PropertyValue
?:author
?:datePublished
  • 2021-07-27 (xsd:date)
?:headline
  • Non, un "camp Covid" n'a pas été installé dans les Landes pour enfermer des "enfants" (fr)
?:inLanguage
?:itemReviewed
?:reviewBody
  • Dans une vidéo de 13 minutes, la figure covidosceptique Richard Boutry prétend révéler l'existence d'un "camp Covid en France", où des jeunes positifs au Covid-19 seraient "emprisonnés" dans un lycée "réquisitionné", "sous couvert de la Croix-Rouge avec les ordres de la préfecture". Il s'agit en fait d'un dispositif lancé par la préfecture des Landes "sur la base exclusive du volontariat" pour offrir une "solution matérielle d'isolement" à des personnes positives au Covid-19.Richard Boutry, ex-journaliste du service public, a publié le 26 juillet 2021 sur son site "La minute de Ricardo" une vidéo, qu'il présente comme un reportage. Il titre : "Exclusif : le premier camp covid en France !". En 24 heures, la vidéo a été relayée plus de 19.000 fois sur Facebook, selon l'outil d'analyse des réseaux sociaux CrowdTangle.Le ton est donné dès le début : "la situation est absolument tragique", lance Richard Boutry face caméra. "C'est ici que l’on prend un certain nombre de jeunes qui sont cas contact, qui sont positifs et que l’on place ici dans ces centres, dans cet établissement agricole reconverti pour l'occasion en sorte de prison dorée, avec des jeunes qui n'ont pas le droit de sortir", explique-t-il. ( Manel MENGUELTI) ( Manel MENGUELTI)  Richard Boutry s'est rendu sur le site du lycée agricole Hector Serres, à Oeyreluy, au sud de Dax dans les Landes. Il explique être venu parce que "beaucoup de parents nous ont dit qu’ils avaient ordre de ne pas venir", il parle aussi de "la révolte de certaines familles qui m'ont contacté en voyant leurs enfants emprisonnés".Ce centre existe bien, mais il s'agit d'un centre d'isolement mis à disposition de personnes cas contact ou positives au Covid-19 souhaitant s'isoler mais n'en ayant pas les moyens, ont expliqué le 27 juillet à l'AFP la Croix-Rouge, qui gère le site, et la préfecture des Landes.Le lieu a été mis en place à la suite de "la demande d'animateurs de colonies de vacances, testés positifs ou cas contact Covid-19", a précisé la Croix-rouge à l'AFP qui a assuré "leur hébergement, le portage de leurs repas, la blanchisserie et la conciergerie".De plus, il n'héberge aucun enfant mineur, selon la préfecture. "Les personnes majeures y sont accueillies sur la base exclusive du volontariat. Pour le moment, il n’y a pas de mineurs accueillis dans ce dispositif, si des mineurs devaient être accueillis, ils ne le seraient qu’à la demande, et en présence permanente de leurs responsables légaux", a dit dans un communiqué transmis à l'AFP la préfecture des Landes.Elle a précisé que le dispositif a été lancé au Lycée agricole Hector Serres d'Oeyreluy "depuis le 18 juillet" et qu'il "prendra fin le 20 août".Une colonie de vacances à proximité Après une minute d'introduction, Richard Boutry, installé dans une voiture circulant à proximité du lieu, lance par sa fenêtre à un homme non-identifié : "les enfants sont enfermés ici à cause du Covid".Son interlocuteur le reprend immédiatement : "Ah non ils font ce qu'ils veulent, ils le louent le site". Celui-ci fait en fait référence à une colonie de vacances qui loue une partie seulement du lycée pendant la période estivale, dans le cadre de son activité d'accueil.Il ne s'agit toutefois pas du bâtiment où sont logés les cas positifs au Covid-19. ( Manel MENGUELTI) ( Manel MENGUELTI)  Le lycée agricole Hector Serres comporte en fait "quatre bâtiments, dont deux sont réservés à des mineurs, que nous louons, c'est très très grand comme centre", a expliqué à l'AFP Stéphanie Borg, présidente de l'association de colonies de vacances "Le temps des copains", qui reconnaît sur la vidéo un des animateurs du centre, auquel Richard Boutry pose ses questions.La préfecture des Landes a précisé que les adultes concernés par le dispositif d'isolement volontaire sont logés à un autre endroit, "dans la partie internat des BTS" .Centre d'isolementAprès s'être rendu dans la partie louée par une colonie de vacances, Richard Boutry se dirige vers l'accueil du centre d'isolement. Il lance une salve de questions à une personne qui semble travailler sur place. Elle explique que le lieu reçoit les cas contacts ou positifs au Covid-19. "Ils peuvent sortir faire du sport, mais avec le masque", dit-elle à Richard Boutry. Selon elle, "les jeunes" ont en fait "entre 20 et 25 ans", et ne sont donc pas des "enfants" enfermés comme il s'en inquiétait plus tôt dans la vidéo. Richard Boutry demande ensuite s'ils "ont le droit de voir leurs parents" et "leur famille". La femme répond par la négative, mais ajoute que "comme c'est des jeunes majeurs, cela se passe bien". Selon la préfecture, les logés sont accueillis sur la base du volontariat. Toutefois, leur "isolement (...) dans des bâtiments et espaces extérieurs distincts et sécurisés permet le maintien de l’ensemble des activités de l’établissement". ( Manel MENGUELTI)L'association "Le temps des copains" a annoncé par mail à l'AFP sa volonté de porter plainte à l'encontre de Richard Boutry, après qu'il a pénétré et filmé sans leur accord dans l'enceinte de la colonie de vacances.Au cours de la semaine du 12 au 18 juillet, le taux d'incidence avait fortement augmenté par rapport à la semaine précédente dans les Landes. Face au Covid-19, le département avait décidé jeudi 22 juillet de prolonger jusqu'au 4 août, une série de mesures restrictives qu'il maintenait déjà depuis la fin juin. Les "rassemblements, réunions ou activités sur la voie publique ou dans les lieux ouverts au public", avec plus de 20 personnes simultanément, restent ainsi interdits, tout comme les "festivals de plein air" et les "spectacles et concerts avec du public debout et dans les établissements recevant du public", ont annoncé la préfecture et l'ARS de Nouvelle-Aquitaine dans un communiqué. (fr)
?:reviewRating
rdf:type
?:url