant une seconde vague de la pandémie dans de nombreux pays. Cinq vaccins (trois occidentaux et deux chinois) sont en phase finale de tests auprès de milliers de personnes, et la Russie a affirmé mardi 11 août à la surprise générale que son candidat baptisé "Spoutnik V" (v comme vaccin) serait administré dès septembre au personnel médical, avant la conclusion des essais cliniques.Cette base de données de l'Organisation mondiale de la Santé, recensant les essais de vaccin contre le Covid-19 au 10 août 2020, ne fait pas état de tests en Ukraine.Traduit de l'anglais par François D'astier
(fr)
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