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Une publication partagée près de 8.000 fois depuis le 8 septembre montre la photo d’une voiture de police banalisée équipée de deux caméras avec cette mention : "Nouveau joujou avec radars dans le capot". En réalité il ne s’agit pas de radars mais de caméras utilisées par la police de plusieurs villes en Belgique pour contrôler les assurances, les restrictions de conduite, etc. Elles ne contrôlent pas la vitesse des véhicules, selon la police et un fabricant, interrogés par l’AFP."Attention à vous, nouvelle arme de la police", prévient cet internaute, qui partage la photo d’une voiture banalisée de police avec cette légende : "Nouveau joujou avec radars dans le capot!". Cette publication a été partagée sur Facebook près de 8.000 fois depuis le 8 septembre. Capture d’écran réalisée sur Facebook le 15 septembre 2020Elle est tirée d’une publication Facebook datée du même jour et qui comprend plusieurs autres photos: sur l'une d'elles, on peut voir deux policiers à côté de la voiture, en train de discuter avec une conductrice stationnée sur le bas-côté. Capture d’écran réalisée sur Facebook le 15 septembre 2020. Le nom a été flouté pour protéger l’anonymat de l’internaute.Dans les commentaires, l’internaute explique que ces photos ont été prises à Gand.La police locale de Gand ainsi que l’entreprise Securoad ont confirmé à l’AFP que cette voiture n’était pas équipée de radars mais de caméras ANPR, pour Automatic Number Plate Recognition (Reconnaissance automatique de la plaque d’immatriculation en français), utilisées par la police dans plusieurs villes de Belgique. S’il s’agit bien d’un dispositif répressif qui vise à repérer plus rapidement les défauts d’assurance ou les voitures volées, ces caméras ne permettent pas de contrôler la vitesse d’un véhicule, comme le ferait un radar. Les caméras ANPR, un système pour lutter contre la fraude à l’assurance et le vol de voituresContactée par l’AFP le 15 septembre, la police de Gand a confirmé que la voiture figurant sur cette publication n’était pas équipée de radars mais de caméras ANPR."La police de Gand utilise une voiture avec caméras ANPR pour scanner les plaques d’immatriculation et non contrôler la vitesse (des conducteurs, NDLR)", a-t-elle expliqué.Ces caméras, qui lisent les plaques d’immatriculation, fonctionnent à l’aide d’une technologie introduite dans les années 2000 dans le pays, comme l’explique ce rapport sur la localisation des caméras ANPR en Belgique, co-écrit par des chercheurs de l’Institut Belge pour la Sécurité Routière et l’Université de Liège. Installées sur des poteaux fixes ou sur des véhicules, ces caméras permettent à la police de scanner les plaques d’immatriculation, d’accéder en temps réel à la banque de données du véhicule et de savoir si le propriétaire est à jour dans le règlement de son assurance, dans ses contrôles techniques ou si la voiture a été signalée volée ou recherchée. "Ca n’a rien à voir avec un radar", a expliqué à l’AFP Benoît Godart, porte-parole de l’Institut pour la Sécurité Routière Vias, contacté le 14 septembre 2020. "La caméra permet d’accéder à la fiche de contrôle technique d’un véhicule. C’est un dispositif efficace, car le policier n’a même plus besoin de vous arrêter pour vous contrôler. Ca devient plus difficile de passer entre les mailles du filet." Comme repéré par nos collègues de DPA, on peut retrouver le modèle de la voiture photographiée sur le site de Securoad, une entreprise spécialisée dans la sécurité routière et l’un des fournisseurs de cette technologie en Belgique. Pierre Grisard, responsable de l’entreprise Securoad, a confirmé à l’AFP le 15 septembre 2020 avoir fourni des caméras ANPR à la police de Gand : "C’est une technologie hyper efficace. Une voiture équipée de caméras ANPR peut scanner jusqu’à 1500 plaques d’immatriculation par heure - en fonction de la circulation et du nombre de véhicules croisés. Il est humainement impossible d’arriver à ce chiffre sans ces caméras". Selon les régions, la police utilise des véhicules "identifiables", "semi-anonymes" ou "anonymes", a précisé M. Grisard. La voiture photographiée dans cette publication est en effet banalisée. L’entreprise Securoad a vendu sa première caméra en 2012. ll est difficile de connaître le nombre exact de caméras mobiles installées en Belgique : elles sont vendues par au moins trois fournisseurs, dont Securoad mais également les entreprises Jacops et Trafiroad. Certaines sont achetées par les provinces ou les communes, d’autres directement par la police fédérale. Cependant, en 2018, le ministre de l’Intérieur de l’époque, Jan Jambon, comptait 133 caméras mobiles dans toute la Belgique. En août 2019, le média flamand VTM Nieuws cité par la RTBF expliquait que de nombreux rapports d’infraction des caméras ANPR étaient classés, faute de personnel.
(fr)
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