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Plusieurs publications partagées des milliers de fois sur Twitter et des centaines de fois sur Facebook depuis le 24 août, relayent un courrier du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques prétendant montrer que des enfants peuvent être vaccinés sans autorisation parentale. Ces affirmations sont trompeuses car la lettre est adressée aux parents d'enfants placés par la justice et évoque un cas spécifique. Les enfants peuvent être vaccinés à partir de douze ans, avec l'autorisation de leurs deux parents et leur propre consentement."C'est ABSOLUMENT SCANDALEUX !!!! Faites tourner afin que tous les parents comprennent ce qui va arriver à leurs gosses bordel !!!" : s'inquiète une internaute dans un post partageant une lettre du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques. Elle cite ensuite un extrait du courrier visible sur la photo qui explique: "Si votre autorisation ne nous parvient pas dans ce délai de 15 jours, la loi permet au président du Conseil départemental d'autoriser la vaccination de votre enfant sous réserve d'une contre-indication médicale." Des internautes inquiets ont relayé une photo du courrier, partagée plus d'un millier de fois sur Twitter et des centaines de fois sur Facebook (1, 2, 3). Nos confrères de Checknews et de Fact&Furious se sont penchés sur ce document. Contacté le 26 août par l'AFP, le département des Pyrénées-Atlantiques explique que la lettre est sortie de son contexte: "ce courrier a été envoyé à 750 familles dont les enfants sont placés en familles d'accueil ou en MECS (maisons d'enfants à caractère social), et non à toutes les familles du département."Le passage critiqué par les internautes concerne la possibilité pour le président du Conseil départemental d'autoriser la vaccination des enfants. Si elle repose sur la loi du 5 août 2021 relative à la gestion de la crise sanitaire, elle ne s'applique donc que dans certains cas et concernent des enfants placés hors de leurs familles. "On demande l'autorisation aux parents, qui peuvent la donner ou pas. Après un délai de 14 jours, sans réponse, le département peut autoriser la vaccination pour les enfants qui relèvent de l'aide sociale à l'enfance (ASE) et donc du département. Mais si un parent s'oppose à la vaccination, l'enfant n'est pas vacciné et on demande aussi le consentement de l'enfant," a expliqué à l'AFP un porte-parole du conseil départemental à l'AFP. Selon lui, les deux-tiers des familles concernées par le courrier dans les Pyrénées-Atlantiques étaient favorables à la vaccination de leur enfant et un tiers ne l'était pas. La vaccination des mineurs très encadréeLa vaccination a été ouverte en France à tous les enfants de 12 ans et plus à partir du 15 juin, soit potentiellement plus de 3 millions et demi de personnes. Avec une exception: les adolescents ayant développé un syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique (PIMS) à la suite d'une infection par le SARS-CoV-2, pour lesquels la vaccination n’est pas recommandée.Pour se faire vacciner, un mineur peut se présenter seul ou accompagné de l'un de ses parents, dans un centre de vaccination avec une autorisation parentale téléchargeable en ligne et signée par les deux parents et leur carte vitale. L'administration du vaccin n'en restera pas moins conditionnée au consentement oral du mineur concerné.Comme cela est stipulé sur la page officielle de la vaccination en France, l'adolescent "doit impérativement présenter une autorisation signée de ses deux parents" et "il n'est pas possible pour un mineur de se faire vacciner si ses deux pas parents ne sont pas d'accord". Capture d'écran de la liste de recommandations du gouvernement concernant la vaccination des mineurs contre la Covid-19. ( Santé Publique France / https://vaccination-info-service.fr/La-vaccination-au-cours-de-la-vie/Nourrissons-et-enfants-de-la-naissance-a-13-ans)La vaccination des enfants n'est possible qu'avec les vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna, qui sont les seuls à disposer d'une autorisation de mise sur le marché pour cette tranche d'âge.Au niveau national, au 25 août, 59% des 12-17 ans ont déjà reçu au moins une dose de vaccin et 38% sont entièrement vaccinés. Les mineurs ont été intégrés au schéma national de vaccination bien qu'ils n'entrent pas dans les population à risque car selon le Ministère de la Santé, "la vaccination permet la réduction des risques liés à la contamination" et "les plus jeunes auront moins de risque de tomber malades et éviteront les risques de développer des formes graves de Covid-19 dites "Covid long."" Chiffres de la couverture vaccinale des 12-17 ans en France au 25 août 2021 ( https://solidarites-sante.gouv.fr/grands-dossiers/vaccin-covid-19/article/le-tableau-de-bord-de-la-vaccination / Ministère de la santé)Des rumeurs en ligne circulent affirmant que la vaccination des mineurs va être étendue aux enfants de moins de douze ans. Ce "n'est pas d'actualité", a affirmé le 19 août le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer.Le gouvernement rappelle également que le calendrier habituel de vaccinations, notamment chez les jeunes enfants de moins de deux ans, doit être poursuivi. Le ministre a affirmé que la priorité était de vacciner le maximum d'enfants âgés de plus de douze ans, l'école devant être "la plus ouverte possible pour tous les enfants." A l'approche de la rentrée scolaire des élèves prévue le 2 septembre, les inquiétudes des parents se multiplient. De nombreuses craintes concernent les effets de la vaccination sur les plus jeunes, mais aussi l'organisation du retour en classe et les mesures sanitaires mises en place. Seringues remplies de doses de vaccin Pfizer/BioNtech à Quimper, France le 29 juin 2021. ( AFP / Fred TANNEAU)Le gouvernement a retenu le protocole sanitaire de "niveau 2" (sur 4) permettant à tous les enfants de retourner en classe. A partir de l'école élémentaire, ils devront porter un masque à l'intérieur. Les collèges et les lycées vont contribuer dès la rentrée à la campagne de vaccination contre le Covid-19, optionnelle et ouverte aux plus de douze ans. Le gouvernement prévoit d'envoyer des "équipes mobiles" dans certains établissements et de transporter des groupes d'élèves volontaires vers les centres de vaccination. Pour protéger le secret médical, le statut vaccinal de l'élève sera communiqué sur la foi d'une attestation de vaccination des parents.
(fr)
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